Le départ de Marc Marquez de Honda a marqué un tournant dans l’histoire récente du MotoGP. Après des années de domination, la marque japonaise a vu son étoile filante s’envoler vers de nouveaux horizons. Le choix de Marquez, motivé par la volonté de retrouver un matériel compétitif et de renouer avec la victoire, s’est révélé payant dès sa première saison chez Ducati. Pendant ce temps, le successeur au guidon de la RC213V qu’est Joan Mir rame …
Après une saison 2024 marquée par des performances en demi-teinte, Joan Mir a surpris le monde du MotoGP en choisissant de prolonger son contrat avec le HRC jusqu’en 2026, malgré des résultats bien en deçà de ses attentes. Tandis que Marc Marquez relançait sa carrière chez Gresini Ducati, remportant trois victoires et un contrat d’usine chez Ducati, Mir a fait un choix radicalement différent : rester et reconstruire avec Honda.
Interrogé par Crash.net, Joan Mir a reconnu la dure réalité de sa saison. Avec seulement 21 points marqués, il se situe loin derrière les leaders : « c’était certainement inattendu d’avoir autant de difficultés avec cette moto », a admis Mir. « Je m’attendais à obtenir de meilleurs résultats à court terme, mais pour une raison que j’ignore, nous n’avons pas progressé en termes de performances. Nous sommes trop loin des autres constructeurs. »
Malgré tout, l’Espagnol reste optimiste. « Nous nous améliorons, nous nous rapprochons, mais ce n’est pas suffisant. Je crois toujours au projet et c’est une question de temps, avec la quantité de travail que nous réalisons, pour arriver là où nous voulons être. »
Mir a également salué les changements structurels chez Honda, notamment l’arrivée de Romano Albesiano d’Aprilia en tant que directeur technique MotoGP. « Ils ont compris que ce qu’ils faisaient jusqu’à présent fonctionnait pour une autre ère. Nous avons besoin de plus d’ingénieurs européens. Quand on regarde les détails d’une Honda MotoGP, c’est toujours incroyable. Mais en termes de performances, nous sommes en retard. »
Joan Mir : « nous avons besoin des Japonais, nous avons besoin des Européens. Ce mélange chez Honda fera notre force »
L’espoir réside dans ce mélange de savoir-faire japonais et d’expertise européenne. « Nous avons besoin des Japonais, nous avons besoin des Européens. Ce mélange fera notre force. »
Contrairement à Marquez, Mir a choisi de rester pour donner un sens à ses deux années difficiles chez Honda. « Pour moi, si je change de constructeur maintenant, je repartirai de zéro et j’aurai le sentiment que ces deux années n’auront servi à rien. Et le bonheur que je ressentirai si cela fonctionne chez Honda est immense. Je vais donc essayer de le faire. »
Après le départ de Marc Marquez, Mir a intégré l’ancienne équipe technique du numéro 93, dirigée par Santi Hernandez. Malgré des résultats mitigés, l’Espagnol ne tarit pas d’éloges sur son équipe. « Ils ont beaucoup d’expérience technique et sont également fantastiques sur le plan stratégique. J’apprécie beaucoup de travailler avec eux, même dans cette situation – alors imaginez si nous nous rapprochions de nos objectifs ! »
Il a également réduit le nombre de chutes cette saison, un choix qu’il attribue à une meilleure compréhension des limites de la moto et à des ajustements aérodynamiques. « Nous sommes en train de nous améliorer, et ce processus ne sera pas facilité par des chutes constantes. Cela signifie faire les choses avec le bon état d’esprit et être en bonne santé pour la moto là où elle se trouve réellement. »
Alors que Honda se prépare pour la saison 2025 avec des concessions techniques importantes et un nouveau look à la suite du départ de son sponsor historique Repsol, Joan Mir reste convaincu que sa patience et sa fidélité finiront par porter leurs fruits. La route semble encore longue, mais l’Espagnol est prêt à relever le défi.