Joan Mir ne vit pas non plus des moments faciles dans un box Repsol Honda qu’il vient seulement de rejoindre, à l’instar de son illustre équipier Marc Marquez qui y évolue depuis ses débuts en MotoGP. Une série noire qui a cependant commencé dans ce qui a été la dernière campagne de Suzuki en Grand Prix l’an passé, comme une malédiction qui semble étonnamment poursuivre ceux qui ont brillé lors de la saison 2020 dont Joan Mir est sorti Champion du Monde devant Franco Morbidelli. Le Majorquin fait le point, reconnaissant qu’à presque 26 ans, il a pensé à arrêter les frais …
L’année sabbatique voire carrément la retraite a effectivement effleuré l’esprit d’un Joan Mir qui explique ainsi sa situation : « un athlète d’élite se nourrit de bons résultats, de bons temps et tout ça. Encore plus après les avoir vécus dans le passé. Je ne suis pas du genre à venir ici pour traîner. J’aime gagner et obtenir de bons résultats. Avec toute la pression que représente le MotoGP, si vous n’avez pas de récompense, c’est vraiment compliqué. Je n’ai pas eu de bons résultats depuis longtemps et je ne prends que le mauvais côté de tout, qui est les chutes, la souffrance sur le vélo, les voyages… ».
De quoi user un homme, surtout que la série noire dure maintenant depuis un petit moment : « je mange le mauvais côté depuis 2022, quand Suzuki a décidé de fermer. Et maintenant ça continue, les résultats ne viennent pas ». Alors oui, l’idée se tout stopper a commencé à germer … « Dans un certain sens, j’y ai pensé. La chose certaine est qu’ensuite je l’aurais regretté. Le jour où je déciderai de le faire, il faudra que je sois sûr de ne pas avoir de regrets. Ce n’est pas le moment, alors je continue de serrer les dents ».
Joan Mir : « je souhaite à Alex Rins le meilleur chez Yamaha, c’est un grand pilote »
Heureusement la vie lui a offert une grande satisfaction : « pendant la pause, je suis devenu père et je pense que c’est formidable d’avoir une lumière de joie dans les moments difficiles. Cela m’a donné la force de continuer à essayer ». Et puis il n’est pas tout seul à être en galère sur la Honda … « Ce qui m’inquiéterait vraiment, c’est d’être tout seul dans cette situation. Imaginez comment Marc Marquez peut être, lui qui avait l’habitude de toujours gagner » signale Joan Mir dans un entretien sur DAZN. « Marc va aussi très mal. Maintenant, il ne nous reste plus qu’à supporter tout cela et espérer nous sentir mieux sur la moto. C’est important de pousser fort, mais espérons que quelque chose arrive qui nous permette de pouvoir nous battre pour ce que nous méritons ».
Il précise encore : « si Marc souffre avec cette moto, c’est que la situation est désespérée. Il est sans aucun doute le meilleur pilote de la grille et ce n’est pas agréable de le voir dans une telle difficulté ». Reste que, dans le clan Honda, il en est un qui a réussi à s’exfiltrer de cet enfer. Un pilote que Joan Mir connait bien puisqu’il s’agit de son ancien équipier chez Suzuki, Alex Rins : « il a bien mieux géré que moi dans les moments difficiles, à la fois quand Suzuki a décidé d’arrêter ou cette année chez Honda ».
Joan Mir termine ainsi sur celui qui rejoindra Yamaha en 2024 : « quand on avait tous les deux tout en place, c’est encore moi à un moment qui a pu extraire un peu plus. Mais dans les moments difficiles, il a extrait plus de pétrole que moi. Il a su faire mieux que moi dans les moments difficiles. Cette année, il a réussi à gagner au COTA, quelque chose de bestial compte tenu de la situation dans laquelle se trouve la moto. Je lui souhaite le meilleur chez Yamaha, c’est un grand pilote ».