En ce vendredi 28 mai 2021, Marc Márquez a répondu aux questions des journalistes depuis le circuit du Mugello à l’issue de la première journée du Grand Prix d’Italie.
Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote espagnol qui a bouclé la première journée au Mugello à la 13e place des temps combinés, juste devant son coéquipier Pol Espargaró pour une poignée de millièmes. Un résultat mitigé pour le numéro 93, sur un circuit qui fait sans doute partie des plus éprouvants physiquement.
Pas l’idéal pour l’Espagnol, dont la convalescence de l’épaule droite se poursuit. Mais celui-ci se veut optimiste et volontaire, expliquant en conférence de presse ce vendredi après-midi que la recherche des bons réglages et l’amélioration globale de la Honda RC213V priment désormais sur son état physique.
Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Marc Márquez sans la moindre mise en forme.
Au niveau de votre épaule, après discussion avec les docteurs, est-ce que vous considérez l’opération comme une option ? Les antibiotiques peuvent-ils y faire quelque chose ? Si opération il y a, quel serait le plan de marche en ce qui concerne le retrait de la plaque, des vis et de tout le reste ? Car cela a un gros impact (sur la performance) ?
Marc Márquez : « La
plaque a été faite spécialement pour toujours rester là : Il
n’y a pas nécessité de la retirer. Bien sûr si je ressens des
douleurs au niveau de l’os ou bien s’il se passe quelque chose qui
ne convient pas aux docteurs, alors on prendra la décision qu’il
faut. Mais ce n’est pas une option qui est envisagée pour
l’instant. Pour ce qui est des antibiotiques, si la prochaine
visite, prévue après le Grand Prix de Catalogne, se passe bien,
alors j’arrêterai d’en prendre. Je n’en prends que pour ma
condition physique.
Enfin, en ce qui concerne
l’épaule, c’est vraiment quelque chose que nous devons bien
comprendre. Après la visite du GP de Catalogne, nous essayerons
là-aussi de mieux comprendre ce qui se passe au niveau de l’épaule.
Ce que je n’arrête pas de répéter depuis l’an passé, c’est d’être
patient. Mes sensations sont en train de changer : C’est vrai que
l’épaule est plus stable depuis ces derniers mois, et c’est là où
j’ai constaté les plus gros progrès.
Mais concrètement
si on prend aujourd’hui, j’ai tout de suite compris que sur ce
circuit, j’allais être vraiment limité. Mais les choses sont ce
qu’elles sont : Après la FP1, je me suis dit que j’allais comparer
par rapport à 2019 pour comprendre là où je perds le plus de
terrain, et il s’est avéré que c’était dans les chicanes. Je perds
quasiment deux dixièmes de seconde dans chaque chicane en
comparaison de 2019. Dans les autres types de virages, je ne me
sens pas si mal. Il faut être patient, pour le moment je dois juste
rouler à mon rythme, me concentrer sur la moto. Mais j’espère
effectivement qu’on aura des jours meilleurs à l’avenir. »
Comment essayez-vous de vous adapter au niveau du style de pilotage ? Est-ce que cela vous prend beaucoup de ressources mentales ?
« J’ai beaucoup travaillé,
notamment à Portimão et Jerez, pour essayer d’adapter la moto à mon
nouveau style de pilotage, à ma nouvelle position sur la moto, de
sorte de trouver de nouvelles solutions et de nouveaux réglages.
Mais le fait est que quand j’ai essayé de nouvelles positions sur
la moto, je n’en ai pas été capable. Dans les virages à droite en
particulier, il y a quelque chose qui fait que je suis plus en
difficulté, alors que dans les virages à gauche je me sens comme
d’habitude.
Mais je dois dire que nous sommes arrivés
à un point où dans les faits nous ne parlons plus de mon épaule
dans le garage, mais uniquement de la moto. Il faut être patient,
faire ce qu’on peut. J’ai conscience que le simple fait de piloter
est bon pour moi à l’heure actuelle. Je ne suis bien entendu pas à
mon niveau, je peux faire mieux, mais ce qu’il y a de positif c’est
que je ne perds pas de vitesse, d’esprit de compétition. En
revanche je perds en performance. »
A Jerez vous aviez dit que vous ne souhaitiez pas utiliser le pneu dur à l’avant car vous ne vous sentiez pas en sécurité avec celui-ci. Vous aviez d’ailleurs choisi le pneu medium à ce moment-là, en dépit du fait que c’était contraire à vos sensations sur la moto. Cette fois-ci lors de la FP2, vous êtes revenu sur le pneu dur à l’avant : Doit-on en déduire que vous avez regagné de la confiance avec ce type de gommes, où est-ce le pneu qui fonctionne différemment ici et qui vous rend plus serein qu’à Jerez ?
« La différence principale
réside au niveau mental. A Jerez je pensais énormément à mon épaule
: Comment piloter, comment progresser. A chaque fois que je
rentrais au garage je ne faisais que parler de mon épaule. Mais à
présent je peux piloter comme j’en ai besoin sur la moto. Je veux
dire par là que je ne pense plus à mon épaule. J’ai réalisé que
j’avais conscience de mes limites.
Après, la stratégie
reste la même qu’en 2019 : Chausser le medium dans la
matinée, puis mettre le dur dans l’après-midi car il convient mieux
aux températures à ce moment-là. Nous n’agissons pas en fonction de
l’épaule, mais en fonction de la moto. Nous connaissons nos
limites, mais il faut que nous arrêtions de réfléchir, car nous
allons progresser à l’avenir. Si la moto ne progresse pas, l’épaule
ne progressera pas, et nous n’aurons jamais de résultats.
»
Classement FP1/FP2 du Grand Prix d’Italie MotoGP au Mugello :
Crédit classement : MotoGP.com