pub

Ce dimanche 25 septembre 2022, Fabio Quartararo a répondu aux questions des journalistes depuis le circuit de Motegi au terme du Grand Prix du Japon.

Le pilote français, qui s’est élancé depuis la 9e place sur la grille, n’a pas retrouvé la vitesse qu’il avait montrée vendredi sur le sec mais a néanmoins bénéficié des malheurs de ses principaux adversaires au championnat…

Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Fabio Quartararo sans la moindre mise en forme, même si cela est partiellement traduit (vouvoiement pour l’anglais, tutoiement pour le français).


Pensez-vous que vous vous en tirez bien ?
Fabio Quartararo : « Vu les circonstances et ce qui s’est passé, bien sûr, je dirais que c’est mieux de prendre 8 points que de perdre 8 points. C’est bien d’un côté, mais frustrant de l’autre, car je sens que notre potentiel n’était assurément pas de nous battre avec Jack puisqu’il était un autre niveau aujourd’hui, mais de nous battre avec Marc et Miguel (n’était pas impossible). Je ne peux pas doubler du tout. Je suis derrière et nous pilotons d’une façon totalement différente des autres pilotes. Je rattrape beaucoup dans les secteurs deux et trois et je perds beaucoup dans les secteurs quatre et un, donc c’est frustrant car je pourrais aller plus vite, mais non. Nous avons fait quelques erreurs donc nous avons changé une chose avant la course. Ce n’était pas le pneu mais c’était quelque chose qui a rendu notre rythme un peu plus lent. »

Vous avez eu un problème avec la pression du pneu avant ?
« Non ! Non, non, non. Nous apprenons bien comment gérer la pression du pneu avant et cette fois ce n’était pas une question de pression du pneu avant. Je freinais fort et nous avons changé quelque chose avant la course en pensant que cela ne nous affecterait pas beaucoup alors que cela nous a pas mal affecté dans un mauvais sens. C’était une petite erreur de notre côté et je pense aussi que nous n’avons pas fait le bon choix du pneu. Mais au final, avec si peu de temps sur le sec en piste, nous avons seulement essayé le pneu arrière tendre et le médium : Nous n’avons pas essayé le dur et c’était une erreur. »

De quelle façon apprenez-vous à gérer le pneu avant ?
« Et bien, pas seulement moi mais aussi l’équipe. La pression de départ varie et dépend de la position à laquelle nous partons, et au final nous apprenons car quand nous partons devant, c’est une pression de fonctionnement, mais quand nous sommes derrière beaucoup de pilotes, la pression monte. Mais pour cette course, c’était vraiment bien. Nous sommes partis avec moins de pression que lorsque nous partons de la première ligne. »

Avez-vous vu Pecco arriver sur vous ?
« Je ne l’ai pas vu mais j’ai entendu sa chute, donc je pense qu’il n’a pas chuté très loin de moi (rires). Donc, bien sûr, je l’ai vu. Je pense que la façon dont il pilote est très rapide et je pense aussi que le pneu arrière dur était le bon choix. Ils ont fait du bon travail : les rares pilotes qui ont choisi ce pneu ont fait du bon travail avec. Bien sûr, je savais qu’il revenait mais j’étais coincé derrière Maverick, même s’il avait un bon rythme, et je ne pouvais pas le doubler. C’était la partie difficile. »

Beaucoup de personnes disent que c’est un circuit qui offre peu de possibilités de dépassement. Est-ce le plus gros problème de ce circuit ?
« Oui. En particulier, le pneu arrière se dégrade un peu mais avec le nouveau pneu qui se dégrade beaucoup moins, au final chaque pilote peut relever la moto à la sortie du virage #6 et doubler au virage #7 : Mais je n’ai vu aucun dépassement au virage #7 ! Et j’étais derrière tout le monde en course. Il est étrange de voir que c’est un virage typique pour doubler, mais en fait non. J’ai été toute la course derrière Maverick et je n’ai pas pu faire le moindre dépassement. Même pas une tentative. Ça, c’était quelque chose qui était très triste pour nous. Pas une course amusante (rires). »

Quand Pecco est derrière et revient, tu freines encore plus tard ? Tu relâches un peu ?
« Non, non, je ne relâche pas. Je freine, je freine mais je ne tourne pas. Je pense que s’il avait freiné plus tôt, il aurait pu me passer à l’intérieur, mais j’ai freiné, freiné, freiné. Même moi, j’étais vraiment à la limite de tomber et lui il a freiné plus tard que moi. Donc si j’étais déjà la limite, lui il était encore plus, car il a vraiment freiné tard aussi. »

Risquer autant pour un point, tu penses que c’est une grosse erreur ?
« Je ne sais pas pour lui ce qu’il a risqué, mais en tout cas il a risqué un petit peu plus. »

En début de week-end tu disais que moins d’essais pouvait t’avantager, mais finalement ça s’est retourné contre toi…
« (Rires). »

Tu dis que tu n’as pas essayé le pneu dur et que c’était une erreur…
« Finalement oui, mais on ne pensait pas que cela allait être de cette façon. La dernière fois, en 2019, on a fait la course avec le soft. Là, avec la nouvelle carcasse qui tient plus longtemps, on a dit qu’on pouvait faire la course avec le soft mais qu’on allait la faire avec le médium : La seule hésitation qu’on avait, c’était de partir avec le soft à l’arrière. On n’avait pas du tout considéré le hard, et malheureusement c’était le pneu à choisir. »

À l’avant, c’était bon ?
« Oui ! De toute façon, j’étais à la limite dès le matin sur le hard à l’avant. Je ne sais pas pourquoi on est tout le temps à la limite avec le pneu avant. J’ai vu ce matin des pilotes avec des pneus soft alors que moi avec un pneu hard je suis déjà à la limite. »

Tu es obligé de compenser sur les freinages ?
« Oui, oui. J’espère que j’arrive à trouver la limite super tôt, mais le problème est qu’au bout d’un moment il y a une limite sur le pneu avant : Le pneu bouge et tu ne peux pas freiner beaucoup plus tard. Le problème est là. »

Tu n’as jamais tenté un dépassement sur Maverick Viñales ?
« Je n’ai pas tenté un dépassement. Une fois, dans le virage 11, j’étais à 10 mètres de lui et je me suis dit « j’essaie » mais au bout d’un moment je ne peux pas freiner plus fort que ce que je fais. Le pneu se déforme droit et je n’ai plus de solution. »

C’est important d’arrêter l’hémorragie de points depuis Assen ?
« Oui, mentalement c’est bien et c’est ce que je dis souvent : Quand on est loin au championnat, c’est une chose, mais quand on est près, je pense que la mentalité est différente. On ne conduit pas de la même façon quand on est vraiment proche du premier, que quand on ne l’est pas. Je pense qu’être à 80 points du premier est un feeling différent car on n’a vraiment plus rien à perdre, alors que quand on est à 10 points ça commence à être un petit peu plus serré. »

Là, tu parles pour Pecco ?
«  Pas que Pecco, mais en général. »

Pour toi aussi ?
« Moi j’ai toujours donné mon maximum. Là, j’ai fait mon maximum, même si ce n’était qu’une huitième place. Une huitième place en début de saison dans une course comme ça, cela aurait été horrible, mais au 16e Grand Prix où on gagne huit points sur nos adversaires, ce n’est pas une course qui m’a fait rêver et c’est même une des courses où je ne suis pas du tout amusé, mais c’est quand même 8 points de pris. »

Tu crois que son erreur peut le faire douter un peu ?
« Peut-être pas douter, mais en tout cas on est passé de 10 à 18 points, et c’est mieux de passer de 10 à 18 points que de 10 à 2 (rires). »

La Thaïlande avec les pneus actuels, tu la sens comment ?
« Je le sentais bien celui-là aussi et on n’a pas fait quelque chose d’extraordinaire, donc j’espère que je la sens mal et qu’on arrive à faire quelque chose de bien (rires). La Thaïlande est un circuit très serré, donc j’espère pouvoir faire une belle course là-bas. »

 

Résultats du Grand Prix du Japon MotoGP :

Crédit classement : MotoGP.com

Tous les articles sur les Pilotes : Fabio Quartararo

Tous les articles sur les Teams : Monster Energy Yamaha MotoGP