Johann Zarco souhaite pouvoir faire bénéficier les jeunes pilotes français de son expérience, en proposant des roulages et en créant un lien avec ceux qui évolueront dans des championnats mondiaux qui coïncideront avec le calendrier MotoGP.
À l’occasion de la conférence de presse de présentation du Grand Prix de France, Johann Zarco est revenu sur son désir d’aider les jeunes pilotes français. S’il avait lancé une école de pilotage avec son ancien mentor Laurent Fellon, il essaye aujourd’hui de faire bénéficier de son expérience les adolescents qui arrivent en championnats de haut niveau, parmi lesquels la Red Bull Rookies Cup. Ce championnat a une valeur particulière aux yeux du Français, qui l’avait remporté en 2007, une époque où les adolescents de maintenant n’étaient pas encore nés.
C’est le cas de David Da Costa (en photo de l’article aux côtés de Zarco), né en 2008, et qui roulera cette année en Red Bull Rookies Cup. Les courses auront lieu lors des week-ends de certains Grands Prix MotoGP, comme au Mans, et Johann Zarco aimerait pouvoir être présent pour lui et pour l’autre pilote français qui y participera, Guillem Planques.
« J’ai envie de créer ce lien car c’est vrai qu’on va être sur les Grands Prix ensemble. Mes week-ends sont intenses mais j’ai vu par le passé que je n’ai pas pu créer de lien avec les autres pilotes français dans la Red Bull Rookies Cup. Si on arrive à se comprendre, se connaître, et bas je me dis que même par quelques mots ou un tour de piste à vélo le jeudi, je vais réussir à transmettre des choses pour les aider à bien franchir cette étape. La Red Bull Rookies Cup n’est qu’une étape mais quand on la franchit bien ça ouvre de belles portes après », a déclaré Johann Zarco.
Le pilote MotoGP va même plus loin en réservant durant l’année des circuits pour des roulages auxquels il convie de jeunes pilotes. Une façon pour lui de se calquer sur ce que font les Espagnols et les Italiens, et qui fonctionne au vu du nombre de pilotes de ces deux nationalités au niveau mondial : « Quand j’ai le temps, prendre une piste et ramener quelques pilotes et pouvoir rouler avec eux, c’est là où je trouve qu’on va trouver le plus de choses parce qu’on est dans le vrai. Ils peuvent me voir rouler et c’est ce qui se fait en Espagne pour les jeunes. Les meilleurs pilotes vont s’entraîner et il y a toujours des jeunes sur les pistes, et ils voient les meilleurs s’entraîner, ils voient comment ils entrent dans les virages, etc. et ils essayent d’imiter. C’est ça qui donne un bon niveau aux pilotes espagnols, aux pilotes italiens et ce qui peut nous manquer en France. Les gamins veulent s’entraîner, on leur organise tout ce qu’il faut mais ils n’ont pas l’exemple. Ils s’habituent à quelque chose qui est un peu lent, alors que si on les habitue à être rapides, ils s’adaptent car ils ont une capacité d’adaptation. »
« Grâce à l’argent que je gagne maintenant en étant à haut niveau, je m’offre à moi-même de me mettre dans de bonnes conditions d’entraînement. Alors rajouter entre cinq et dix pilotes sur la piste, ça ne va pas me gêner et ça ne peut que les aider donc c’est tout bénéf, et eux ça leur évite de dépenser pour trouver un roulage. Même si c’est 300, 400 ou 500€ d’économisés sur le roulage et bas c’est toujours ça pour eux. J’aime bien aider mais je vois que c’est naturel. J’ai tellement tout poussé à fond que quand je parle moto, c’est ma vie et ça sort tout seul, j’arrive un peu à le transmettre. Quand on voit un gamin progresser, ça fait plaisir et rien que pour ces moments-là ça vaut le coup. »