Peut-être plus que d’autres pilotes, Joan Mir vit ce week-end de relâche après trois Grands Prix consécutifs comme une veillée d’armes, qui ouvrira sur trois autres batailles de rang, de Valence à Portimao. Car le tracé catalan recevra deux rendez-vous. Une posture à laquelle il ne peut échapper puisque c’est lui qui mène le championnat à trois rounds du terme de la joute. Un leader qui n’a encore jamais gagné cette année, un constat qui pourrait tourner au reproche et ainsi le perturber. Mais il assure qu’il n’en sera pas ainsi…
Joan Mir est jeune, il n’en est qu’à sa seconde saison en MotoGP, mais c’est aussi un pilote officiel Suzuki et, surtout, il sait ce qu’être Champion du Monde implique : on rappellera en effet qu’il a été titré en Moto3. Ce qui vaut pas mal de victoires en MotoGP… Justement, alors qu’il mène le classement général, il n’en a aucune.
Il doit son actuelle position dominante à sa tête froide et sa belle régularité qui ont fait de lui un incontournable du podium. Doit-il forcer son talent pour aller chercher une victoire, au risque de briser un point d’équilibre qui l’a amené jusque-là ? Joan Mir répond : « je pense que maintenant plus que jamais ce serait une grosse erreur de changer de stratégie », a déclaré Mir à Crash.net. « Mais nous devons être rapides et lorsque vous essayez d’être rapide, vous prenez des risques. Vous pouvez vous tromper. L’important est de trouver un équilibre pour ce risque ».
Une démarche qui est aussi compliquée, car il faut se garder d’aller trop loin. Jusque-là, le Majorquin s’en sort bien : « pourquoi continuer à pousser, risquer une chute, si je sais déjà que je ne peux pas gagner cette course ? Nous n’avons pas à penser au championnat à certains moments. Comme dans les premiers tours, je n’ai pas du tout pensé au championnat. Je pensais juste donner à 100%, tout ce que je pouvais faire » explique Joan Mir sur sa course du Grand Prix de Teruel.
« A Valence que nous pourrons décider un peu du championnat »
Pour cette finale du Championnat du Monde, Joan Mir cherchera le bon compromis : pousser aussi fort qu’il l’a toujours fait depuis la première course à Jerez, peut-être même essayer de décrocher sa première victoire dans la catégorie reine. Mais il est interdit de se tromper. « Valence sera vraiment important pour être compétitif et fort. Je pense que ce sera là que nous pourrons décider un peu du championnat ».
Aucun calcul donc mais aussi aucun ordre d’équipe, du moins jusqu’à la veille du dernier rendez-vous à Portimao. « Cette fois, c’est différent. Je sens évidemment que la pression est toujours la même, mais cela m’est venu un peu plus tard car c’est aussi un peu différent. Il y a beaucoup de pilotes qui peuvent se battre pour le championnat, donc vous ne pouvez pas faire d’erreur ». Entre ses mains, une entreprise historique : ramener le titre mondial de la catégorie reine à la maison Suzuki, après le dernier triomphe aux championnats du monde en 2000 par Kenny Roberts Jr.