Via le site officiel MotoGP.com, nous avons assisté aujourd’hui à la conférence MotoGP post-course du Grand Prix d’Andalousie qui a réuni Fabio Quartararo, Maverick Viñales et Valentino Rossi.
Comme à notre habitude, nous reportons ici l’intégralité des propos de Fabio Quartararo, sans la moindre mise en forme.
Bravo Fabio, vous n’avez commis aucune faute après un excellent départ. C’était magnifique, mais chaque tour a dû vous paraître aussi long qu’une année…
Fabio Quartararo : « oui ! La mi-course, j’ai regardé combien de tours il restait et c’était 12. Je me suis dit « Wahou, c’est encore trop long ! ». Mes mains et mes pieds étaient trop chauds. En fait, il a été bien de faire un bon départ car j’ai eu un problème hier avec le Holeshot Device. En fait, je n’avais fait aucun départ. Ce matin, nous avons fait deux départs et cela a été un désastre. Avec l’équipe on s’est dit « OK, la semaine dernière on a fait des vraiment bons départs durant les essais est très mauvais durant la course, donc essaie de faire l’inverse ». J’ai effectivement fait un très bon départ depuis la grille et j’ai essayé de prendre mon rythme. Donc oui, je suis très heureux du travail fait aujourd’hui. »
Il faisait plus chaud aujourd’hui que la semaine dernière, mais est-ce que la piste était différente ?
« Si je me souviens bien, il y avait un peu plus de vent la semaine dernière et les conditions étaient différentes. À chaque fois, il y a les Moto2 et parfois l’adhérence est très mauvaise. Aujourd’hui, j’ai senti que les performances durant les premiers tours étaient meilleures, mais le pneu s’est alors dégradé et je n’avais pas un super feeling avec l’avant. Donc oui, je me suis fait quelques chaleurs durant la course car les conditions étaient étranges aujourd’hui et je pense que c’était l’une des courses les plus dures de ma vie. »
"It was the hardest race of my life!" – @FabioQ20 🎙️
He may have made it look easy, but the conditions took their toll on the @sepangracing rider! ☀️#AndaluciaGP 🏁 pic.twitter.com/Ebb8FvdvSx
— MotoGP™🏁 (@MotoGP) July 26, 2020
Vous avez été à nouveau très ému lors de votre hymne national, mais vous postez tellement de photos de votre idole, Valentino Rossi, sur les réseaux sociaux qu’être sur le podium avec lui était peut-être aussi émouvant pour vous…
« Honnêtement, c’était extraordinaire ! L’année dernière, je n’avais pas eu la chance de partager un podium avec lui mais cette fois c’est encore mieux car je le partage avec lui en plus d’une victoire. La première chose que j’ai faite dans le parc fermé a été de prendre une photo avec lui ! En fait, je trouve ça très étrange car la première course dont je me souviens quand j’étais enfant se déroulait ici, quand il a doublé Sete (Gibernau) dans le dernier virage. C’est la course dont je me souviens vraiment et qui m’a donné la motivation pour aller en MotoGP. Donc merci à lui et c’est un plaisir de partager ce podium avec lui ! »
Les moteurs Yamaha ont connu des problèmes la semaine dernière avec Maverick et Valentino, et cette semaine avec Franco. C’est quelque chose qui vous inquiète ?
« Je ne suis pas inquiet. Mon travail en tant que pilote est de performer sur la piste et nous avons, je ne sais pas si ce sont des milliers ou des centaines, d’ingénieurs qui travaillent sur les moteurs et sur les motos. Donc s’il y a un problème, nous avons deux semaines et j’espère qu’ils trouveront quelque chose. Mais pour le moment je n’ai eu aucun problème avec le moteur dont je me sens bien, et en tant que pilote je suis seulement concentré sur le pilotage et non sur les problèmes techniques. »
Après les résultats des deux course à Jerez, voyez-vous un autre prétendant pour le titre à part Maverick Viñales ?
« Je pense qu’il est un peu trop tôt pour en parler, mais nous savons que Marc reviendra à Brno, que Maverick est très fort, je ne sais pas quelle position a terminé Dovi, Valentino est revenu sur le podium donc nous avons l’espoir de bons prétendants pour le championnat, mais comme je l’ai dit celui-ci est très court, donc s’il est possible d’en avoir le moins possible, c’est mieux pour nous (rires) ! »
Quelle est la chose dont vous êtes le plus fier à propos de votre performance d’aujourd’hui ?
« Avant tout, je pense que c’était la pression du
départ car, comme je l’ai dit, durant tous les essais… je n’ai fait
aucun départ le samedi car mon Holeshot Device ne fonctionnait pas,
le vendredi j’ai fait quatre simulations de départ et cela a été
quatre désastres, tout comme ce matin. Donc je me suis dit
« OK, je vais essayer de mon mieux » et finalement
c’était très bien de prendre un bon départ avec la pression des
feux rouges. »
« Il y a eu également la régularité durant 25 tours avec ces
conditions, car c’était vraiment difficile puisque ce n’était pas
les mêmes conditions que la semaine dernière. J’ai donc dû piloter
d’une façon différente et je pense que la capacité d’adaptation
dans ce genre de conditions est quelque chose que j’ai beaucoup
amélioré par rapport à l’année dernière, tout comme la régularité
avec les pneus. Nous devons donc continuer à travailler de cette
façon et essayer de gérer. S’il y a des conditions similaires en
Autriche ou à Brno, nous devons nous adapter très rapidement.
»
Jerez a été le lieu de votre première pole position en MotoGP l’année dernière et de votre première victoire cette année. Que signifie cette piste pour vous, y compris à l’époque où vous participiez au championnat d’Espagne ?
« Je pense que c’est une piste où je fonctionne très bien. J’ai fait ma première pole position en Moto3 ici, ma première pole position en MotoGP, et l’année dernière je me suis battu pour le podium. Les pistes que j’aime vraiment comportent des virages rapides et des freinages appuyés. Cela convient très bien à mon style de pilotage et je pense que, comme pour tous les pilotes du paddock, Jerez est le circuit où nous avons fait le plus grand nombre de tours. Nous y avons toujours les tests hivernaux, et normalement nous y avons aussi des essais après la course. Je pense donc que c’est un circuit que tout le monde connaît plutôt bien, et chaque fois que je viens ici je me sens bien et nous y faisons de vraiment bonnes performances. Il n’y a donc rien de vraiment spécial mais c’est plus une question de style de pilotage. »
Il y a déjà eu beaucoup de grands pilotes français mais vous les avez maintenant tous surpassés. Que faites-vous de différent de ces pilotes ?
« (Soupir) je pense que cela n’a pas été un chemin facile pour arriver, non pas en MotoGP, mais en championnat du monde Moto3. Quand j’avais sept ans, nous allions tout le temps en Espagne dans un van avec mon père et à chaque week-end nous faisions au minimum plus de 1200 km pour aller s’entraîner et pour faire des courses. Vous pouvez imaginer à quel point cela était difficile, de 7 ans à 15ans quand je suis arrivé en championnat du monde. J’ai beaucoup voyagé et je pense que l’Espagne a des pilotes fantastiques et un championnat fantastique. Quand j’étais en 50cc en France, honnêtement il y avait quatre pilotes dans le championnat, et quand je suis arrivé en Catalogne pour la première fois, il y avait 50 pilotes et nous devions faire deux courses car la piste était trop petite. C’est comme maintenant, mais à un niveau différent : quand vous avez quelqu’un qui vous pousse, vous voulez aussi attaquer. Et mon père était malin car même si j’étais plus rapide, ce n’était pas comme maintenant où vous avez tous les chronos sur l’écran, donc il me disait « ce gars va une demi-seconde plus vite que toi ». Et j’attaquais de tous les diables pour progresser ! Au final, mon père m’a beaucoup aidé pour attaquer à la limite, donc oui, merci à lui car honnêtement sans lui je ne serais pas ici. »
Parlez-nous un peu de la concentration nécessaire quand vous êtes en tête…
« C’était très difficile car 25 tours dans ces conditions, ce n’est jamais facile. 25 tours, cela paraît très long car au bout de 12 tours, j’avais seulement fait la moitié de la course. C’était très long et je devais rester concentré car, parfois, quand vous avez une assez grande avance sur le deuxième pilote, vous dites « OK, je ralentis » et c’est dans ce genre de moment que vous pouvez facilement commettre une erreur. Vous ne pilotez pas comme vous voulez et vous essayez de gérer, et je pense que c’est dans ce genre de moment que vous devez rester très concentré. Ce n’était pas facile mais je pense que c’est quelque chose, rester davantage concentré, que je peux un peu mieux gérer par rapport à l’année dernière. Et c’est pourquoi je suis très heureux de ma course aujourd’hui. »
MotoGP Jerez 2 J3 : classement course
Crédit photo et classement : MotoGP.com