Après une fin de saison agitée où il a tout joué sur un coup Honda qui ne lui offrait que trois Grands Prix pour se relancer, Johann Zarco peut enfin se reposer avant de reprendre le collier. Car il a réussi dans sa folle remise en cause qui lui a fait quitter la tunique officielle KTM pour celle de pigiste au sein du team satellite Honda LCR avant de finalement s’assurer d’un guidon pour 2020 avec le soutien de Ducati. Le Français peut maintenant souffler aux Maldives, lieu qu’il a choisi pour recharger ses batteries. Et de l’énergie, il en aura besoin pour se montrer incontournable dans un marché des transferts qui s’annonce particulièrement disputé…
S’il est une saison qu’il ne faudra pas manquer en MotoGP, c’est bien celle à venir. L’an 2020 marque en effet la fin de pas mal de contrats dans le paddock, qu’il faudra renouveler ou réécrire. Être absent de ce mouvement aurait été comme un arrêt de mort pour une carrière jusque-là ascendante et notamment marquée par deux titres mondiaux en Moto2. Sur « La Gazzetta dello Sport« , Johann Zarco revient sur cette période qui l’a amené à prendre son destin en main en déchirant son contrat KTM : « j’avais besoin d’une décision ferme. A mon âge les gens ne vous laissent pas beaucoup d’occasions à rattraper. J’aurais pu peut-être insister, mais je ralentissais, j’avais peur de tout gâcher. »
Il poursuit : « il se peut que je n’aie pas bien géré le défi et que je me sois trompé. Mais je sais qu’en 2017 et 2018 j’avais un super rythme et qu’en 2020 j’aurai l’occasion de réessayer. Cette année, je suis passé de la lutte pour le podium à la 17e place. J’étais énervé, j’avais l’impression de perdre mon rêve. »
« Ce fut une grande expérience dans la poursuite de ce qui reste mon objectif : devenir champion du monde. Cette année, la course vers ce but a subi un ralentissement. Mais il y a maintenant l’opportunité Ducati. Je suis un pilote rapide et je suis également convaincu de pouvoir gagner en MotoGP » ajoute Johann.
Johann Zarco a donc appris, mais il avoue que des leçons doivent encore être révisées à occasion. Ainsi sur ses commentaires sur le team Avintia lors d’un Grand Prix de Valence qui dévoilait cette piste pour son avenir : « j’ai peut-être parlé trop précipitamment, mais cette situation avec Avintia ne pouvait pas être bonne. Ensuite, avec Paolo Ciabatti et Gigi Dall’Igna, j’ai réalisé que les choses pouvaient changer. Il n’y a pas eu une seule réunion, ils m’ont fait confiance et ont réussi à me convaincre. Lors du test de Sepang, vous comprendrez que Avintia ne sera pas la même équipe qu’en 2019. »
En 2020, il faudra donc briller avec une GP19 alors que les autres du clan Ducati auront des GP20. Mais le Cannois aura ses propres impératifs : « si je suis rapide, le soutien augmentera. Ducati fait cela, nous l’avons également vu quand Iannone chez Pramac a fait mieux que Crutchlow qui était pilote officiel. Je sais que j’aurai le matériel et les gens pour bien faire. C’est à moi de décider. »
L’objectif principal sera de rester dans le top 10 dès le Qatar. Il n’y a pas d’autre moyen de concevoir son avenir. « Ce sera difficile, mais si je veux me battre pour le titre dans les 2-3 prochaines années, je dois le faire. Aussi pour conquérir la Ducati officielle en 2021. » Avec Johann Zarco, les choses sont toujours dites clairement…
