En vieux briscard qu’il est, et que sa position de doyen du plateau MotoGP à 33 ans affirme, Aleix Espargaró se réjouit du scénario qui s’échafaude au sein des troupes Ducati pour les cinq courses qui restent dans cette indécise saison de MotoGP. L’officiel Aprilia est le seul du trio de tête rapproché à pouvoir revendiquer le fait d’avoir marqué lors des 25 courses écoulées. Il a donc la régularité et la solidité pour lui. En face, il reconnait à demi-mot qu’il a des pilotes un poil meilleur que lui. Cependant, le plus véloce n’a pas la moto la plus rapide tandis que celui qui a la machine la plus véloce doit faire face à un compagnon de marque rapide qui la joue perso. Alors, au beau milieu de cette mêlée, l’Espagnol se voit bien tirer son épingle du jeu…
C’est un Aleix Espargaró concentré et avec le sentiment d’avoir la réussite pour lui qui se présente devant les portes du Motegi, qui s’ouvrent pour la première fois depuis 2019 à un Grand Prix de MotoGP. Il faut dire que sa dernière compétition en Aragon a été une succession d’événements qui auraient pu mal tourner. Au lieu de ça, il a retrouvé un podium perdu de vue depuis l’Italie et il a profité de l’abandon du leader du championnat Fabio Quartararo sur chute pour s’en rapprocher de 17 points…
Les augures lui étant ainsi favorables, au contraire de son équipier de Maverick Viñales, qui n’a pas été épargné par la malchance en Alcañiz, il commente ainsi son arrivée au Japon : « c’était bien d’être de retour sur le podium, avec pour effet un bon regain de confiance » dit-il à propos d’Aragon. « Après les deux chutes de vendredi et la bagarre avec le groupe, c’était une belle course. Lors des tests de Misano, nous nous sommes améliorés en termes de freinage en ligne droite, qui dépend clairement de l’adhérence et des pneus, en particulier à l’arrière ».
Pour cette seizième manche, il déclare : « je ne suis pas trop inquiet, nous n’avons pas couru à Motegi depuis longtemps mais c’est une piste que j’aime. Les conditions humides attendues ne sont idéales pour personne et nous devrons comprendre comment nous adapter aussi, car ce sera un week-end complexe du fait que le programme sera différent. Il faudra voir qui s’adaptera le mieux à ces conditions le plus rapidement possible, car nous n’aurons pas de FP1 le matin. Ce sera un week-end difficile ».
Aleix Espargaró : « Ducati ? Nous verrons comment ils s’en sortent »
Il ajoute : « le fait que j’ai concouru plus que les autres ici n’a pas d’importance. En 2019 Quartararo est arrivé à moins d’une seconde de Marquez alors qu’il était un rookie et par rapport à la dernière fois, beaucoup de choses ont changé. Les motos se sont beaucoup améliorées depuis 2019 et il y a aussi de nouvelles carcasses Michelin, je pense que tout cela sera assez nouveau pour tout le monde ».
Puis il en arrive à l’aspect mental de cette fin de parcours … « Au milieu de la saison, quand j’ai commencé à monter sur le podium à chaque course, j’ai commencé à ressentir de la pression parce que j’ai réalisé que j’avais l’opportunité de me battre pour le titre jusqu’à la fin. Mais maintenant Je suis plus détendu, je profite de cette année avec ma famille, que je cours ou pas. Je n’oublierai pas une seule minute de cette année de toute ma vie. Je suis détendu, je sais que j’aurai mes opportunités, alors je continuerai à faire la même chose que j’ai faite depuis le Qatar : ne pas faire d’erreurs, profiter de ce que vous pouvez et rester calme ».
Et puisque l’on parle de pression, il la renvoie sur les épaules de Ducati… « Il y a Enea Bastianini qui a une vitesse très élevée, il l’a déjà montré à Misano et Aragón, et il a aussi une moto très solide. Tout peut arriver dans ce championnat. Ce ne sera pas facile pour Ducati de comprendre quelle est la situation et comment gérer tout cela. Il est clair qu’il est candidat au titre si vous regardez les points qu’il a, mais Pecco en a plus que lui. Nous verrons comment ils s’en sortent. Enea est très rapide, mais avec 48 points de moins pour remporter le titre avec seulement cinq courses d’avance, ce ne sera pas facile ».
Aleix Espargaró termine : « j’ai 17 points de retard, si je veux réduire l’écart, je devrai risquer plus, mais je ne sais pas si c’est le bon moment ou s’il vaut mieux attendre un peu. Je pense que la course me le dira si c’est le bon moment ou pas. Il reste encore 125 points sur le tableau, seulement cinq courses, mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir ».