Danilo Petrucci avait matière à exprimer sa satisfaction d’avoir accroché une neuvième place au terme de son Grand Prix d’Italie, si important pour la suite de sa carrière en MotoGP. L’Italien de chez Tech3 a confirmé le retour en forme des KTM. Les deux pilotes officiels en RC16 ont terminé second et cinquième tandis qu’il ne s’en est fallu que de six millièmes face à Valentino Rossi pour que Lecuona ne pointe dans le top 10. Mais au moment de faire le bilan de sa prestation sur le Mugello, l’esprit de Petrux était ailleurs…
Petrucci a terminé son Grand Prix d’Italie en 9ème position et remporte 7 points qui, plus que pour le classement au championnat, devraient lui donner la confiance nécessaire pour continuer son chemin sur la KTM Tech3. Mais le pilote de Terni ne voulait pas parler de cette course à l’arrivée. Ce qui préoccupait Petrux, c’était plus le fait d’avoir dû prendre le départ d’un Grand Prix après le décès tragique de Jason Dupasquier que d’avoir franchi la ligne d’arrivée.
« C’était difficile de se mettre en piste, évidemment pas pour des raisons sportives, mais du point de vue humain. Je me sens mal en pensant que nous avons couru sur la même piste où un garçon de 19 ans est mort samedi. Je ne pense pas que ce soit normal, mais nous ne sommes pas en mesure de nous arrêter ».
Petrucci : « personne ne nous a demandé ce que nous voulions faire »
Danilo Petrucci regrette la façon dont ces événements tragiques ont été gérés du point de vue de la communication interne : « dans d’autres situations similaires qui se sont produites dans le passé, au moins nous avons fait un briefing avec les pilotes, qui n’a même pas été fait. Personne ne nous a rien dit après l’accident et trois minutes après le décollage de l’hélicoptère, la voie des stands était déjà ouverte, comme si de rien n’était. Bien sûr, nous, les pilotes, avons compris la gravité de la situation. Personne ne nous a demandé ce que nous voulions faire, mais il faut se rappeler qu’à l’intérieur du casque il y a des gars qui pensent que si, aujourd’hui, c’est arrivé à un ami ou à un collègue, à un autre garçon en somme, demain ça pourrait nous arriver ».
Et il conclut sa réflexion par cette question sensible : « cela aurait-il été différent si c’était arrivé à un pilote de MotoGP ? ». Une interrogation déjà posée par d’autres pilotes, comme Bagnaia. Mais il faut aussi signaler que d’autres, tout aussi émus par la tragique disparition de Jason Dupasquier, n’ont pas remis en cause le fait d’avoir couru de Grand Prix dans cette ambiance lourde. Au contraire. Faire la compétition était aussi une forme d’hommage rendu à un pilote, frère d’armes.
MotoGP Italie J3 : classement
Crédit classement motogp.com