Johann Zarco a pris le temps d’analyser ce qu’il continue de présenter comme sa meilleure saison de MotoGP. Une évaluation qui est juste si l’on s’arrête au seul résultat final. En effet, le Français n’avait jamais fini dans le top 5 du classement général final du MotoGP. Mais quand même, avec le début de campagne qu’il s’était offerte, et qui l’avait carrément identifié comme le challenger de Fabio Quartararo, on était en droit d’espérer mieux. Hélas, il y a eu ce passage à vide estival qui a coûté très cher. Et qu’il explique à présent…
Les chiffres le démontrent : Johann Zarco a été l’un des pilotes qui a le plus souffert au cours de la seconde moitié de l’année, perdant 71 points par rapport à sa performance de la première partie et glissant de la deuxième à la cinquième place du championnat du monde à l’heure des comptes. Si le Français avait réitéré sa performance de la première moitié de la saison il aurait terminé sa prestation avec 244 points, ce qui lui aurait permis de prendre la troisième place du championnat du monde devant Joan Mir…
C’est dire si une belle occasion a été ratée de grimper sur le podium final. Et dans notre entretien fait alors qu’il s’impliquait totalement auprès des champions en herbe identifiés par la FFM, il a bien identifié l’élément qui l’a, hélas ralenti dans son parcours avec la Ducati Pramac : « j’ai négligé l’avant-bras ! Donc il peut y avoir du purement physique. Je ne mets pas l’aspect physique à 100 % mais clairement le fait d’avoir eu ce problème physique et de ne pas l’avouer, il y a eu après ce côté mental qui te fait descendre un peu. Et comme là ça commence à aller de plus en plus vite, et que les autres aussi ont progressé pendant l’année, eh bien on passe au travers ».
« En fait, les cinq Grands Prix où j’ai moins bien performé, quand on prend tous les weekends, c’est seulement en course où j’ai moins bien performé, car durant les essais j’étais souvent devant. Tu fais tout pour être bon et tu es devant aux essais, donc tu es quand même dans du positif à te dire « ce n’est pas que mal » mais malheureusement les courses n’ont pas payé. C’est seulement les 40 minutes de courses qui n’ont pas payé alors que les essais étaient quand même en général plutôt bons. Mais pour que la course soit très bonne, il faut que les essais soient excellents… Voilà, je pense que c’est ce que je peux donner de mon analyse, mais l’analyse très précise je la garde pour moi car sinon c’est donner le bâton pour me faire battre » termine-t-il, reconnaissant ainsi qu’il ne révèle tout de même pas tout sur ce passage à vide.
Johann Zarco a de grandes ambitions pour 2022
Cela étant dit, on en apprend par ailleurs dans la conversation : « je n’arrive jamais à dire si j’aime ou je n’aime pas le pneu avant. J’arrive à aller vite d’une autre manière, mais à un moment donné ça va tellement vite qu’il faut que je comble ce point faible. Je ne peux pas rester à ne pas réfléchir ou à me plaindre de la moto ».
Johann Zarco tourne maintenant la page et se prépare pour 2022, où il voudra faire mieux, et même beaucoup mieux… « Je sais qu’il y aura au moins une semaine pour que le cerveau lâche prise. Et une fois que le cerveau aura lâché prise, là je vais vraiment régénérer l’énergie. Mais il faut que je me force à bien arrêter pour lâcher prise, parce qu’on a toujours envie de faire quelque chose. Mais j’ai déjà vécu l’expérience qu’au bout d’une semaine on rentre vraiment dans autre chose, on vit autre chose. Le cerveau est tellement intense… Mais c’est naturel d’être comme ça parce qu’on est tout le temps au taquet, trop tout le temps. »
« Début 2021 l’objectif était d’être régulier dans le top 10 et de viser un top 5. J’avais fait du chemin pour y arriver, mais j’ai commencé si fort que j’ai même essayé de dépasser ces objectifs et de viser le titre. Je ne peux donc que souhaiter être en tête et viser ce titre mondial de rêve. La moto a la capacité et moi aussi, mais nous devons la maintenir à 100 % tout au long de l’année. C’est l’objectif pour 2022 ».