Francesco Bagnaia a dominé le dernier Grand Prix d’Italie avec un rythme effréné, améliorant son temps de course de 25 secondes par rapport à l’année dernière, tandis que son meilleur tour était une demi-seconde plus rapide que sa pole position d’il y a deux ans. Ces performances spectaculaires sont en grande partie dues aux nouveaux pneus Michelin qui se dégradent très peu, rendant les dépassements presque impossibles. Pendant ce temps, Yamaha, et surtout Honda restent encore et toujours en plan.
Le contraste entre Yamaha et Honda est frappant. Chez Yamaha, des progrès, bien que modestes, sont visibles. Fabio Quartararo a montré des signes encourageants au Mans et à Barcelone, et Alex Rins a impressionné avec son accès direct à la Q2 au Mugello. Yamaha a également réussi à améliorer ses performances en ligne droite, n’étant plus le « limaçon » qu’il était auparavant.
Honda, en revanche, est en pleine déroute. Malgré de nombreuses tentatives, aucun progrès tangible n’est visible. Les pilotes se plaignent des mêmes problèmes depuis des années : adhérence, virage, et cette année, stabilité des freins. Les œillères de Honda deviennent de plus en plus problématiques.
Honda doit tout changer, de la mentalité à l’organisation en passant par la moto
Le nouveau moteur testé à Barcelone a été un échec, avec encore plus de patinage à la sortie des virages. Joan Mir et Luca Marini ont constaté que la nouvelle aérodynamique apportait une amélioration, mais comme le dit Johann Zarco, « nous avons un outil qui n’est pas compétitif. Quoi que l’on change, il manque toujours quelque chose. »
Honda est actuellement la moto la moins compétitive sur la grille. Elle n’a marqué des points que pour la deuxième fois cette saison au Grand Prix d’Italie. Lors de la course principale au Mugello, Joan Mir a abandonné pour la troisième fois en sept courses, aggravant sa crise de résultats.
Honda doit radicalement changer d’attitude. Marc Marquez a tiré la sonnette d’alarme en quittant l’équipe, mais Honda continue de commettre les mêmes erreurs. Aleix Espargaró, même en tant que pilote d’essai, ne pourra pas faire de miracles. Pendant ce temps, Yamaha a reconnu la nécessité de changement et s’est ouverte à des collaborations avec des experts européens, ce qui commence à porter ses fruits.
La situation en MotoGP pour Honda est critique. Red Bull est parti avec Marquez, et Repsol pourrait ne pas renouveler son contrat. Lucio Cecchinello, de l’équipe satellite de Honda, a exprimé ses préoccupations, craignant que si les grands sponsors quittent le navire, l’équipe pourrait ne pas survivre. Si Honda ne change pas sa stratégie, elle risque de se retrouver dans un état encore plus désastreux, perdant peut-être même son équipe satellite.