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Ce vendredi 27 mai 2022, Fabio Quartararo a répondu aux questions des journalistes depuis le circuit du Mugello au terme de la première journée du Grand Prix d’Italie.

On se rappelle que le pilote Monster Energy Yamaha, qui mène le championnat de 4 points sur Aleix Espargaró et 8 sur Enea Bastianini, y souffre d’un handicap de vitesse de pointe dans la longue ligne droite même si cela ne l’a pas empêché de remporter la course l’année dernière. Pour le moment, les choses semblent plus compliquées, El Diablo se classant 11e ce matin et 9e cet après-midi.

Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Fabio Quartararo sans la moindre mise en forme, même si cela est partiellement traduit (vouvoiement en anglais, tutoiement en français).


Fabio, cette journée correspond-elle à vos attentes ?
Fabio Quartararo : « Non. Quand j’ai parlé de weekend difficile, je pensais à la vitesse de pointe. Concernant la vitesse de pointe, on sait que nous sommes beaucoup plus lents que les autres, mais aujourd’hui nous n’avons pas souffert dans ce domaine mais davantage dans le turning. J’utilisais beaucoup trop la piste et j’élargissais beaucoup trop en faisant une grande distance. Nous devons donc trouver une solution pour tourner un peu plus serré. Nous ferons de notre mieux demain et nous verrons les conditions, mais le plus important aujourd’hui était d’être dans le top 10. Heureusement, nous sommes à la neuvième position mais je m’attendais à beaucoup mieux pour aujourd’hui. »

Beaucoup de pilotes se sont pleins de la chaleur aujourd’hui…
« Bon, quand vous voyez que Aleix et Pecco sont en 45 dans la deuxième séance d’essais, ce n’est pas un problème de chaleur. Quand vous voyez aussi que le rythme de Pecco est en 46 lors de son deuxième run avec un pneu usé, cela ne semble pas un énorme problème pour eux, ni pour nous je pense, mais ils ont été vraiment rapides aujourd’hui. Nous devons trouver ces petites choses qui nous manquent. Je sais que cette année ce sera plus difficile que l’année dernière mais je sens que nous pouvons franchir un cap. »

Vous pensez qu’il est possible de vous qualifier sur les deux premières lignes ?
« Oui, je pense que c’est possible ! Espérons que nous pourrons de retrouver le feeling de l’année dernière. Ce sera plus difficile que l’année dernière mais je sens que si cela quoi nous pensons va fonctionner, nous pouvons faire un grand pas en avant. »

S’il n’y a pas de team satellite Yamaha l’année prochaine, est-ce un problème pour vous ?
« Cette année, le team satellite Yamaha n’était pas un problème car nous ne comparerions pas beaucoup les datas. L’année dernière, avec Franco, nous regardions parfois les datas, mais cette année nous n’avons globalement pas de données à regarder, donc je ne connais pas les plans de Yamaha mais je pense que ce ne serait pas un énorme problème d’avoir seulement deux motos. »

Il y a six Ducati aux sept premières places. Cela vous inquiète-t-il ?
« Hé, nous sommes au Mugello ! C’est normal. Il y a aussi Aprilia. C’est comme ça. Nous savions que cet endroit allait être difficile mais je ne suis pas satisfait de la journée car je ne me suis pas senti bien sur la moto et je pense que mon chrono est très mauvais. Je pense que j’aurais pu faire quelque chose de beaucoup mieux, et pas seulement sur un tour car mon rythme n’était pas bon. Nous sommes partis avec le pneu dur avant lors du deuxième run mais nous n’en avions pas un autre pour l’attaque du chrono. Ce n’était pas un gros problème d’utiliser le médium mais je voulais faire l’attaque avec un dur mais nous n’en avions pas. Mais la différence ne vient pas de là. La différence est que je ne me sens pas très bien au niveau du rythme. »

Vous pensez qu’avec le bon pneu vous auriez pu rivaliser avec les Ducati ?
« Rien n’est impossible, mais pour le moment je pense que c’est très difficile. Nous devons avant tout retrouver le feeling que nous avons normalement. Dans le secteur 3, notre moto doit être plus stable dans les virages 8 et 9 car elle bouge quand nous y arrivons, ce qui n’est pas une bonne chose pour suivre les Ducati, car nous savons que pour avoir un bon rythme tout doit être parfait cette année, et pour le moment nous sommes à l’opposé. Nous devons donc très bien travailler demain et peut-être que la météo pourra nous aider. »

Dans quel sens ?
« Je pense que nous avons des pneus pour toutes les conditions. Cet après-midi, le dur était bien et j’ai vu que le médium était bon même dans des conditions plus fraîches. Sur ce circuit, ce ne sera pas un problème d’avoir des conditions plus fraîches ou pas. Ici, ce ne sera pas un problème, qu’il fasse 17° ou 27° comme aujourd’hui. »

Vous parlez du pneu avant ?
« Oui. Je pense qu’à l’arrière, quelles que soient les conditions, ce n’est pas un problème. Mais à l’avant, sur certains circuits comme à Jerez, quand il fait vraiment chaud, le pneu dur est déjà à la limite. Aujourd’hui était la journée la plus chaude que nous ayons eue et le pneu dur fonctionnait bien, donc nous n’aurons pas pire. »

En français…

« C’est bizarre parce que l’année dernière, dès le début je me sentais vraiment au top, et là je ne me sens vraiment pas bien. C’est la première fois cette saison où je me sens comme ça, à part au Qatar. En Argentine et à Austin je me sentais bien, sauf qu’il manquait du potentiel en vitesse de pointe. Mais là bien sûr qu’il nous manque de la vitesse de pointe, mais il y a d’autres choses, et je sens que quand je roule je n’ai pas confiance en ce que je fais, et je sens qu’à tout moment il peut y avoir une chute ou quelque chose. Je sens que je ne suis pas bien, donc on va mettre la même moto que l’année dernière, exactement, et on verra ce que ça donne. Mais c’est la seule idée qu’il y a même si, sincèrement, la moto n’est déjà pas très différente de l’année dernière, donc je ne sais pas si on va voir un gros changement. Oui, ça a été une journée assez compliquée. Je pense qu’on aurait pu faire un petit step en avant, vu qu’on a eu des difficultés, plus que sur la vitesse de pointe sur ma façon de conduire la moto, car je n’étais pas du tout à l’aise. Je pense qu’il va falloir trouver cette solution, mettre la base de l’année dernière pour essayer de faire la différence. Mais on a plus souffert que d’habitude et j’espère que ce qu’on pense pour demain va marcher pour essayer de faire la différence. »

Au niveau aéro, c’est mieux ou moins bien ?
« On ne pouvait pas s’attendre à quelque chose d’énorme. Je ne dirais pas que c’est une aéro identique à l’année dernière, mais je ne m’attendais pas à un truc de ouf non plus. »

Les conditions sont quand même différentes de celles de l’année dernière…
« Il fait plus chaud mais je ne pense pas que ça nous a posé un problème. Je pense que c’est ce manque de confiance, de feeling, qui m’a manqué, surtout dans les phases d’entrée et de vitesse de passage. »

Dans ces circonstances, tu arrives à rester calme ou tu t’énerves un peu ?
« Oui, ça m’est arrivé. Je me suis un peu énervé mais je suis aussi calme car ça m’est déjà arrivé. On va essayer de trouver la solution le plus rapidement possible, mais c’est vrai que c’est un petit peu chiant de commencer une première journée dans cette situation, sachant que c’est un circuit où normalement je m’amuse le plus. Et aujourd’hui, ce n’était pas ça. On roule un petit peu crispé. On sait que dans les virages comme le huit ou le neuf dans le secteur trois, où normalement j’allais vraiment à l’entrée de gauche à droite, là je ne la lance pas de la même façon. Il va donc falloir trouver la solution parce que quand en regardant les données de l’année dernière, ce sont de petits détails sur tout le circuit : il n’y a pas vraiment un endroit où je perds. Et mes commentaires correspondent exactement à ce qu’ils voient sur l’ordinateur, donc il va falloir trouver ce petit quelque chose qui fera la différence. »

La bosse dans la ligne droite pose-t-elle problème ?
« C’est limite, mais malheureusement c’est pour tout le monde pareil. C’est vrai qu’on arrive là et qu’on a la roue avant qui se lève et quand ça commence à bouger ce n’est pas le meilleur feeling. Mais bon, on ne peut rien y faire et c’est comme ça, mais je pense que la bosse est beaucoup trop relevée pour une MotoGP. Il faudrait déjà la relever un petit peu dès le début pour que ce soit un petit peu plus plat, ce serait mieux, mais à la fin il y a pas mal d’échappatoires. Ça ne fait pas peur, mais quand on voit les images où ça bouge c’est impressionnant, mais quand on est sur la moto ça va, tant qu’il y a beaucoup d’échappatoires. »

C’est plus problématique en groupe ?
« Ah ça c’est sûr ! Moi, il faut que j’arrive à tenir les motos devant moi, et pour ceux qui arrivent à tenir, je pense que c’est assez dangereux, surtout en groupe, parce que tout seul à la fin même si ça bouge, on a vu Miguel partir dans l’herbe, on peut toujours se sauver. »

 

Résultat FP1/FP2 du Grand Prix d’Italie MotoGP au Mugello :

Crédit classement: MotoGP.com

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