De Marianna Giannoni / Corsedimoto.com
L’ancien champion du monde est l’entraîneur d’Enea Bastianini et l’un des pions de Gresini Racing : l’équipe qui a failli ne plus exister a remporté trois GP sur sept.
Derrière le succès d’Enea Bastianini en MotoGP se cache le travail extraordinaire réalisé par l’ensemble de l’équipe Gresini. L’entraîneur Manuel Poggiali joue un rôle majeur. L’ancien double champion du monde met toute son expérience, ses compétences techniques et sa sagesse acquises au fil des ans à la disposition de Bastianini.
Manuel Poggiali, ce fut un weekend fantastique pour
vous…
« C’était très bien pour toute l’équipe
Gresini MotoGP. Enea a passé un excellent week-end, comme il en a
l’habitude. C’était sa troisième victoire et cela parle de
lui-même, il est le pilote avec le plus de victoires à son actif et
c’est un très bon début de saison. Il faut savoir que nous n’avons
certainement pas commencé avec des objectifs aussi ambitieux. Nous
aimons être devant, nous nous en sortons bien, nous allons
continuer à travailler comme nous le faisons, avec la sérénité avec
laquelle nous abordons chaque séance sur la piste. En France, les
conditions météorologiques nous ont permis de bien travailler avec
constance. Il n’y a pas eu de gros pépins, à part une séance avec
un moteur qui nous a lâché, mais l’autre moto a fonctionné tout
aussi bien et nous avons pu continuer le travail. »
Enea Bastianini s’impose vraiment en
course…
« Il a toujours quelque chose en plus le dimanche. Il parvient
à garder ce dixième ou deux dans sa poche et c’est un énorme
avantage. Il a fait une course exceptionnelle, surtout en début de
course : il s’est tout de suite positionné dans le groupe de tête
et a ensuite imprimé un rythme élevé, poursuivant ses adversaires
pendant une bonne partie, les poussant à commettre des erreurs.
Quand il est arrivé en tête, il a pu gérer, continuer sur son
rythme. Enea devient de plus en plus un coureur complet, à 360
degrés. Il est très mature et ces expériences le font grandir
davantage, le rendent encore plus fort et plus conscient de son
potentiel. »
Vous êtes-vous concentré sur quelque chose en
particulier ?
« Nous avons travaillé sur les
détails comme nous le faisons chaque week-end. Enea y met beaucoup
du sien, puis le travail d’équipe nous profite bien et nous le
réalisons de la meilleure façon possible. »
Au Mans, vous avez également récolté des satisfactions
avec Di Giannantonio.
« Je voudrais également
féliciter Di Giannantonio qui a marqué ses premiers points dans ce
championnat. Ceux-ci doivent nous donner le moral, le fait de
savoir que nous avons bien travaillé et que nous devons continuer
sur cette voie. »
Comment voyez-vous l’avenir maintenant ?
« Maintenant, nous ne devons pas nous considérer comme arrivés,
ni penser trop grand, mais vivre chaque session de la meilleure
façon possible, en travaillant pour obtenir des résultats. Le
MotoGP devient de plus en plus compliqué, il y a tellement de
valeurs dans le domaine que nous ne devons rien prendre pour
acquis. »
Quel est votre secret ?
« Tout ce que nous faisons de bien, nous le faisons sur le
terrain, en faisant le maximum d’efforts. Nous faisons tout avec
simplicité, avec beaucoup de passion et avec le cœur : ce sont les
choses qui nous font rester en tête et exceller dans la
confrontation avec des équipes qui, sur le papier, sont peut-être
plus fortes que la nôtre. »
Le prochain Grand Prix aura lieu au Mugello.
Ressentez-vous ce rendez-vous d’une manière particulière
?
« Maintenant, on se dirige vers le Grand Prix à
domicile et c’est important, mais honnêtement, je le considère
comme Le Mans, Austin ou Doha, mais aussi comme ceux dans lesquels
nous n’avons pas fait aussi bien. Nous devons l’aborder bien, avec
sérénité, en essayant de travailler en vue de la course, car c’est
là que se trouvent les points, et nous devons donc être efficaces.
La stratégie peut être changée et affinée de temps en temps, et
elle doit nous mener au meilleur résultat possible dans chaque
session et à chaque course. »
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