S’il n’y avait pas eu l’éclatante prestation de Fabio Quartararo, le pilote officiel Suzuki Joan Mir aurait été sacré meilleur débutant de la saison 2019. Un statut acquis au terme d’un parcours convenable, essentiellement construit lors de la seconde partie de la campagne, avec une succession de top 10 qui l’a amené au douzième rang final avec 92 points marqués. Mais il y a eu Fabio Quartararo… L’Espagnol commente cette situation en ne reniant pas l’autocritique source d’une humilité qu’il réserve cependant seulement à la comparaison avec ses aînés sur la grille…
Joan Mir peut être satisfait d’une première saison en MotoGP où il aura beaucoup appris. Tant sur la moto que sur lui-même puisque l’on n’oubliera pas que l’équipier d’Álex Rins a subi une lourde chute lors d’un test à Brno qui lui a endommagé un poumon qu’il a fallu soigner avec patience.
Cela étant dit, Joan Mir n’est pas du genre à se chercher des excuses, même justifiées. Dans un entretien à Motosprint, il se montre sans fard, ce qui est tout à son crédit : « l’autocritique est importante pour un pilote, sinon il finit par se mentir à lui-même. Vous pouvez tromper ceux qui vous entourent ou croire que vous le faites, mais tout est enregistré sur la télémétrie. Certaines des choses négatives qui me sont arrivées en 2019 étaient ma faute. Je sais quand prendre mes responsabilités. »
Une belle franchise que l’on retrouve lorsqu’on lui demande s’il a les armes pour aller défier Marc Márquez : « Márquez ? Je dois être honnête, ce n’est pas mon niveau. En 2019, je me suis adapté et j’ai grandi, Marc, en revanche, a déjà tout très clair, il sait ce dont il a besoin pour être fort. J’ai vécu une saison d’apprentissage. Je dois continuer ma croissance. L’année dernière, les premiers week-ends, je tombais souvent et j’étais perplexe. Je ne pensais pas qu’il y avait tant à apprendre, mais les choses se sont améliorées. »
Certes, mais pendant ce temps, un autre débutant du nom de Quartararo progressait plus vite au guidon d’une Yamaha satellite et agaçait le même Marc Márquez. Une situation que commente ainsi l’Espagnol pour qui le Français n’est pas un inconnu : « Quartararo n’a jamais été un point de référence pour moi. Son talent n’avait pas émergé en Moto3. Nous avions la même moto et j’étais toujours devant lui. En Moto2, il ne s’est pas adapté immédiatement et ce n’est que dans la deuxième année qu’il a commencé à avoir de bons résultats. Je ne pense pas que Fabio ait plus que moi. » Les deux hommes se retrouveront en 2020. Joan Mir sera à nouveau un officiel Suzuki tandis que Fabio sera toujours un pilote satellite Yamaha, mais avec une M1 en version « Spec-A ».