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Zarco Après nous avoir expliqué la genèse de sa très belle initiative lors de la première partie de cette interview, puis les avantages du circuit de Carthagène proprement dit dans la deuxième partie, ainsi que son plaisir à partager son expérience avec les plus jeunes dans la troisième partie, Johann Zarco revient sur son voyage au Japon dans le cadre des Honda Days.

Un périple lors duquel il a évoqué son avenir en Endurance avec les dirigeants de la marque. Vainqueur des 8H de Suzuka en juillet dernier, Zarco aimerait remettre son titre en jeu en 2025. Et les choses semblent aller dans la bonne direction.

Son voyage fut court mais productif, et les dirigeants de l’usine japonaise semblent avoir envie que Johann Zarco dispute à nouveau cette épreuve tant importante pour Honda.


Tu reviens du Japon, où tu as participé à la réunion de famille annuelle de Honda ?
« Je reviens du Japon, ça s’appelle les Honda Days. On l’a souvent vu sur les réseaux sociaux, ils font ça sur un circuit habituellement. Cette année, c’était sans doute plus économique, ils l’ont fait à Tokyo. Ce n’était pas plus mal pour les pilotes. On atterrit à Tokyo, et il n’y a pas de route à faire pour aller sur un circuit. D’abord, Honda a organisé une soirée avec ses partenaires, et un beau buffet, pour être présents et clôturer l’année. Le deuxième jour était ouvert au public, pour être avec les fans japonais, qui sont toujours hyper respectueux, et pas du tout envahissant. Ils sont déjà heureux de pouvoir nous voir de loin. Il y avait aussi les pilotes auto de la marque, j’ai pu en voir quelques-uns. Ça me fait me rendre compte aussi que Honda est dans plein de domaines. C’est une grande famille. C’est une chouette manière de clôturer l’année, ça me fait voyager au Japon. Je l’ai fait de manière très efficace. J’ai atterri un vendredi matin, pour repartir le samedi soir, je n’ai donc pas dû m’adapter au décalage horaire. C’était cool d’être présent et de pouvoir discuter avec les personnes importantes. À la fois pour l’avenir et les motivations.

Vous avez pu avancer sur le dossier Suzuka ?
Et en effet, ils m’ont demandé pour Suzuka, si on pouvait le refaire. J’ai dit que si le calendrier le permettait oui. Et le calendrier le permet. Par contre, il faut aussi s’organiser pour faire des tests. Il faudrait que j’en fasse au moins un sur trois. Je pense que je n’ai besoin que d’un Test, et je ne peux surtout pas me rajouter quatre voyages au Japon dans la saison. C’est trop entre les courses européennes. »

Johann Zarco

Johann Zarco aux Honda Season Finale 2024 © Honda HRC

Les pilotes de Superbike sont aussi disponibles cette année. C’est plus de concurrence pour toi ? Ou simplement plus de choix de coéquipiers pour Honda.
C’est plus de choix pour Honda, parce que je pense que je suis le choix favori par rapport à mon statut chez Honda. Et aussi sans doute par rapport à ma capacité à rouler vite. Mais là, les deux pilotes de Superbike veulent le faire. Malgré tout, d’après moi Takumi Takahashi sera aussi sélectionné d’office. C’est vraiment l’élément fort de la course d’endurance à Suzuka. On sait ce qu’il peut faire. Avec lui, je pense que je serai sélectionné d’office étant donné ce que j’ai montré en termes de vitesse d’adaptation. Donc il ne reste qu’une seule place, pour pas mal de pilotes. En MotoGP il y en a qui pourraient se dire qu’ils ont envie de le faire, il y a les deux pilotes de Superbike. Donc à la limite, il y a une place pour trois pilotes, qui sera sans doute un autre pilote européen. Sauf s’ils veulent un Japonais, parce qu’il y a Teppei [Nagoe]. Mais Teppei est peut-être plus une option face à la demande des pilotes européens, qui ont peut-être la capacité de rouler un peu plus vite. Et encore, je n’en suis pas sûr, parce que je ne roulais pas beaucoup plus vite que lui. S’il progresse, Teppei restera un élément super important. Donc voilà, Teppei et les deux pilotes Superbike voudraient le faire. Quid de Marini ou de Mir ? Je ne sais pas.

Johann Zarco sur la plus haute marche du podium des 8H de Suzuka 2024 ©HRC

C’était aussi ta seule victoire de l’année…
Oui, et elle m’a fait du bien. Se concentrer sur une victoire, ça donne de bonnes endorphines si on peut dire ça comme ça. Ça fait du bien au corps. Et ça n’a pas été si simple. Ok on a gagné, mais on a du tout bien faire, même dans une catégorie qui peut sembler inférieure. Ça aide à rester humble, et aussi à me dire qu’en restant bien concentré, je suis quand même toujours capable de faire de super trucs. C’est de la motivation pour le MotoGP. C’était un plus pendant l’année, et ça peut être un super challenge sur l’année 2025. Je me rends aussi compte que quand je roule beaucoup, je deviens meilleur. Ça m’oblige à rester bien en forme. C’est comme quand je fais toute la tournée outre-mer. Ça fait plusieurs années que je me rends compte que je rentre fort de la tournée outre-mer, parce que je roule toutes les semaines à plus de 300.

Tu as besoin de ce shoot d’adrénaline ?
Oui quand même, je vois que ça me sert.

Défendre ton titre, ce sera plus compliqué avec Yamaha et Ducati qui progressent ? 
Je crains plus la Ducati. La Yamaha était très forte, mais je la vois moins progresser que la Ducati. Ducati, ils n’ont pas besoin de gagner en vitesse. Ils doivent progresser sur leur consommation. Je ne sais pas si l’an dernier ils ont eu besoin d’un plein d’huile, mais si c’est le cas, c’est quelque chose qui vous élimine presque de la lutte pour la victoire. S’ils arrivent à combler ce déficit, leur moto est plus rapide que la nôtre. Donc c’est clair que ça joue. Cette année, il n’y a aussi pas eu de Safety Car, donc c’était une course rapide. On aurait pu faire une grande différence lors des arrêts aux stands, mais on n’a pas réussi à faire un arrêt au stand en moins, par crainte d’être trop limite. Et je pense que c’est vraiment là-dessus qu’on peut faire la différence maintenant.

Tu as aussi mentionné que tu aimerais faire l’expérience des courses de 24H, et en France !
Carrément, mais plus tard. Déjà pour la météo. Je devrais me réhabituer à rouler dans le froid, parce qu’au Mans, il fait froid. Pour l’instant, je n’y suis pas adapté. Je préfère m’entraîner à être adapté en Indonésie ou en Malaisie. Rouler sous deux degrés au Mans, pour l’instant mon cerveau ne conçoit pas que les pneus peuvent tenir. Même si je peux avoir des bons pneus pour ça, il peut y avoir une sorte de blocage. Faire 24H, c’est aussi manquer de sommeil, et je ne peux pas me le permettre pour l’hygiène de vie. Je me dis que ce sera trop long pour récupérer. Les 8H, ça bouffe de l’énergie, mais tu peux récupérer après quand même.

Johann Zarco et sa machine floquée du n°30 à Suzuka © HRC

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