Johann Zarco est monté sur son premier podium de la saison 2022 de MotoGP, dès le second Grand Prix et c’était en Indonésie. Avec les points marqués au Qatar, le voilà cinquième au championnat à six points du leader Enea Bastianini, sur Ducati. Comme lui. Ou presque. Car le Français a une des quatre nouvelles GP22 et non l’éprouvée GP21 aux couleurs du team Gresini. De fait, il est le premier pilote à avoir mis à l’honneur la dernière-née de l’usine de Borgo Panigale et il en est même le leader au championnat. Cependant, au vu du déroulé des épreuves au Qatar et à Mandalika, on a pu constater que quelque chose n’allait pas chez ces Ducati. Découvrirait-on chez les hommes de Gigi Dall’Igna que le mieux peut effectivement être l’ennemi du bien ? Même chez les pilotes, on s’interroge…
En menant le championnat grâce notamment à une belle victoire lors de la manche d’ouverture au Qatar, Enea Bastianini est l’arbre qui cache la forêt chez Ducati. Car derrière lui, ceux que l’on attendait devant ne sont pas au rendez-vous. Chez les officiels, Pecco Bagnaia a fait un résultat blanc à Losail et pris une 15e place à Mandalika, Jack Miller a été contraint à l’abandon lors de sa première course à cause l’électronique et s’est contenté de la 4e place en Indonésie. Quant à Jorge Martin, deux chutes en deux courses sont autant de déception.
Mais ce n‘est pas tout. Au Grand Prix d’Indonésie, certains pilotes avec des machines d’usine ont perdu plusieurs positions au départ. Jack Miller est passé de la 4e à la 9e place. Pecco Bagnaia est passé de la 9e à la 15e place, Luca Marini de la 13e à la 17e, Johann Zarco a perdu quelques positions et Jorge Martin a été aspiré de la première ligne à la 7e place. Des signes inquiétants et d’autant plus que, jusque-là, l’atout des Ducati était de se catapulter de la position de départ vers le premier virage…
Johann Zarco : « je ne réussis mes départs que deux fois sur dix«
Une déception, une douche froide que Johann Zarco tente ainsi d’analyser : « l’an dernier, nous avons progressé avec les différents appareils et nous étions bons sur les démarrages, puis les autres marques ont fait des progrès et en deuxième partie de saison, il y en a qui ont démarré très vite ». Ce constat fait, il y a cette question essentielle que le double Champion du Monde pose : « pourquoi tous les pilotes Ducati ont-ils pris un mauvais départ il y a deux semaines au Qatar ? » Et il répond… « Je ne sais vraiment pas. Peut-être que le système ne fonctionnait pas parfaitement et que d’autres avaient apporté des améliorations, et de manière plus cohérente ».
« Nous essayons de faire encore mieux » admet Johann Zarco, « mais peut-être avons-nous pris du retard. Je peux partir très vite, mais je ne le fais que deux fois sur dix ». Il précise : « on a la performance, mais peut-être faut-il être plus régulier pour avoir plus de chances de bien faire à chaque fois ». Ce qui pose la question du chemin technique pris par Ducati. Ne serait-on pas aller trop loin sur des terrains inconnus ? Le Français répond sur Todocircuito : « quand ça marche, on a l’impression d’avoir un avantage sur tout le monde. Mais quand ça marche moins bien, on commence à se demander si on n’en fait peut-être pas trop. Mais vous pouvez aussi aller dans le style Yamaha, où l’on peut dire qu’ils n’améliorent jamais le moteur… C’est toujours une question d’équilibre ». Et un dilemme.