Lors de la première journée du Grand-Prix MotoGP d’Italie sur le circuit du Mugello, le rookie Pedro Acosta a chuté deux fois, passant ainsi aux yeux de certains du statut de demi-dieu à humain.
Plus pragmatique, Hervé Poncharal a expliqué au micro de Canal+ avec ces mots les pertes de contrôle du jeune talent, qui se bat aux avant-postes à chaque séance et dirige dorénavant les troupes de KTM.
« Quand on réfléchit bien, c’est un petit peu malgré tout, j’allais dire entre guillemets, normal, parce qu‘il ne faut pas oublier qu’il est rookie, il a eu 20 ans le weekend dernier, c’est le meilleur de son usine, on va dire. C’est le seul qui est dans le top 10 de Pierer Mobility à l’heure où on est en train de parler. Petite erreur au Grand Prix de France alors qu’il était en position de faire une super course, petite erreur à Barcelone alors qu’il pouvait aussi a priori potentiellement être sur le podium, donc c’est ici le Mugello, un circuit qu’il adore, il pousse et c’est évident qu‘il joue avec la limite. Quelque part, voilà, on paye un petit peu tout ça. En plus la 2e chute c’est dans son tour de sortie des stands, ce qui est relativement rare pour lui. En tout cas, il ne nous a pas habitué à ça. Je pense qu’on arrive à un moment de la saison où il aimerait bien concrétiser. Tout le monde pousse très fort, le niveau est vraiment très très très élevé quand on voit ce que font par exemple ses collègues en orange, on voit vraiment qu‘il est à la limite du package quoi. Donc voilà, c’est pas compliqué, c’est la course. Il est rookie, et s‘il roulait aux alentours de la 15e place peut être qu’il prendrait moins de risques et qu’il chuterait moins, mais c’est pas son style et c’est pour ça qu’on l’aime”.
Sur un plan plus léger, Pedro Acosta a raconté une anecdote concernant son retour en scooter…
« Mon idée était de gagner du temps, et comme ça
montait, je suis descendu du scooter pour pousser et j’ai
dit « quelle saloperie, comme ça on va plus vite ».
Quand je suis arrivé dans la montée, le scooter n’avait pas de
puissance et j’ai commencé à pousser. Mais le truc, c’est que quand
je suis arrivé en haut, le gars m’a dit : « Mec, est-ce que tu
sais comment aller au paddock ? »
– « Non, ne me dis pas ça, ne me dis pas ça
! »
(Rires)
Tell me you're in a rush at Mugello without telling me you're in a rush at Mugello 🏃🛵#ItalianGP 🇮🇹 pic.twitter.com/HmXWeFfqxT
— MotoGP™🏁 (@MotoGP) May 31, 2024
Troisième lors de la Practice malgré sa petite bévue, le bébé requin reconnaît lui-même que cela fait partie de son apprentissage de la catégorie reine des Grands Prix.
Comme à notre habitude, nous reportons ici ses paroles sans la moindre mise en forme, même si cela est traduit de l’anglais.
Vous poussez tellement que vous finissez par pousser à
la fois sur la moto et en dehors de la piste…
Pedro Acosta : « Eh bien, le scooter n’était
pas assez puissant pour monter la colline. C’est pour cela que j’ai
dû pousser. Mais en tout cas, c’était bien. Vous savez, il faut
oublier les deux petites erreurs, il n’y a pas eu de super grosses
chutes. Ce n’était pas parce que j’attaquais, disons que je ne
poussais pas quand j’ai chuté, les deux fois. Je suis content,
parce que même avec les chutes, nous avons pu réaliser notre plan
pendant la journée et nous n’avons pas perdu beaucoup de
temps. »
Quel est votre plan pour demain ? Vous avez une marge
?
« Eh bien, une marge partout vous savez, mais il est vrai que
nous avons besoin d’améliorer les T3 et T4. Nous devons également
trouver pourquoi nous avons eu le problème que nous avons eu.
Demain, nous essaierons de nous concentrer sur le rythme de course
dans la matinée. Pour cela, essayons d’être concentrés.
Pedro, vous avez dit que rouler ici était un peu comme
le casque de Rossi…
« Oui, c’est vrai. Pour moi, c’est à la fin de la piste que je
ressens le plus de vitesse, disons. Parce que même si nous allons
en Malaisie, au Qatar, à Barcelone, qui sont des pistes avec une
longue ligne droite, ici vous sentez que les murs viennent à vous.
Aussi parce que quand vous passez la ligne finale, tout se passe
comme ça et commence à se refermer. Je ne m’attendais pas non plus
à ce que le saut au bout de la ligne droite soit grand, énorme,
comme il l’est. Parce que je me souviens qu’en Moto2, j’arrivais
comme ça, je faisais un petit wheeling avec l’avant et c’est tout.
Ici, toute la moto saute et on entend le moteur faire prendre des
tours. C’est très agréable de rouler ici, pour être honnête, c’est
l’un des circuits les plus amusants de la saison. »
Avez-vous eu le même problème qu’à Barcelone
?
« Non, non, c’est fini. C’est fini. Nous avons réglé le
problème. »
Vous avez dit que vous deviez travailler sur des petits
problèmes pour demain. Sur quel genre de choses devez-vous
travailler ?
« Eh bien, plus que tout, sur mes trajectoires, vous savez,
parce que maintenant je perds beaucoup de temps dans le secteur 3
et le secteur 4. Plus sur les trajectoires. Vous savez, c’est la
même chose pour moi tous les vendredis, disons. Prendre des vidéos
à tout va, essayer de comprendre les trajectoires de tout le monde
et ensuite essayer de copier demain. »
Hier, Pol a dit qu’il avait remarqué, en particulier en
Malaisie et lors du premier test, que vous utilisiez toute la
piste, de gauche à droite : avez-vous changé cela maintenant
?
« Nous voyons que c’est une façon dont la moto aime être
pilotée, et j’essaie aussi finalement de prendre le meilleur de
chacun et de mettre tout ensemble, vous savez. Pour moi, c’est
assez facile de copier ces choses, tour après tour, vous savez.
Pour cela, au moment où j’ai tout sous contrôle, je peux copier.
Comme je l’ai dit, on dirait que la moto veut qu’un gars la pilote
comme ça, en douceur, et pour cela, en ce moment, le feeling est
assez bon. »
Vous vous sentez plus confiant pour le Sprint ou pour la
course, en pensant à la confiance en piste et au rythme de course
?
« Oui, la confiance est bonne, mais nous devons travailler sur
le rythme de la course demain pour être compétitifs. »
Pour le Sprint, êtes-vous sûr de pouvoir obtenir un bon
résultat ?
« Eh bien, tout d’abord, nous devons commencer par les
qualifications, et ensuite nous verrons, parce que si nous
commençons à 20, les choses seront difficiles. »
Avez-vous compris la chute à Biondetti ?
« La deuxième, non ? Eh bien, le pneu était assez froid. Rien
d’autre. Oui, parce que je n’ai pas poussé, parce que j’avais aussi
Savadori devant. J’ai relâché un peu pour avoir d’espace pour le
rattraper. Et au moment où j’ai relâché, le pneu est devenu un peu
froid et, pour être honnête, je ne m’y attendais pas
vraiment. »
Classement de la Practice MotoGP du Grand Prix d’Italie 2024 au Mugello :
Crédit classement : MotoGP.com
MotoGP Mugello Acosta