Via le site officiel MotoGP.com, nous avons assisté aujourd’hui à la première conférence de post-qualification « du monde d’après », c’est-à-dire avec les pilotes espacés les uns des autres, répondant aux questions des journalistes via le logiciel Zoom.
Étaient présents Fabio Quartararo, Maverick Viñales, Marc Márquez, Jorge Martin et Tatsuki Suzuki.
Comme à notre habitude, nous reportons ici l’intégralité des propos de Fabio Quartararo, sans la moindre mise en forme.
Il s’agit de la première qualification depuis huit mois. Cela fait très longtemps et c’était une qualification difficile à cause de la chaleur. Hier matin, vous avez un peu peiné, alors comment avez-vous pu faire un tour comme ça ?
Fabio Quartararo : « avant tout, vendredi matin a été très difficile. Je n’ai pas pu piloter durant les 20 premières minutes, puis la FP1 n’a pas été facile. Finalement, nous avons fait un gros changement en FP2 et nous avons beaucoup progressé en ce qui concerne le rythme, bien que nous n’ayons pas fait d’attaque du chrono le vendredi. On a donc essayé ce matin et on a eu un bon feeling. La piste était totalement différente de ce matin et je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait autant d’adhérence cet après-midi. Mais finalement, j’ai vraiment eu une grande confiance avec la moto et une bonne adhérence, donc on verra demain mais honnêtement je me sens super bien avec la moto. »
“Honestly, I felt great on the bike” 🎙️ – @FabioQ20
2 poles in 2 years here. Fabio will be hoping to turn 2019 heartbreak into 2020 heroics tomorrow 🏆#SpanishGP 🇪🇸 pic.twitter.com/qda3IouD4A
— MotoGP™🏁 (@MotoGP) July 18, 2020
Maverick et Marc ont un rythme particulièrement bon, comme ils l’ont montré en FP4. Vous n’êtes pas très loin mais pensez-vous que vous devez encore trouver quelque chose durant le warmup et quelle sera votre stratégie pour la course de demain ?
« La stratégie n’est pas encore planifiée mais honnêtement je pense que nous avons trouvé quelque chose d’un peu mieux à la fin de la FP4 et je me suis arrêté rapidement au box pour faire un petit changement. Nous aurons besoin de confirmer demain matin durant le warmup mais je pense finalement que nous somme dans la bonne direction alors que ça fait très longtemps que nous n’avons pas piloté la moto. De plus, nous avons seulement testé la moto 2020 à Sepang et au Qatar, et c’est donc seulement notre première course donc nous devons nous adapter et trouver les meilleurs réglages possibles. »
Vous avez dit hier que la moto 2019 était plus facile que la 2020. En quoi cette dernière est-elle plus délicate à exploiter à 100 % ?
« Bien, je veux dire que ce n’est pas plus difficile, mais je me sentais mieux avec la moto 2019 à la fin de l’année car 19 courses s’étaient déjà déroulées, ainsi que les tests. Ici, ça fait cinq mois que nous n’avons pas couru avec cette moto, donc à coup sûr nous avons besoin de temps pour nous adapter et avoir exactement les mêmes sensations que sur la moto 2019. Mais comme je l’ai dit, le potentiel de la moto est très bon. Je ne ressens pas exactement les mêmes choses que sur la moto de l’année dernière mais nous devons faire plus de tours et plus d’essais, car nous sommes seulement à la première course de la saison. »
Dans le parc fermé, vous avez dit que votre tour aurait pu être encore plus rapide s’il n’y avait pas eu le drapeau jaune. Qu’auriez-vous pu faire sans cela ?
« Non, honnêtement, cela aurait pu être un peu mieux, mais du genre 0,00 quelque chose. J’ai commis une erreur au virage six puis il y a eu une chute au virage 11. Je n’ai pas vraiment pu voir qui étaient les pilotes mais quand vous voyez une moto et des drapeaux jaunes, vous n’allez pas aussi vite que dans un tour normal. J’ai donc ralenti un peu et c’est ce que j’ai voulu dire quand j’ai dit que je n’étais pas à 100 % à la limite dans ce virage. Mais mon tour était très bon, presque un tour parfait, et juste ces deux points étaient un petit peu critiques. »
En Malaisie l’année dernière, vous avez pas mal souffert d’une surchauffe du pneu avant. Avez-vous travaillé là-dessus cet hiver car demain il fera également très chaud ?
« Oui, l’année dernière nous avons souffert d’une surchauffe du pneu avant mais cela a été davantage sur des circuits comme le Mugello ou la Malaisie, avec de longues lignes droites et beaucoup d’aspirations. Ici, sur ce genre de piste, et même s’il fait très chaud, vous n’avez pas vraiment de surpression et de surchauffe à l’avant. Honnêtement, ce n’est pas un problème sur ce circuit, donc pour le moment nous ne souffrons pas dans ce domaine. »
Comment expliquez-vous les différences d’adaptation de vos motos aux nouveaux pneus Michelin par rapport à celle de Valentino qui impute cela sur le manque de puissance par rapport à la Honda ?
« Je pense avant tout, c’est vrai la vitesse de pointe et la puissance de notre moto ne sont pas les meilleures, comme vous pouvez le voir, mais nous avons d’autres points positifs. Selon moi, la moto freine très bien et tourne très bien, donc honnêtement, nous devons beaucoup travailler pour gérer les pneus. Vous ne pouvez pas alors toujours avoir du positif. C’est difficile à dire, mais honnêtement, avec 25 tours sur les pneus à la fin de la FP4 je ne me sentais pas si mal. Donc oui, le seul problème est la vitesse de pointe, mais pour moi gérer les pneus ne se passe pas trop mal. »
L’année dernière, vous étiez obsédé par être le premier à chaque séance mais vous n’avez pas obtenu de victoire. Qu’avez-vous appris de cela ?
« Honnêtement, l’année dernière j’étais trop obsédé par terminer aussi haut que possible chaque séance, FP1, FP2, FP3, quelle que soit la séance. Je terminais souvent premier, mais dans la séance la plus importante, c’est-à-dire la course, je n’est jamais terminé premier. Donc le plus important est de travailler sur le rythme de course et je pense que nous avons pas mal progressé là-dessus. Il nous manque encore un petit quelque chose par rapport à Marc et Maverick, mais nous travaillons dessus et c’est le plus important. Nous avons fait un pas en avant avec l’équipe donc nous espérons progresser encore davantage lors des prochaines courses. »
Comme vous le dites, la vitesse de pointe des Yamaha souffre par rapport aux Honda et aux Ducati. Demain, allez-vous essayer de rester en tête pour bloquer Marc et l’empêcher de s’échapper ?
« En regardant le rythme de Marc, cela semble difficile de s’échapper ! Car il est déjà plus rapide que nous, donc nous devrons voir. Je pense le plus important est de prendre un bon départ et de faire de bons premiers tours, puis nous verrons comment gérer la course. Mais s’échapper de Marc demain sera très difficile car il est plus rapide sur le papier. Il est difficile de faire des plans car, comme vous le dites, la vitesse de pointe n’est pas la meilleure, donc on essaiera de faire que le groupe soit le plus petit possible, puis nous verrons ce qui se passera durant la course. »
Avez-vous déjà choisi vos pneus pour la course ?
« Pour moi, le pneu avant est assez clair : nous prendrons le dur. Pour l’arrière, nous avons fait plus de tours avec le tendre qu’avec le médium mais nous devons considérer ce dernier pour la course, et cela dépendra également des températures. Ce sera donc un choix entre le tendre et le médium. »
Vous avez dit que vous ne connaissez pas parfaitement cette moto 2020. Cela peut-il être un handicap pour la course ?
« Non, je pense que ce sera une bonne expérience ! Ce sera la première course avec la moto 2020. Comme je l’ai dit, le potentiel est là, j’ai un bon feeling et le rythme n’est pas mauvais, donc ce sera fun après une longue période depuis Valencia. La première chose que je veux faire, c’est m’amuser et bien sûr que tout se passe bien : un bon départ, de bons premiers tours, puis nous croisons les doigts pour aller aussi vite que possible. »
Vous êtes maintenant le Français qui a obtenu le plus de pole positions en catégorie reine. Que cela vous fait-il ?
« Les pole positions sont très importantes, mais comme je l’ai dit, ce qui importe pour moi ce sont les podiums et les victoires, et nous avons zéro victoire, donc pour le moment c’est toujours un plaisir d’être le Français avec le plus de pole positions mais nous allons essayer maintenant de passer à l’étape suivante, c’est-à-dire les victoires, car le compteur est toujours à zéro. »
Classement Qualification 2 du Grand Prix d’Espagne MotoGP à Jerez de la Frontera :
Classement Qualification 1 du Grand Prix d’Espagne MotoGP à Jerez de la Frontera :
Crédit classements et photo : MotoGP.com