Pecco Bagnaia ne s’en est peut-être pas rendu compte sur le coup, mais son commentaire à chaud après sa chute dans un Grand Prix des Amériques qu’il menait à Austin était de ceux qui font des ravages. Déclinant toute responsabilité à la suite de ce second accident consécutif après celui de l’Argentine – où il ne s’en était pris a contrario qu’à lui-même – sa version a été ensuite contredite par l’impitoyable télémétrie. Chez Ducati, on a accusé le coup et il faudra sans doute un Grand Prix d’Espagne glorieux et sans le moindre accro pour rabibocher tout ce beau monde sous le temple rouge. Reste qu’à l’extérieur, l’Italien a livré une version de lui-même qui a déplu. La preuve…
On rappellera que ce Grand Prix des Amériques a été remporté par Alex Rins, nouveau pilote Honda au sein d’une équipe satellite LCR dans laquelle a longtemps travaillé Oscar Haro. Ce dernier est à présent un chroniqueur qui a largement démontré dans ses interventions qu’il avait des opinions plus que tranchées. Une posture qu’il a assumé à nouveau lors de l’émission Paddock-TV de Franco Bobbiese diffusée sur YouTube.
« Pour moi Pecco Bagnaia a merdé en allant contre Ducati en disant ‘ce n’est pas ma faute’ »
Relayé par Corsedimoto, son commentaire se révèle être ainsi une vraie charge contre Pecco Bagnaia : « à Pecco le mérite d’avoir gagné samedi, à lui la responsabilité de l’accident dimanche. Il a la meilleure moto disponible, des pilotes sont tombés, le seul qui a chuté sans faute est Alex Marquez. Quand tu es à moto, il faut être pilote, il faut gagner son salaire et se donner à 120%… Pour moi, il a merdé en allant contre Ducati en disant ‘ce n’est pas ma faute’ ».
Dans son élan, il donne son sentiment sur la valeur du plateau depuis l’avènement de ce monde d’après : « les gens veulent rêver et ce rêve il vous est donné par quelqu’un de différent des autres. En MotoGP, vous n’avez personne comme ça. Il y a des pilotes qui peuvent tout gagner, mais les gens veulent un spectacle, une personne spéciale… »
« Je ne veux pas manquer de respect aux autres pilotes, mais au cours des trois dernières années, Joan Mir, Quartararo et Bagnaia ont gagné. Avec tout le respect que je leur dois, qui connaît ces trois-là ? Il y en a trois qui ont gagné parce qu’il en manquait un, et c’est ce qui manque en MotoGP. Ce qui manque, c’est celui qui est le leader, qui fait des choses spéciales là où le reste n’y arrive pas ». Il conclut ainsi son réquisitoire : « Et pour l’instant, pour moi, il n’y en a pas ».