Jack Miller fait partie de ces pilotes officiels en MotoGP qui n’ont aucune garantie de voir leur bail renouveler. Soumis à la pression d’une forte concurrence, il ne peut opposer à ses employeurs des résultats convaincants pour le moment. L’Australien est le premier de cette liste de condamnés potentiels à s’exprimer sur sa situation, trahissant ainsi une certaine angoisse, même s’il tient à la relativiser dans le même temps…
Jack Miller pose les bases de ce Grand Prix à Austin, quatrième de la saison et déjà important pour son avenir. Car ensuite, ce sera le retour en Europe et les états-majors auront fait le bilan des quatre premières courses disputées. Avant la bataille du Texas, l’Australien n’a pas de quoi riposter à ces deux collègues, qui plus est du clan Ducati comme lui, qui lorgnent sur sa combinaison rouge. Ainsi, alors qu’il n’est pas encore monté sur le podium, Jorge Martin l’a fait comme Enea Bastianini qui a en plus concrétisé au Qatar et mener le championnat durant deux courses…
Certes, le sort de Miller n’est pas plus enviable que celui de son équipier Bagnaia du point de vue des résultats, mais l’Italien a déjà un contrat en poche qui l’amène jusqu’en 2024. Pendant ce temps, tout le monde, chez Ducati, semble vouloir éviter le sujet avec celui qui a fini quatrième de la dernière campagne avec deux victoires, et cela commence à le miner… Sur Autosport, il avoue ainsi son spleen : « Non, il n’y a pas de discussions » lorsqu’on lui pose la question sur son avenir. « Que dois-je faire ? Je fais juste du mieux que je peux, je veux dire que je ne rien changer », a-t-il déclaré. « Comme je l’ai dit, j’ai été dans cette position maintes et maintes fois – cela ne fait aucune différence de s’inquiéter ou de stresser à ce sujet. Donc, la seule chose que je peux faire, c’est essayer de faire du mieux que je peux en piste et c’est tout ».
Cependant… « Mais il n’y a eu aucun mot de leur part, ce qui fait également mal parce que vous êtes laissé dans le noir. Mais que faire ? C’est sûr que ça frustre. Il arrive un moment où vous commencez à douter et à vous demander pourquoi cela se produit. Mais c’est quelque chose qui échappe à mon contrôle. S’ils ne veulent pas me renouveler, alors ils ne veulent pas. Mais j’aimerais que les choses s’arrangent car je veux rester ici un peu plus longtemps ».
Jack Miller dit qu’il se sent toujours aimé par Ducati, mais il a aussi décelé a des facteurs « politiques » derrière la question de son renouvellement : « je le ressens même s’il y a une super ambiance, et j’adore être ici. C’est pourquoi cela te stresse quand tu penses que tu ne peux pas rester. Mais je comprends que ce guidon est une grande, grande, grande décision et qu’il y a beaucoup de politiques qui se cachent derrière ».
Jack Miller : « c’est une partie merdique des courses de motos, mais ça en fait partie«
Il ajoute avec son style si caractéristique : « c’est comme ça, c’est un travail très politique. C’est une partie merdique des courses de motos, mais ça en fait partie. Vous avez besoin de ce genre de choses pour faire tourner les roues. Je n’ai pas l’impression d’être un handicap et j’essaie de faire ce que je peux faire, et tout ce que je fais est pour l’équipe – toujours ». D’ailleurs il rappelle un fait historique : « quand ils m’ont laissé tomber lors de ma dernière année à Pramac, quand ils ont voulu signer à nouveau Jorge Lorenzo, j’ai tenu parole à Ducati ».
Mais la loyauté, si belle soit sa qualité, ne pèse pas lourd dans ce milieu. Alors il faut envisager une position de repli. « Jackass » en a-t-il seulement une ? « Bien sûr. Je ne suis pas un putain de jambon en tranches, il y a d’autres centres d’intérêt et je sais que je pourrai trouver un travail quelque part dans ce paddock. Je ne suis pas du tout stressé par ça. Je sais qu’il y a beaucoup de gens dans ce paddock qui me veulent. Je sais que beaucoup de gens me soutiennent et ce n’est pas un problème de trouver un emploi, c’est certain. Mais mon objectif principal est d’essayer d’être ici » termine-t-il.