Johann Zarco a attaqué la saison 2018 au plus haut niveau, en décrochant la première pole position de l’année, et en menant la quasi intégralité de la course, avant de rétrograder dans les cinq derniers tours jusqu’à la huitième place en raison d’un problème de pneu. Présent à la conférence de présentation du Grand Prix de France, il est revenu sur le Grand Prix et sur ses objectifs.
Dès le jeudi en conférence de presse, Marc Márquez et Andrea Dovizioso ont été sans appel : pour eux Johann fait partie des prétendants au titre. Une pression qui a joué sur le début de week-end du Français, comme il l’a reconnu : « De manière consciente ou non, j’y ai pensé, et ça ne m’a pas mis dans le bon état d’esprit le vendredi car je voulais être devant mais je n’avais pas de bonnes sensations et je me suis agacé. Heureusement tout est rentré dans l’ordre le samedi. »
Beaucoup de rumeurs ont également circulé tout au long du week-end concernant son avenir, et d’éventuelles propositions reçues de la part de certaines équipes. Johann est cependant formel, rien de tout cela ne l’a affecté au Qatar : « Laurent Fellon m’isole de ça et je lui fais confiance. Je ne me suis pas concentré dessus donc ça n’a pas du tout joué dans la pression que j’ai ressentie. »
Évidemment, l’événement du week-end a été la fabuleuse pole position qu’il a décrochée le samedi après-midi et qui lui a valu son lot d’émotions : « Ça a été un ascenseur émotionnel ! Lorsque j’ai franchi la ligne, j’ai vu sur un grand tableau à droite que j’étais premier alors j’ai poussé un cri de joie sous le casque. Mais tout de suite après j’ai regardé la grande tour du Qatar et là j’ai vu que mon nom n’était qu’en septième position avec Dovizioso en pole. J’étais très déçu, avant de réaliser que la tour avait une bonne dizaine de secondes de retard ! »
En tête presque tout au long de la course, Johann s’est ensuite fait doubler par sept adversaires dans les cinq derniers tours, laissant penser que la stratégie n’avait peut-être pas été la bonne, quelque chose qu’il réfute : « Si la situation venait à se reproduire, je referais la même chose car la stratégie était bonne. Tout était sous contrôle, à tel point qu’à un moment je me suis retrouvé à attendre qu’on me double et à me dire que si personne ne le faisait, c’est que j’allais vite. Personnellement je trouve que rouler derrière quelqu’un nous fait plus insister car on essaye de voir où et comment doubler, alors qu’en étant en tête on peut imprimer son propre rythme et faire ses propres trajectoires. C’est peut-être ce qui m’a permis de tenir aussi longtemps en tête. »
Concernant l’après Grand Prix, le Français a reconnu ne pas avoir visualisé la course par manque de temps. De façon générale, son approche une fois que le week-end de course est terminé dépend de son feeling : « Je vais plus facilement revenir sur un beau résultat et regarder la course comme spectateur. Par contre si ça ne s’est pas bien passé ça va plus m’agacer, même si bien sûr l’analyse est importante. Tout dépend vraiment du feeling d’après course et de notre analyse du dimanche. Si on a encore des doutes ça vaut le coup de regarder la course, sinon il vaut mieux lâcher prise quelques jours pour mieux reprendre l’entraînement. »
Un entraînement qui rythmera ses journées d’ici le Grand Prix d’Argentine qui aura lieu le 8 avril prochain. Trois semaines de pause pour repartir à fond : « Je vais en Argentine avec la victoire pour objectif. Je vais tout donner vendredi et samedi et ensuite j’analyserai si je peux être dans le coup dimanche ou non. Si oui, c’est très bien et si non, je verrai quelle place viser pour ramener des points. »
Cette victoire est certainement le changement notable chez Johann entre 2017 et 2018 : « J’ai la même ambition qu’il y a un an, mais la différence c’est qu’elle devient une réalité. L’an dernier je pensais déjà à gagner, ce qui est toujours le cas cette année mais à présent je ne suis plus le seul à y penser. Les autres pilotes me voient également comme un vainqueur potentiel et ça, c’est un vrai changement. »