Avec 14 points d’avance dans un championnat qui n’est plus tout à fait certain d’honorer ses trois derniers Grands Prix à cause de la crise sanitaire, Joan Mir est en vraie position de force pour enlever le débat, qui peut se clôturer prématurément. On le sait, l’officiel Suzuki n’a encore jamais concrétisé en MotoGP, et il doit sa place de leader à une régularité de métronome. Ses six podiums en huit courses ont construit ce précieux capital dont se targue un pilote qui a cru en ses chances de titre à un moment précis de cette saison étonnante…
Huit vainqueurs, 15 pilotes sur le podium, et un leader du championnat qui n’a remporté aucune victoire, non seulement à ce stade de la saison, mais dans sa carrière à ce niveau de la compétition, ce n’est rien de dire que cette campagne est unique en son genre.
Marc Marquez aurait été là, la physionomie aurait été différente. Ou pas. Quoi qu’il en soit, Joan Mir ne se pose pas cette question. Pragmatique du haut d ses 23 ans, c’est déjà un Champion du Monde, version Moto3. Il continuera ainsi à dérouler affirme-t-il, sans se laisser dévier par les remarques qui lui rappellent sans cesse que s’il s’est abonné au podium, il n’a jamais foulé sa première marche.
« En Autriche j’ai eu un déclic mental »
Dans sa tête, il a aussi une vision claire. Et elle est apparue en Autriche où il a connu le fameux déclic mental qui vous change un homme et un pilote. Il déclare : « en Autriche, j’ai inconsciemment fait un déclic mental. Pas sur la moto, juste dans ma tête. Je ne sais pas comment et pourquoi, mais comme je me sentais beaucoup mieux sur la moto en Autriche, je me suis aussi sentie beaucoup mieux au championnat. C’était la clé. Je me suis dit que je pouvais être Champion du Monde ».
On rappellera qu’en Autriche, le même Joan Mir construisait sa victoire avant que sa prestation ne soit interrompue par les drapeaux rouges. Pour la plus grande joie d’Andrea Dovizioso.
Championnat MotoGP après Teruel (11/14) :