Joe Roberts fait partie de cette nouvelle génération qui, par ses choix, révèle une situation incroyable mais apparemment bien vrai : le MotoGP peine à recruter ses pilotes. On pensait que cela ne concernait que le projet Aprilia, prometteur mais aléatoire. Cependant, avec le cas Yamaha qui doit réfléchir au remplacement de Viñales et sans doute très bientôt à celui de Rossi, il semble que le problème soit plus profond.
Faisons le point sur les derniers événements du marché des transferts : Aprilia recherche toujours son second pilote et Yamaha est à présent en quête d’un successeur à Viñales qui a voulu quitter la marque un an avant l‘échéance de son contrat. Un départ que l’on attendait plutôt de la part de Valentino Rossi qui fera une annonce bientôt. Si elle se base sur les derniers résultats, elle devrait aboutir à la retraite. Ce qui nous fait potentiellement trois postes vacants, qui ne peuvent être comblés par des mutations internes, du genre de ce qui est attendu chez KTM.
Du pain béni pour la relève qui se voit ainsi présenter sur un plateau d’argent une occasion en or de réaliser le rêve de toujours ? Il faut croire que non. Yamaha est allé jusqu’à lancer ses filets en WSBK sans le moindre succès. Quant à Joe Roberts, il a le passeport américain qui va bien pour s’attirer les bonnes grâces de Dorna. Mais il n’est pas encore décidé, semblant adorer son environnement en Moto2…
Une conjoncture qui interpelle, car, sportivement, si Joe Roberts a fait illusion l’an passé, il est bien moins convaincant cette année. Il évolue pourtant à présent dans l’équipe qui a fait de Bastianini un Champion du Monde et il intéresse encore Aprilia. Mais il n’y a rien à faire, l’Américain fait la fine bouche : « si la promotion ne fonctionne pas après cette saison, j’essaierai l’année prochaine » dit-il. « La vie, c’est profiter de l’instant présent. Il y a beaucoup de décisions difficiles à prendre, mais en profiter est, à mon avis, le meilleur moyen de réussir. »
Joe Roberts : « je suis moi-même mon plus grand critique »
Joe Roberts semble plutôt fuir ses responsabilités et on rappellera que son refus d’aller chez Aprilia fin 2020 avait ému jusqu’à son manager. « Je suis moi-même mon plus grand critique. Mais je suis aussi fou parfois » commente-t-il sur Speedweek. « Dans le passé, j’ai souvent mis trop de pression sur mes épaules. L’équipe m’a aidé cette saison. Nous avons la possibilité d’atteindre les meilleures places. J’arrive sur chaque tracé avec un sentiment positif et j’essaie de rester fidèle à mon style. »
L’année précédente, c’était John Hopkins qui s’occupait de lui en tant que coach, maintenant le directeur sportif d’Italtrans, Robertino Pietri, s’occupe des affaires de l’homme de Californie. « Il s’occupe de moi », dit Roberts, qui insiste : « quand je suis le plus détendu, alors je suis le plus rapide ». Le pilote de 24 ans est retourné dans son pays d’origine pendant les vacances d’été. Il veut recharger ses batteries et se relancer dans la seconde moitié de la saison. On se souviendra que Jack Miller avait au contraire décider de ne pas retourner en Australie malgré sa grosse envie de retrouver les siens. Mais entre sa carrière, ses ambitions, et son cas personnel, l’officiel Ducati a, lui, clairement choisi.