Dani Pedrosa l’a mis sur un piédestal, Marc Marquez lui prédit l’avenir d’une légende et Jorge Lorenzo ne pouvait être absent de ce concert de louanges face à ce compatriote Pedro Acosta, décidément capable d’assurer la relève de la noble lignée espagnole en Grand Prix. Il faut dire que la base est bonne, que les chiffres parlent en faveur de ce requin qui fait passer ses adversaires pour de poissons d’eau douce. Mais en 2024, il sera dans le grand bain, où il n’y a pas de menu fretin mais que des prédateurs qui en ont vu d’autres. Une étape qui sera une formalité assure Por Fuera qui, en plus, a étudié de près celui que le team GASGAS Tech3 accueillera en 2024. Enfin, normalement…
… Normalement car il y a toujours ce bruit de fond dans le paddock qui veut que Jack Miller passe de l’orange au rouge pour faire la place au jeune prodige, pour lequel on a déjà mis, à Mattighofen, Pol Espargaró en semi-retraite. Mais revenons à l’expertise du quintuple Champion du Monde Jorge Lorenzo. Ce dernier part d’abord de ce constat unanimement partagé : « je suis sans voix devant ce que Pedro Acosta a fait au cours des trois dernières années. La saison dernière, il ne s’est pas battu pour le Championnat du Monde Moto2 à cause de sa malheureuse blessure, mais je pense qu’il est prédestiné. Il est prédestiné à devenir champion du monde, il l’a déjà été en Moto3 et Moto2, mais il le sera aussi en MotoGP ».
Cela étant dit, il développe : « on m’a dit qu’il se levait à 5 heures du matin, qu’il allait à la salle de sport pendant deux heures et qu’il faisait sa première séance de moto pendant deux à trois heures. Puis qu’il allait manger avant encore une double séance de moto dans l’après-midi. Il travaille toute la journée. Pedro Acosta est un travailleur infatigable, un perfectionniste », assure Jorge Lorenzo, triple champion de la catégorie reine, à DAZN. « Et lorsque vous combinez talent, perfectionnisme et discipline, vous devenez une bête ».
Jorge Lorenzo : « Pedro Acosta a une manière de rouler favorable en MotoGP, surtout sur une Ducati »
Puis il y a aussi le style : « il aime généralement s’incliner dans les courbes très rapidement pour prendre très vite la corde, il fait tourner la moto en quelques mètres puis la met droite. Cette manière de rouler est favorable en MotoGP, surtout sur une Ducati, avec laquelle il faut angler les courbes. Drifter en Moto2 n’est pas du tout facile car elles ont très peu de puissance par rapport au MotoGP. Et pas d’électronique. C’est un style de pilotage très extrême, qui demande beaucoup de confiance. En laissant les fesses bien centrées sur le siège, mais en déplaçant toute la partie supérieure du corps vers l’intérieur de la courbe. Une posture très extrême ».
« Pedro Acosta en MotoGP trouvera une moto de grande taille, mais c’est peut-être la moto la plus compacte. Peut-être que la MotoGP est un peu plus grande que la moto Moto2, ce qui lui permettra d’avoir les genoux un peu plus ouverts. Pour finir, c’est une moto beaucoup plus sophistiquée en termes d’aérodynamisme ou d’électronique avec deux fois plus de puissance et 50 % de poids en plus » précise encore Por Fuera.
Cet exposé fait, il conclut : « je crois qu’un ou deux pilotes comme Acosta naissent tous les dix ans. Il y a vraiment de tout. Il est talentueux, discipliné, travailleur et exigeant, et il gagne des courses comme s’il s’agissait de manger ou de marcher… Pour lui, c’est normal. En dehors de la piste, c’est une personne très gentille, humble, drôle, naturelle et tout le monde l’aime. Il y a tout ». Donc il n’y a plus qu’à.