Ce dimanche 29 mai 2022, Fabio Quartararo a répondu aux questions des journalistes depuis le circuit du Mugello au terme du Grand Prix d’Italie.
Malgré un début de weekend assez laborieux, le pilote Monster Energy Yamaha repart d’Italie en ayant conforté son leadership au championnat après avoir effectué une course très impressionnante face à la meute des Ducati : quasiment un exploit !
Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Fabio Quartararo sans la moindre mise en forme, même si cela est partiellement traduit (vouvoiement en anglais, tutoiement en français).
Fabio, encore un pilotage superbement impressionnant. Je
ne pense pas que vous auriez pu faire plus pour vous battre contre
la Ducati et l’Aprilia, et rapporter 20 points.
Fabio Quartararo : « Oui, en particulier parce
que durant tout le weekend je ne me suis pas senti bien avec la
moto. Nous avions un nouveau carénage qui, globalement, nous a
perturbé pendant tout le weekend. Je ne me sentais pas bien mais
nous pensions qu’une telle petite différence sur le carénage
n’était pas le problème, et nous avons décidé pour la course de
revenir à notre moto standard. Nous avons perdu un peu de vitesse
de pointe, mais vous savez, quand vous avez une aspiration devant
vous, ce n’était pas si mal. Durant tout le weekend, je ne me suis
jamais plaint de la vitesse car l’année dernière je pilotais très
vite et notre rythme était bon, et cette année non. J’ai donc
décidé de partir avec la moto normale et je suis vraiment heureux
de terminer à cette position, ainsi que de m’être battu comme un
diable pour doubler les Ducati. »
Vous avez piloté à la limite sans commettre la moindre
erreur, ce qui est particulièrement difficile sur ce
circuit…
« Oui, j’étais à la limite. À de nombreuses reprises, et en
particulier une fois mais je ne me souviens plus si c’était avec
Luca (Marini) ou Marco (Bezzecchi), il m’a doublé dans la ligne
droite puis j’ai relâché les freins. Il était en train de tourner
mais je ne voulais pas perdre cette position, donc j’ai relâche les
freins mais j’ai senti que le train avant bougeait énormément.
C’était donc vraiment bien de rester à cette deuxième position et
de marquer ses 20 précieux points. »
En parlant de points, vous augmentez votre avance au
championnat avant d’arriver à Catalunya…
« Oui, Catalunya est un circuit que j’aime vraiment. L’année
dernière, nous étions très rapides là-bas. Mon cuir s’est ouvert
là-bas, donc, nous allons nous assurer de le garder bien fermé
cette année et essayer d’être aussi rapides que l’an dernier car le
rythme était très fort là-bas. Je sens que j’arrive avec beaucoup
de confiance et il n’y a que quelques jours à attendre avant
Barcelone. »
Pouvez-vous expliquer pourquoi il est possible de
doubler ici alors que lors de deux dernières courses cela semblait
très difficile ?
« Mon avis, ce dont j’ai besoin pour doubler, ce sont des
virages comme les 2 et 3, où il y a des changements de direction.
Dans le premier tour, j’ai presque perdu l’arrière dans le virage 2
et je pense que dans ce genre de virage, comme l’enchaînement entre
le 2 et le 3, ou le 6 et le 7 où j’ai doublé Bezzecchi, je peux
faire de très bons changements de direction. Et quand il y a de la
vitesse de passage, c’est vraiment bien pour nous : ce genre de
circuit est bien meilleur car il est beaucoup plus facile d’y
doubler. »
Vous dîtes que vous avez utilisé l’ancien carénage.
Normalement, quand vous avez une mise à jour, c’est supposé être
mieux. Qu’est-ce qui vous a déçu ?
« Bien sûr, quand vous avez une évolution, vous vous attendez à
vous sentir mieux. Mais quand vous recevez une évolution, et
j’attendais ce carénage qui procure plus de vitesse depuis le début
de la saison, il procure un peu plus de vitesse de pointe, mais
vous devez considérer le positif et le négatif, et le carénage
avait beaucoup plus de négatif que de positif.
On a été malin avec l’équipe de se dire « ok, c’est bien
parce qu’on est 1 km/h plus rapide mais on doit revenir à l’autre
parce qu’on perd beaucoup trop dans d’autres domaines ». Je
pense donc que c’était une bonne décision de revenir à quelque
chose de sûr. Évidemment, c’est décevant mais on savait que
l’ancien carénage fonctionnait très bien aussi. »
Allez-vous utiliser ce nouveau carénage ailleurs
?
« On va essayer. Peut-être à Barcelone. Globalement, c’est un
carénage pour les longues lignes droites car il y a deux ailerons
en moins. On l’essaiera peut-être à Barcelone mais s’il ne
fonctionne pas et qu’il dérange mon style de pilotage, nous
reviendrons directement à l’ancien. »
À quel point a été crucial pour votre course de résister
à Luca Marini et Marco Bezzecchi au freinage de San Donato ? S’ils
vous avaient doublé dans la ligne droite, votre course aurait sans
doute été très différente…
« S’il m’avaient doublé au premier virage, j’aurais dû les
attaquer au virage trois. Immédiatement ! Car je savais que si je
les doublais dans la dernière partie du circuit, ils m’auraient
redoublé dans la ligne droite. Je devais doubler relativement tôt
dans le tour. J’ai été très impressionné par mon départ car je
pense que j’ai fait un de mes meilleurs départs, mais
malheureusement j’étais trop sur la gauche. Mais bien sûr, c’était
crucial pour moi de rester devant à l’entrée du premier virage. Un
tour, je ne me rappelle plus si c’était Bezzecchi ou Marini,
j’étais vraiment limite sur l’avant mais je ne voulais pas perdre
la position : je suis parti au large avec lui, mais je voulais
rester à la deuxième place et ne pas la perdre. »
Maintenant qu’on est revenu en Europe et que vous avez
retrouvé vos marques, pensez-vous que tous les trois (Francesco
Bagnaia, Fabio Quartararo, Aleix Espargaró ) vous pouvez vous
battre pour le titre cette année ?
« Je pense que oui ! Tous les trois, actuellement, on
pilote très bien. Bien sûr, il y a d’autres pilotes qui peuvent se
battre pour la victoire, et aussi pour le championnat, mais je sens
qu’actuellement, tous les trois nous pilotons vraiment bien. Donc
oui, je peux dire que nous sommes tous les trois une partie des
favoris pour le titre. »
Votre opinion sur la situation de Marc Márquez
?
« J’ai répondu hier, mais selon moi Marc était, et est, le
meilleur pilote des 10 dernières années. Il a connu deux dernières
années très dures. Vous savez, pour un pilote, déjà avoir une
blessure et revenir est difficile. Il est revenu, il a remporté
trois courses l’année dernière, il s’est battu et n’a jamais
renoncé. Quelle que soit la décision qu’il allait prendre avant la
conférence de presse, je le soutenais et je lui souhaite le
meilleur des rétablissements. Espérons-le, il reviendra et il aura
de superbe bagarre comment 2019. »
C’était un peu la même course pour vous qu’à Jerez,
puisque vous étiez derrière Francesco Bagnaia. Avez-vous pensé à un
moment que vous alliez pouvoir le rattraper, ou saviez-vous comme à
Jerez que c’était impossible ?
« C’était une situation différente mais un résultat semblable.
À Jerez, je savais que je ne pouvais rien faire car nous avions des
rythmes très semblables et mon pneu avant était beaucoup trop
chaud. Aujourd’hui, nos rythmes étaient très similaires mais il
était plus rapide dans un secteur et j’étais plus rapide dans un
autre. Nous faisions comme ça (l’élastique). Globalement, je savais
que je ne pouvais pas le rattraper mais j’avais Aleix, Bezzecchi et
tout le monde derrière moi, donc je ne pouvais pas ralentir. Je
devais donc attaquer comme le diable et je ne regardais même pas le
muret, j’avais juste cet état d’esprit « OK, si je rattrape
Pecco, ça veut dire que je suis rapide ». Donc je le
rattrapais plus ou moins : il prenait 2/10, j’en reprenais un ou
deux, et c’était très bien, mais P2 était le mieux que l’on pouvait
faire aujourd’hui. »
Résultat du Grand Prix d’Italie MotoGP au Mugello :
Crédit classement: MotoGP.com