Après nous avoir expliqué la genèse de sa très belle initiative à Carthagène lors de la première partie de cette très longue interview, puis les avantages du circuit espagnol dit dans la deuxième partie, ainsi que son plaisir à partager son expérience avec les plus jeunes dans la troisième partie et son aventure victorieuse au Japon dans la quatrième partie, Johann Zarco a encore pris du temps pour nous expliquer dans une cinquième partie le déclic qu’il a eu lors de sa saison MotoGP 2024 au guidon de la Honda RC213V du team Castrol LCR, puis le futur, avec ses déceptions et ses espoirs dans la sixième partie…
Il est maintenant temps de conclure cette série en évoquant l’apport de sa garde rapprochée, le bénéfice de la série « Team Zarco » sur Canal+, ainsi que votre soutien à son égard, mais aussi et surtout de le remercier grandement pour nous avoir acceptés lors de ces deux journées espagnoles aussi privées que conviviales.
Une dernière anecdote sur l’homme ? Le soir, au lieu de dîner en petit comité restreint, il a convié TOUS les participants à venir dîner avec lui, toujours avec cette volonté tenace de partager. Inutile de vous dire que 25 garçons dynamiques dans un restaurant de Carthagène en semaine en hiver, même si tout le monde a été très sage, ça ne passe pas tout à fait inaperçu… mais le garçon est comme ça: entier, ne faisant jamais les choses à moitié, et très respectueux de son entourage (sur les GP, c’est d’ailleurs à notre connaissance le seul pilote qui se déplace pour serrer la main des journalistes compatriotes) !
Bref, un bonhomme taillé dans le vrai et à mille lieues des faux-semblants…
Quelle est la garde rapprochée de Johann Zarco
aujourd’hui ? Car s’il y a certains personnages que l’on connaît
bien, d’autres le sont un petit peu moins. Tu peux nous dire ce qui
t’aide à avancer, ceux dont tu as besoin pour faire ton métier de
pilote ?
Johann Zarco : « Et bien
la team Zarco, c’est Alex (Alexandre
Mathieu) kiné,
Guillaume (Valladeau) agent, Seb (Sébastien Moreno) mécano
entraînement. Pas nécessité de Seb sur les Grands Prix, même s’il
en fait quelques-uns: parfois, il est bien qu’il puisse venir,
surtout pour l’intendance, quand on a des choses à amener ou à
ramener. Par exemple, au Grand Prix de France, il peut soulager
Alex parce qu’il y a vraiment beaucoup de choses à faire, même pour
Alex, au Grand Prix de France. Donc Alex est kiné, mais on va dire
aussi assistant sur les Grands Prix, et parfois il faut un
assistant d’un assistant. Parfois, on dit que ça ne sert à rien
d’avoir l’assistant de l’assistant, car en effet ça ne sert à rien,
mais en fait selon les Grands Prix ça peut servir (rires). Donc ça,
c’est Seb. Et maintenant, il est bien en place et il gère bien les
motos d’entraînement, tout ça. Et quand il y a besoin quelque part,
il a le temps pour pouvoir y aller et faire qu’on se prépare
bien.
Et il y a Olivier
(Pedron)
qui fait la préparation physique, Romain
(Bordas) pour
les yeux et Greg (Grégory
Mallet) pour la prépa mentale.
Pour Romain et Greg, c’est parfois un peu plus difficile à mesurer
le bénéfice ou pas, c’est vraiment moi, en sensations. Romain, en
neuro-vision, on a fait pas mal de Grands Prix cette année, l’an
dernier aussi: j’ai atteint certains niveaux, et là pour me faire
passer un nouveau cap, il vaut mieux que j’aille à Lyon 2 fois 3
jours pour passer un cap au niveau visuel. Du coup lui a aussi pas
mal d’autres choses à faire et on aura moins d’activations sur les
Grands Prix en 2025, mais on va faire un peu plus de travail en
amont en labo. Et pareil avec Greg, en fait, maintenant. Il a
appris à me connaitre en venant sur les Grands Prix, car c’est
comme ça qu’il peut le mieux m’analyser, on va dire, et voir
comment je me comporte dans mon monde, dans mon élément. Mais
finalement là où on a le plus de bénéfices dans nos échanges, c’est
quand on s’isole à la maison et qu’on passe deux journées ensemble.
C’est là où les discussions viennent le mieux, et là, à voir : je
ne sais pas le cap qu’on peut passer avec Greg, parce qu’on a su
changer on va dire le discours interne pour le rendre plus positif,
et déjà profiter même dans la difficulté. Ca c’est un truc qui a
bien servi, et du coup à voir si maintenant les prochaines étapes
c’est peut-être mettre encore plus de positif dans les pensées pour
en fait voler sur un bon élan ou surfer sur une bonne
vague.
Mais voilà, c’est ça la garde
rapprochée. Je n’ai pas l’impression d’en oublier. Je ne pense pas.
Et Guillaume, vraiment, je l’ai dit, c’est le 2e hein : travail
indispensable de l’agent pour, à la fois sur les partenaires bien
gérer l’image, “fructuer” les partenaires, et me vendre à ma vraie
valeur, finalement, de pilote MotoGP. Et ce côté professionnel
qu’on a, à montrer une bonne image, tout ça, et une performance sur
la moto, c’est donc aussi l’opportunité de travailler l’avenir avec
Honda qui est très importante.
Mais grâce à « Team Zarco » sur
Canal+, j’ai beaucoup gagné en notoriété et j’ai beaucoup gagné
dans l’estime du public français. Celui-ci m’a plus découvert, et
je me suis rendu compte de ça au Grand Prix de France cette année.
Je me disais qu’en performant moins, j’allais plus avoir des
commentaires des gens, “Ah mince, Johann, pourquoi ?
Pourquoi Honda ? C’est dommage”. Et
non, zéro commentaire comme ça, que du positif, à dire
“Allez ça va le faire !”. Ça, je pense que c’est grâce à
« Team Zarco ».
Alors, tu prépares une autre chanson, pour le Grand Prix
de France ?
« (Rires). Pas prévu. Non,
pas prévu. Après, je l’ai préparée en une demi-journée. Du coup,
s’il faut, ça sera bon. »
Johann Zarco est donc un
homme heureux ?
« Oui, tout va bien. Tout va bien parce que j’ai
toujours la même hargne de vouloir performer en moto : c’est ça qui
me fait le plus vibrer
actuellement. »
Alors très bonne saison, Johann !
Interview Johann Zarco
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