C’est un Pecco Bagnaia qui a fait comprendre qu’il ne comptait que sur lui-même pour aller chercher la victoire au Japon et le titre cette année, qui s’est exprimé avant le début des hostilités au Motegi. Même en tant que fer de lance officiel d’une usine Ducati qui a sept autres motos sur la piste, il n’attend rien de personne. Il reste cinq courses, avec celle de ce week-end, et la tension monte non seulement être ses deux autres adversaires pour le gain de la couronne, mais aussi avec le quatrième larron Enea Bastianini qui est bel et bien considéré dans l’équation…
Pecco Bagnaia a livré une physionomie de cette dernière partie de saison où il apparait tel un pilote comme un autre. Il a cependant une Ducati, une situation technique qui devrait être un avantage au Motegi, puisque la marque y compte cinq victoires, dont la dernière avec Andrea Dovizioso en 2017 par temps humide. Les deux autres pilotes Ducati à avoir gagné sur le circuit japonais sont Loris Capirossi (2005, 2006 et 2007) et Casey Stoner (2010). Deux pilotes Ducati se sont qualifiés en pole position au Japon : Loris Capirossi (2005 et 2006) et Andrea Dovizioso (2014 et 2018).
« Je suis très heureux d’être à Motegi, c’est l’un de mes circuits préférés en raison de la façon dont il est construit » dit le second du classement général provisoire à 10 points de Fabio Quartararo. « Aujourd’hui, les conditions sont complètement différentes de celles de 2019, où j’étais un rookie. Le revêtement convient à la Ducati et je pense que nous pouvons être compétitifs ». Cela étant dit, il précise : « la Ducati est la moto à battre, c’est la moto la plus complète. Motegi nous va bien, mais on se souvient qu’en Autriche on a vu que quelqu’un était capable d’être plus rapide que nous ».
Pecco Bagnaia : « je préfère gagner sur la piste, plutôt que de gagner parce que quelqu’un me laisse passer »
Sur sa situation au championnat, et notamment avec un Bastianini qui ne le lâche pas, allant même jusqu’à lui priver de cinq précieux points lors du dernier rendez-vous en Aragon en lui soufflant la victoire, il dit : « je ne pense pas trop au Championnat du Monde, car 5 courses c’est beaucoup et tout peut encore changer. J’essaie juste de bien effectuer mon travail. Je pense à la course d’Aragon, que je vis comme une défaite ».
Mais alors quelle est l’ambiance au sein du clan Ducati ? Il répond, voyant très bien où on veut l’emmener : « les consignes d’équipe ? Je n’ai pas besoin d’aide pour rester devant, je préfère gagner sur la piste, plutôt que de gagner parce que quelqu’un me laisse passer ». Et il ajoute : « cependant, c’est une décision qui ne dépend pas de moi. J’ai expliqué quel est mon désir, c’est-à-dire faire ce que je sais faire. Cela étant, s’ils en décident autrement, ce n’est pas à moi. Je vais essayer d’aller vite, de rester devant et de gagner : c’est mon objectif ».
Il termine sur son futur équipier Enea Bastianini qui, avec 48 points de retard, n’est toujours pas mathématiquement hors-jeu pour le titre… « Bastianini est l’un des pilotes les plus talentueux, il va certainement essayer de monter sur le podium ici à Motegi aussi, pour essayer de terminer le championnat dans les premières positions. Nous devons toujours nous battre pour la victoire, même s’il est plus loin de nous trois : j’ai récupéré beaucoup de points, alors même Enea peut le faire ». Il est donc un rival à considérer. Chez Ducati, on semble tétanisé par l’enjeu du titre pilotes en MotoGP.