C’est un Jorge Lorenzo humble qui commence sa vie en rouge passion, comme pour diluer toute cette attente des tifosi, ressentie ces derniers jours qui l’ont officiellement intronisé dans la famille Ducati. Por Fuera a compris qu’il était entré dans une autre dimension émotionnelle et il ne s’en est pas caché. Un tourbillon auquel il veut résister en insistant plus sur le travail qu’il va falloir faire que sur la perspective d’un titre mondial. Un travail dont il précise la philosophie.
A l’aube de ses 30 ans et à la tête de ses cinq titres, c’est un Jorge Lorenzo mature et serein qui entame une nouvelle carrière dans la maison Ducati. Le Majorquin veut prendre de la hauteur lorsqu’il est questionné sur ce que son nouvel employeur et sur ce que ses fervents supporters attendent de lui. Il insiste même : le titre mondial ne doit pas être une obsession.
Il faut donc se remettre le nez dans le guidon, au sens propre comme au figuré et ce sera le cas dès le 30 janvier à Sepang, tracé qui ouvrira la série des tests 2017 avant le premier Grand Prix au Qatar le 26 mars : « je suis très heureux et enthousiaste à l’idée de revenir sur la moto. Cela fait longtemps maintenant depuis les essais de Valence où je n’ai roulé que deux jours. Je ne me souviens presque plus des sensations que j’avais eu alors sur la Ducati ».
Il va donc falloir reprendre les bases et travailler dur. A ce sujet, ne regrette-t-il pas d’avoir laissé une Yamaha au sommet de sa forme à un Viñales qui semble déjà très bien s’en accommoder ? L’équipier de Dovizioso répond sur Motorbike : « en Grand Prix, personne ne laisse rien à personne. Chacun travaille du mieux qu’il puisse faire et s’il a la chance d’être dans une grande équipe avec une bonne moto, alors il en tirera les avantages ».
« On travaille tous pour soi et personne ne laisse une moto à un autre. Rossi ne m’a pas laissé une Yamaha pour moi, et moi je n’ai pas laissé une M1 pour Viñales ». Sur ce dernier, il précise : « il s’est montré très rapide d’entrée. Certes, le tracé de Valence est favorable à la combinaison Yamaha-Michelin, mais il a clairement un grand talent. Il a de l’ambition et une grande motivation. Il sera là pour les victoires et peut-être même pour le titre ».
Reste que c’est quasiment toute l’équipe de Lorenzo et sa connaissance de la M1 qui s’occupe à présent de Vinales chez Yamaha. Aucun de ses anciens fidèles, sauf un, Juan Llansa, n’a voulu le suivre chez Ducati.
