Jonas Folger a été un mystère pendant un peu plus d’un an. Après avoir accompli un Grand Prix d’Allemagne de toute beauté sur un Sachsenring où il a tenu tête à Marc Marquez pour le gain de la victoire, le pilote Tech3 Yamaha s’est alors comme dilué. Jusqu’à disparaître du paddock. Et finalement tirer un trait sur sa carrière. On a alors parlé de différents symptômes. Mais la cause de tout ceci est à présent connue. Et confirmée par l’Allemand. C’était un burn-out.
On ne parle pas d’ici d’un pneu qui fume lors d’un départ mécanique musclé. Mais bien d’un épuisement professionnel. Dans un entretien édifiant au media Speedweek, Jonas Folger explique comment il en est arrivé là. Et qu’il en est, en partie, sorti. Avec cet élément : ce mal est lancinant et commence à ronger bien avant qu’il n’arrive à mettre sa victime à terre…
Ainsi, Folger rappelle que tout a commencé à Brno, en 2011 : « j’ai alors connu un tel état de fatigue. Je suis rentré chez moi et j’ai passé des examens. Puis les médecins m’ont dit : « tu as besoin d’un an et demi. » J’ai répondu : « je ne peux pas prendre un an et demi. Je dois être de retour à Misano dans deux semaines et faire la course. C’est tout simplement impossible si vous vivez pour la course. J’ai simplement ignoré certaines choses. Finalement, ça m’a abattu. C’est la vie. Vous apprenez de cette expérience. Je vais m’occuper de ça maintenant. On a parlé de fièvre glandulaire de Pfeiffer, puis du virus d’Epstein Barr. Mais finalement, c’était un burn-out ».
Il précise : « c’est comme ça. C’est juste arrivé. Je n’ai rien fait de mal, j’ai grandi comme ça. Je ne suis peut-être pas aussi stable que peut-être 95% des autres pilotes. C’est pourquoi c’est arrivé. Maintenant, je peux combattre ces symptômes, travailler contre eux et m’améliorer. Chaque athlète est fait différemment. L’un ne peut se concentrer que sur lui-même, peu importe tout le reste. Ce n’était pas le cas avec moi. Je suis un peu différent ».
« Malheureusement, en MotoGP, où je voulais vraiment aller, c’est quelque chose qui m’a dépassé. Le fardeau est devenu de plus en plus fort. Je ne savais pas comment gérer ça. Et à un moment donné, le mental a été affecté. Ce n’est un secret pour personne que 90% du niveau d’un athlète est dans sa tête. C’est juste ça. Tous ceux qui pratiquent un sport le savent ».
Jonas Folger est à présent un pilote test Yamaha dans une structure européenne destinée à appuyer le travail effectué au Japon. Après deux jours d’essai à Valence, il ne sera pas des prochains tests de Jerez.