Johann Zarco est un personnage à part dans le paddock MotoGP. Nature et à ses heures espiègles, il est également désarmant de sincérité lorsqu’il fait état de ses convictions. Il ne s’embarrasse guère de leurs effets, il les livre sans filtre. Certains sujets sont sensibles en pleine crise sanitaire, comme le port du masque et la vaccination. Mais celui qui est revenu des abîmes sportives grâce à sa seule force mentale a décidé de faire de cette qualité un vecteur de vie. Les forces intérieures, les centres énergétiques du corps humain, bref, le chakra, pour lui, ce n’est pas du cinéma. Et figurez-vous qu’il s’en sert dans sa carrière…
A l’heure où vous lisez ces lignes, peut-être que Johann Zarco est en pleine méditation. Un exercice que le Français utilise pour son équilibre en tant qu’individu. Ce qui le renforce en tant que pilote. De tous les champions alignés en Grand Prix, il est bien le seul à avoir pris cette voie. Ou alors, il est le seul à l’assumer en la revendiquant.
Sur ce sujet a priori ésotérique, il dit : « je pense que le mental, c’est beaucoup d’expérience parce qu’on voit que moins on pense, mieux on avance ». Un abord du problème que n’aurait pas renié un dialogue de l’opus Joe Bar Team. Il poursuit : « pareil, c’est plus facile à dire qu’à faire, mais plus on vieillit, plus on pense, et donc en général c’est là que souvent ça coince. Mais quand déjà on s’en rend compte, c’est un premier pas vers la solution et on n’est pas bloqué là-dessus. Je suis conscient de ça et c’est pour ça que je sais à quel point cela peut être important ».
Johann Zarco : « je ne peux pas dire aux gens de méditer, parce qu’il faut savoir y croire »
Pour se faire comprendre, il prend un cas concret : « c’est pour ça que c’est beau de voir des jeunes arriver et ultra bien marcher, comme Jorge Martin. Moins tu penses et mieux tu avances, et lui c’était clairement ça. Après, parfois, on a trop d’envie et il s’est malheureusement fait mal, d’où le fait de savoir quand même parfois penser. Dans la situation où il était, penser était plus important parce qu’il fallait faire un tour complet pour être sûr au niveau des pneus. Mais voilà, le mental c’est beaucoup ça ».
Il termine : « je ne peux pas dire aux gens de méditer, parce qu’il faut savoir y croire. Même moi, je le fais de temps en temps mais je le fais au feeling. Quand j’ai le feeling de le faire, je peux le faire, et là je sens que je le fais bien. Si je le fais tous les jours à huit heures par ce que j’ai dit qu’il fallait le faire, je ne vais pas réussir à ne plus penser. À mon avis, la partie mentale, c’est beaucoup. Empêcher toutes les pensées négatives ou positives. En fait, il faut être neutre. C’est ça qui n’est pas simple ». Voilà qui mérite, à tout le moins, réflexion.
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