L’incident qui a eu lieu entre Alex Rins et Taka Nakagami, et la polémique qui a suivi, est la démonstration d’une période tendue qui est actuellement vécue par les pilotes du paddock dont la grande majorité n’ont toujours pas de contrat pour 2023. Les précités sont d’autant plus dans ce cas qu’ils ne sont pas les plus courtisés par un paddock où il n’y pas pléthore de places. Ils se sont accrochés au sens propre sur la piste, et la victime a été l’Espagnol. L’accrochage s’est ensuite prolongé devant les officiels et Suzuki a soutenu son pilote. En vain, ce qui a alimenté encore un peu plus la rancœur…
Chez Suzuki, on repart d’un Grand Prix avec à nouveau un résultat nul tandis que pour Alex Rins, c’est la troisième fois consécutive que l’on regrette un résultat blanc. Le tout dans le contexte que l’on sait, soit la fermeture de la boutique promise pour la fin de cette année… Les déceptions comptent donc triple et même plus puisqu’il faut chercher un refuge afin de poursuivre sa carrière.
C’est dans cet état d’esprit qu’Alex Rins s’est élancé lointain 21è de ce Grand Prix d’Italie. Après 8 tours, il était déjà un excellent 13è et il s’apprêtait à ravir la position de Nakagami lorsque l’incident s’est produit. On rappellera que le Japonais est aussi sur la sellette, et il a donc défendu avec la même approche sa place. Une hargne alimentée par une sorte de désespoir qui ne pouvait rien engendrer de bon…
Et en effet, Nakagami et Rins se sont frottés, le dernier cité finissant la procédure en tant que dindon de la farce. Mais une fois relevé, il est monté sur ses ergots : « c’était Nakagami, il ne peut pas faire ce qu’il fait, c’est un pilote super agressif, je pense que c’est le plus sale de tous sur la grille« , a clamé à qui voulait l’entendre l’équipier d’un Joan Mir qui était parti à la faute peu avant. « Le tour avant l’accident, j’ai mis la moto devant du virage 10 au virage 11, normalement celui qui met la moto devant, a la position, comme Zarco l’a fait avec Bezzecchi, qui l’a dépassé et pris la position« .
Le natif de Barcelone qui avait remonté huit positions, a tenté de ravir la 12e place à Nakagami au huitième tour de la course, et c’est à ce moment-là que le contact entre les deux a eu lieu : « au tour suivant, il a fait idem, mais avec plus de vitesse malgré que j’étais devant, et le mec a gardé les gaz et quand on s’est redressé, il m’a touché et m’a jeté. Je pense que c’était un mouvement super dangereux, j’ai eu de la chance que personne ne soit venu derrière, sinon je ne sais pas ce qui se serait passé« .
Alex Rins : « Freddie Spencer n’a pas dépassé depuis de nombreuses années«
Au vu de l’émotion dégagée, la Direction de course a été sensibilisée non seulement par Alex Rins, mais aussi par le team Suzuki. Et les deux ont rencontré un Freddie Spencer qui, une fois encore, ne s’est pas fait des amis en leur signalant qu’il n’y avait pas de quoi en faire tout un plat … « Honnêtement, je ne comprends rien aux ‘stewards’, qu’il n’y a pas de pénalité, qu’ils ne lui disent rien. La réponse a été que je n’étais pas devant, donc il n’y a pas de pénalité. Je suis allé parler à Freddie Spencer, qui est un ancien pilote mais il semble qu’il n’a pas dépassé depuis de nombreuses années… Je ne vois pas l’intérêt de ce qu’il a fait« .
Sur Todocircuito, on découvre que le pilote du Team Suzuki ECSTAR regrette le manque de discernement du Collège des Commissaires Sportifs au moment de juger cette action : « je suis allé seul à la Direction de Course. Quand Livio Suppo est allé et qu’ils lui ont dit non il n’y avait rien à faire, je voulais aller parler à Freddie. Je lui ai dit ‘en tant qu’ancien pilote tu as fait beaucoup de dépassements comme ça, tu sais que celui qui dépasse a la place’. Super mauvais de sa part, je ne comprends pas la décision« , a conclu l’Espagnol qui devra ravaler sa rage et sa déception avant de retrouver son nouvel ami Nakagami dans une semaine en Catalogne …
