Jonas Folger est un pilote à la destinée
invraisemblable. Rares sont ceux qui connurent autant de déboires
en si peu de temps. Pourtant, le bavarois devrait s’élancer pour
une année complète en Superbike, au sein de la structure Bonovo
Action / MGM, sur BMW qui plus est. Une revanche sur le sport moto
mais aussi sur la vie. Retour sur ce personnage discret à
l’histoire unique.
Natif de Mühldorf am Inn, en Bavière, Folger vint au monde le 13
août 1993. Depuis tout petit, il est passionné de sports mécaniques
et plus précisément de motos. Une passion venue de son père d’une
part, garagiste, et par son oncle Alexander qui disputa quelques
piges en mondial dans les années 1990.
À trois ans seulement, il hérita d’une 50cc et se tourna rapidement
vers les championnats régionaux. En 2003, il écrasa totalement sa
catégorie et remporta le titre sans perdre une seule course. Il
monta les échelons jusqu’à ce que Red Bull le
repère à 12 ans. L’empire autrichien est déjà présent en Grands
Prix depuis un petit moment, mais est à la recherche de talents
probants.
Ceci l’oblige à courir en Espagne, chez les meilleurs. Il
s’acclimate rapidement et finit troisième de l’édition 2006 en
125cc, derrière Pol Espargaró et Tito
Rabat, deux noms bien connus.
Au vu de ses bons résultats, il est retenu par Red
Bull et se voit offrir la possibilité de s’exprimer au
plus haut niveau : il court à Brno en 2008 en tant que wildcard en
catégorie 125cc. Une expérience intéressante qui le verra
malheureusement abandonner pour problème technique.
Le team Ongetta S.P.A, assez réputé, décide de l’engager à plein
temps pour 2009. Il y côtoie des pilotes de renom comme
Andrea Iannone ou Takaaki
Nakagami, tous au début de leurs carrières. Le prodige
allemand montre rapidement de quoi il est capable. Parti de la 35e
position à Jerez, il entame une remontée exceptionnelle jusqu’à la
troisième place, avant de chuter. Le tout pour la troisième course
de la saison.
Au terme de la manche suivante, il monte même sur la deuxième
marche du podium au Mans. Un podium glané dans des conditions très
difficiles. Le reste de la saison sera plus calme, mais Jonas
continue de progresser. Un travail sur lui même qui le met
dans les meilleures conditions pour attaquer la saison
2011.
Après un début d’exercice réussi, il remporte sa première course en
carrière à Silverstone, devançant un certain Johann
Zarco de plus de trois secondes. La progression est
linéaire mais les budgets ne suivent pas forcément, le mal de notre
siècle.
Folger, de part sa nationalité particulièrement, était à
part. Cela tranchait avec le reste de la grille dans les
plus petites catégories et, comme c’est souvent le cas, bénéficiait
par le fait de la sympathie du public. Une affaire qui
roule, sans que l’on se doute qu’un mal ronge le jeune Jonas de
l’intérieur.
Photo de couverture : Michelin Motorsport