Jorge Lorenzo est-il un retraité sincère ? Depuis que Lin Jarvis, c’est à dire son patron puisqu’il a un contrat de pilote test chez Yamaha, lui a prêté l’arrière-pensée de retourner à la compétition, on en doute. D’autant plus que la rumeur insiste pour l’intégrer dans les négociations Ducati en vue de 2021. Quant à l’intéressé, son discours ne convainc pas sur un quintuple Champion du Monde qui a remisé au rayon des souvenirs son goût pour la victoire. Au contraire, ça lui manque…
Jorge Lorenzo semble tirailler entre deux sentiments. Celui de la retraite assumée et celui de la compétition à retrouver. Il faut dire qu’il s’est retiré parce qu’il ne pouvait plus assumer une aventure Honda qui, en un an, l’a ébranlé tant moralement que physiquement. Ce n’était donc pas tout à fait un choix délibéré, mais une décision imposée par les circonstances à un quintuple Champion du Monde d’alors 32 ans.
Dans un premier temps, il a profité de la vie et des bons plats. Mais ça n’a duré que le temps d’un trimestre avant de le revoir au guidon d’une MotoGP. En l’occurrence sur la selle de la Yamaha comme pilote test. Sans le Coronavirus qui a bouleversé plans et programmes, on aurait vu Por Fuera en course comme wild-card. Où en serait-il actuellement ?
Peut-être dans la même position : à entendre son nom sur le marché des pilotes. Et plus particulièrement ourdi sous l’auvent Ducati. Le Majorquin a sous-entendu qu’il écouterait avec intérêt un coup de fil lui présentant un programme où il serait un acteur majeur pour la conquête d’un titre. Dans un entretien sur motogp.com, il précise encore cette idée d’un retour à la compétition…
Dans un premier temps, il rappelle les faits qui l’on amené à raccrocher son casque : « tu souffres beaucoup de blessures. Dans ce sport avec lequel vous jouez avec la vie, c’est dangereux. Nous pouvons gérer toutes les tensions et pressions car nous sommes les gagnants. Dani, moi, Valentino et Marc … Nous sommes « gagnants », nous aimons gagner, nous aimons la compétition et nous voulons nous prouver que nous sommes les meilleurs. Mais quand vous vous battez, que vous vous sacrifiez tous les jours, que vous vous blessez pour se battre pour une cinquième, une dixième ou même une 15e place, cela ne vaut pas la peine de rester dans ce monde. »
« On ne peut pas tout avoir dans la vie »
C’était justement son cas chez Honda en 2019. Jorge Lorenzo insiste même : « si, comme dans mon cas, vous avez déjà été champion du monde cinq fois, dont trois en MotoGP, et que vous avez 32 ans, c’est que vous avez investi 18 ans en tant que professionnel et 30 ans de votre vie pour travailler pour votre rêve. Cela veut dire souffrir et sacrifier beaucoup … Si vous avez l’opportunité de commencer à profiter de la vie, sans vous lever à 7 heures du matin et travailler au bureau pendant huit à dix heures, la tentation est grande ».
Mais le manque finit par apparaître… « Lorsque vous gagnez, il y a ce sentiment de victoire et cette célébration avec l’équipe. Ces moments magiques me manquent certainement beaucoup. Parce qu’il est très difficile de trouver cela dans d’autres aspects de la vie. Mais vous ne pouvez pas avoir tout dans la vie en même temps. C’est impossible » termine le vainqueur à 68 reprises qui n’a peut-être fait encore tous ses choix…