Johann Zarco fait une saison régulière et solide qui le place, après sept courses en MotoGP, comme le principal challenger de son compatriote Fabio Quartararo, pilote officiel Yamaha. Comme membre d’une structure satellite, il n’est qu’à 14 points du leader provisoire du championnat et fait le bonheur de Ducati dans le développement de la GP21. Un apport reconnu et qui semble aller crescendo au fur et à mesure que celui qui a aussi l’expérience des Yamaha, de la KTM et d’une Honda met la Desmosedici à sa main. Une prise de possession qui passe par l’adoption d’un style de pilotage particulier qui n’échappe pas aux autres membres du clan de Borgo Panigale, à commencer par Jack Miller…
Dans ces déclarations toujours humbles, objectives et précises, Johann Zarco n’a de cesse de signaler que sa marge de progression sur une Ducati à fort potentiel est réelle. Et au fur et à mesure des Grands Prix, elle s’affirme. Lors du dernier rendez-vous en Catalogne elle a été pour le moins marquée, puisque c’est le Français qui s’est montré comme celui qui tenait la maison de Borgo Panigale.
Pourtant, le tracé du côté de Barcelone n’est pas vraiment le terrain de jeu favori de Ducati. Reste que le Français monte en puissance. Son secret ? Peut-être ce style de pilotage qu’il développe et qui diffère de ses autres collègues de marque. Un élément qui, tout du moins, a attiré l’attention d’un certain Jack Miller, le double vainqueur du Mans et de Jerez cette année : « le style de Zarco est un peu différent », a remarqué l’Australien. « Je me demande si cela l’aide quand il y a peu d’adhérence ».
Mais que fait Zarco différemment ? « Il accélère très tôt », révèle l’équipier de Bagnaia. « C’est un style différent. Il donne du gaz et reste ouvert. Je suis plus doux et je mets les gaz en permanence ». Peut-on parler d’un style dit « en V » de la part de celui qui appréhende l’architecture du V4 Ducati ? Il répond sur Motorsport-total : « peut-être. Difficile à dire. Chaque virage est spécial. A Barcelone, je voulais avoir plus de vitesse dans les virages. Normalement, ma vitesse dans les virages me pose des problèmes. Mais à Barcelone, cela semble avoir bien fonctionné ».
Zarco signale aussi un avantage de la Yamaha
Johann Zarco ne saurait dire exactement en quoi il a évolué depuis l’ère de la Yamaha en 2017 , et d’abord parce que les pneus ont aussi changé : « c’était alors le début de l’ère Michelin. À l’époque, le pneu avant n’était pas aussi bon qu’aujourd’hui » dit-il. « Maintenant, mon style de pilotage est similaire à celui des autres pilotes. Vous utilisez davantage le train avant et mettez plus de pression sur le pneu avant. Avec la Yamaha, vous pouvez aussi être assez rapide si vous ne sentez pas le pneu avant. Pas aussi vite que Fabio, parce que je n’y suis pas arrivé ».
Après cet hommage à son compatriote, il termine : « avec les autres motos, si vous ne sentez pas la roue avant, alors vous n’êtes nulle part ». Le Français de 30 ans a terminé quatre fois sur la deuxième marche du podium cette saison. Il attend toujours sa première victoire dans la catégorie reine, mais en accumulant ainsi les places d’honneur, il rappelle un certain Joan Mir en 2020. Et cela s’était assez bien fini pour l’officiel Suzuki…