pub

En ce samedi 29 mai 2021, Johann Zarco a répondu aux questions des journalistes depuis le circuit du Mugello à l’issue de la deuxième journée du Grand Prix d’Italie.

Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote français qui occupe actuellement la 3e place du championnat.

Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Johann Zarco sans la moindre mise en forme, même si cela est traduit de l’anglais en première partie (vouvoiement).


Johann, cela n’a pas forcément été un weekend facile jusqu’ici pour le team Pramac, et vous avez un peu peiné en FP4, mais vous devez être enchanté d’être sur la première ligne ?

Johann Zarco : « Cela a été assez difficile hier après-midi et le challenge était de trouver des solutions aujourd’hui afin d’être rapide. Ce matin, j’étais heureux d’avoir fait une très belle progression, et il semble que quand les températures sont un peu plus fraîches j’ai un bien meilleur feeling que durant l’après-midi. C’est vrai qu’en FP4 je n’avais pas un rythme très élevé et ce n’était donc pas une très grande performance et le pneu était très usé, et quand c’est déjà difficile, ça devient légèrement pire à chaque fois. Il n’était donc pas facile de comprendre à quel point les températures élevées du pneu me causaient des problèmes ou si cela venait du pneu usé, mais j’ai fait des tours pour avoir un peu de feeling. Puis, durant la qualification, dans le dernier run, il était très important de prendre le train emmené par Pecco et j’ai obtenu ce bon tour derrière Jack, donc je dirais que j’ai eu un peu de chance cet après-midi. Mais être en mesure d’utiliser le potentiel de la Ducati ici me rend très heureux car c’est important. »

À quel point le warm up sera important demain matin ? Vous avez déjà mentionné que vous auriez peut-être certains réglages à y faire avant la course…

« C’est possible car avec le bon travail que nous avons fait entre hier et aujourd’hui, je ne m’attends pas à un énorme pas en avant entre aujourd’hui et demain mais nous avons encore certains domaines où nous pouvons essayer des choses. Nous avons également essayé des choses aujourd’hui et nous aurons peut-être besoin d’une confirmation durant le warm up si les conditions sont suffisamment suffisamment bonnes pour les essayer. »

 

 

Hier, vous étiez en difficulté dans le troisième secteur. Qu’avez-vous trouvé pour progresser autant aujourd’hui ?

« Oui, j’ai peiné hier dans le troisième secteur mais aujourd’hui encore on peut voir il nous manque encore quelque chose. Je dirais que dans les virages très rapides, Arrabiata 1 et Arrabiata 2, rendent les choses difficiles, tout comme le virage #12. Mais le bon pas en avant que j’ai pu faire ce matin m’a aidé dans ce secteur et également un peu partout. Il y a la ligne droite, et dans le secteur 1 et le secteur 2 il y a beaucoup de changements de direction très similaire, et quand vous pouvez mettre la moto dans la bonne position cela vous aide finalement dans quasiment tous les virages. Je pense nous avons franchi ce genre de cap aujourd’hui et nous verrons demain si je peux trouver un peu plus de confort partout pour avoir plus de chances durant la course. »

Quand il y a un accident comme aujourd’hui et que l’on montre les images, quelle est votre stratégie face à cela ? Souhaitez-vous que l’on montre moins les images ?

« Quand je me suis concentré juste avant la FP4 et que je suis rentré dans le box pour me préparer pour la séance, j’ai vu que celle-ci était retardée et je n’ai pas pu rester dans le box, car quand vous ne voyez pas le replay, cela signifie qu’il y a sans doute un problème. C’était très long, même jusqu’à ce que l’hélicoptère arrive, donc je suis sorti du box et je suis resté dans mon camion, soit dehors, soit à l’intérieur avec la climatisation. J’ai un peu travaillé pour être prêt pour ma séance en essayant de ne pas trop regarder et de ne pas être trop touché au cœur par cela. Cela procure toujours une sensation étrange et après vous devez monter sur notre moto comme si rien ne s’était passé. C’est vraiment difficile de voir ça et peut-être qu’avec l’âge cela devient pire pour moi. Cela me dérange beaucoup, donc je dois alors travailler pour être prêt pour ma séance. »

Avez-vous pu voir ce qui s’est passé entre Maverick Viñales et Marc Márquez, et qu’en pensez-vous ?

«  J’ai pu le voir et on peut voir ça davantage Moto3 car la qualification y est très importante. Ici, au Mugello, vous avez davantage besoin d’une référence, et nous savons que Marc peine peut-être un peu ces deux ou trois derniers weekends. Il a donc besoin de ça et assurément il a poussé Maverick à la limite. Et je dirais qu’au final il a réussi car il s’est qualifié et pas Maverick. C’est le côté sombre de notre sport mais si vous n’êtes pas capable de jouer comme ça, vous n’êtes pas au niveau. Nous essayons d’être le plus propre possible mais parfois vous ne pouvez pas être totalement propre, car vous devez faire une performance. Maverick a presque été trop propre car il est resté devant. Il a essayé de ralentir mais Marc a été plus fort en disant « non, je reste derrière ». Comme j’ai dit, c’est le côté sombre de la situation, mais au moment où ils ont ralenti, ils n’ont dérangé aucun autre pilote donc je ne pense pas qu’on puisse donner une pénalité. C’est comme ça. Je pense qu’en MotoGP il est plus difficile d’attendre pendant longtemps car les pneus refroidissent et si vous attendez trop vous pouvez chuter au prochain virage si vous commencez à attaquer. Vous devez avoir une certaine confiance ou prendre de gros risques pour utiliser ce genre de stratégie. »

 

 

Avez-vous eu le temps d’apprendre quelque chose en suivant Jack Miller ?

« A ce moment, en étant derrière Jack et en attaquant au maximum, il est difficile de dire si vous apprenez vraiment quelque chose, mais au moins vous utilisez bien le potentiel de votre moto. Ce soir, je devrai bien analyser les données, et c’est l’avantage chez Ducati : Nous pouvons partager les données tous ensemble. Il sera intéressant d’analyser le dernier tour, entre Pecco, Jack et moi, car j’ai vu des choses et j’ai besoin de les confirmer avec les données. »

Êtes-vous gêné par la gomme laissée par les Moto2 le dimanche ?

« Je dirais exactement la même chose que Pecco a expliquée : C’est amusant de parfois voir la trace noire laissée par les Michelin, puis après les Moto2 ça redevient blanc à nouveau. On peut le sentir avec n’importe quelle moto : Je ne pense pas qu’on le ressente plus avec une Yamaha qu’une Ducati. Nous verrons bien demain car c’est vrai que nous n’avons pas ce genre de situation durant les essais. Une année, quand nous nous sommes beaucoup plaints de cela, nous avons eu quelques séances Moto3, Moto2 puis MotoGP pour avoir les mêmes conditions que durant la course. Puis ils ont changé à nouveau. Il y a quelques circuits où ce n’est pas aussi dérangeant. Ici, Fabio pense que c’est davantage dérangeant mais je ne peux rien dire : Je ne sais pas et on verra demain. »

Pourriez-vous utiliser la même stratégie de Marc Márquez suivant Maverick Viñales ?

« (Rires) Je ne sais pas, parce qu’aujourd’hui j’étais dans la position de Marc. J’ai suivi pour faire le chrono. Pas le matin, mais cet après-midi j’en avais besoin. Quand vous vous sentez très bien, oui, vous pouvez rester devant et simplement penser que vous êtes suffisamment rapide et que les autres peuvent vous suivre. Vous pouvez parfois avoir ce genre de confiance, et quand vous l’avez c’est très bien, mais bien sûr vous ne voulez pas aider tout le monde. C’est difficile. Au Mugello, vous avez le raccourci (vers la pitlane) dont vous pouvez parfois utiliser cette stratégie, de rentrer ou pas, mais Marc est également fort là-dedans. Quand c’était lui que nous voulions suivre, il sortait parfois de son box et montait sur la moto, tout le monde partait et il rentrait alors dans son box. Il l’a déjà fait, et quand tout le monde était en piste il faisait son tour tout seul. Fabio sort toujours le dernier, comme ça il est sûr qu’il n’y a personne autour de lui qui va l’attendre. Moi, j’espère suffisamment progresser cette saison pour avoir ce genre de situation et voir ce qui se passe. Mais parfois vous devez attaquer car il y a une petite porte où vous pouvez faire votre chrono, que vous vous sentiez bien ou pas. Mais même si vous vous sentez bien, si vous n’utilisez pas cette porte vous êtes cuit. Donc le mieux, c’est de faire comme Pecco a fait, même si tout le monde vous suit, c’était le moment où il devait le faire. Il l’a donc fait et il a aidé trois pilotes derrière lui. Mais actuellement, il est suffisamment fort pour dire « même si vous me suivez, je serais plus rapide ». Et il l’a été puisqu’il est deuxième et que nous sommes tous derrière. »

 

Classement de la Qualification 2 du Grand Prix d’Italie MotoGP au Mugello:

Classement de la Qualification 1 du Grand Prix d’Italie MotoGP au Mugello:

Crédit classements et photo: MotoGP.com

Tous les articles sur les Pilotes : Johann Zarco

Tous les articles sur les Teams : Pramac Racing