Sa huitième place au terme de son premier Grand Prix en MotoGP a fait autant plaisir à Joan Mir que l’abandon pour cause technique l’a anéanti en Argentine. Reste que le Champion du Monde Moto3 millésime 2017 qui est déjà un pilote officiel Suzuki a pu observer de près les ténors et se faire une idée sur son matériel. Dont les qualités et les défauts ressemblent beaucoup à une certaine Yamaha.
Cette saison n’a pas encore délivré sa feuille de route et les observateurs affirment qu’il faudra attendre Jerez, voire Le Mans pour évaluer véritablement les forces en présence. Cependant, des tendances se dessinent. Avec, notamment, deux groupes composés de deux motos : le premier avec Ducati et Honda, des machines dont la puissance moteur parle sans défaut, et un second composé de Yamaha et de Suzuki qui rattrape leur déficit mécanique par une vitesse de passage en courbe supérieure.
Voilà qui promet selon la typologie des tracés arpentés. De l’intérieur, voilà comme cela se vit. Un secret livré par Joan Mir : « il est clair que ni Yamaha ni Suzuki ne sont les motos les plus rapides du peloton. Oui, c’est vrai que nous devons faire plus au milieu du virage. C’est pourquoi nous stressons le pneu à chaque fois… Dans la ligne droite, nous perdons ce que, dans les courbes, nous reprenons. En cas de dépassement, les choses sont un peu plus compliquées. Avec une moto qui a plus de puissance, c’est plus facile et ça nous handicape un peu ».
Il précise : « je suis très content du freinage en course car je peux pas mal remonter. Ce qui signifie aussi que je ne détruis pas le pneu arrière. En sachant que vous maîtrisez les freins, vous pouvez ménager le pneu en accélération. C’est un détail que l’équipe a constaté et c’est très positif ».
Une situation qui oblige aussi à montrer les crocs au moment d’attaquer son adversaire… « Oui, parce que la longueur des lignes droites est parfois si grande qu’il est très difficile de tout refaire sur le frein. C’est pourquoi vous devez parfois faire une manœuvre légèrement plus agressive pour dépasser le pilote qui se trouve devant vous ». Tout un art qu’un certain Doctor sait décliner… « Valentino se débrouille très bien… Je pense qu’il l’a fait plusieurs fois au Qatar et Argentine. Il a une très bonne maîtrise de cette technique ».