Après nous avoir expliqué la genèse de sa très
belle initiative
à Carthagène lors de
la première partie de cette
interview, puis les avantages du circuit espagnol dit dans
la deuxième partie, ainsi que
son plaisir à partager son expérience avec les plus jeunes dans
la troisième partie et son
aventure victorieuse au Japon dans la quatrième partie,
Johann Zarco a encore pris du temps
pour nous expliquer dans une cinquième partie le déclic
qu’il a eu lors de sa saison MotoGP 2024 au guidon de la
Honda RC213V du team Castrol LCR.
Il aborde ensuite le futur, avec ses déceptions et ses
espoirs…
Il y a quand même un gros changement en 2025, c’est que
maintenant Honda a une équipe de test très solide, avec toutes les
signatures qu’il y a eu pendant l’année. Tu penses que c’est
quelque chose qui va changer les choses
?
« J’espère, j’espère ! Après, du sang nouveau avec
Aleix Espargaro, ça peut être très bien, et pour faire avancer les
choses aussi, avec une vision différente, c’est Romano (Albesiano).
Et ça, pour l’instant il ne peut pas encore, disons, entrer en
action tant que 2025 n’a pas commencé. Donc curieux en fait après
le premier test de Malaisie, même le shakedown finalement, de voir
comment les choses vont pouvoir avancer à partir de là. Parce que
actuellement le projet 2025 ne va pas mieux que le 2024. Et ça, ça
veut dire qu’en fait, c’est comme si 2024 n’avait pas assez servi,
parce que finalement le projet 2025 est pareil, voire moins
bien. »
Ça, tu l’as découvert au test privé à
Jerez ?
« Oui. »
Il y a quand même un
peu de positif ?
« Enfin, disons que dans le projet 2025, il n’y a
aucune idée de Romano qui est rentrée en jeu pour l’instant. C’est
vraiment purement sur les données de travail de Honda de cette
année qu’il y a eu ce projet 25, mais dans la mentalité japonaise,
c’est à dire que c’est différent, mais c’est pareil.
«
Si on résume, à Barcelone tu avais un nouveau châssis,
et à Jerez tu avais châssis et
moteur.
« C’est ça. »
Donc la base, ou du moins le prototype du projet 2025,
qui à tes yeux n’offre pas un plus. C’est ça
?
« Ouais, voilà. Finalement
on n’a pas eu un vrai résultat chrono, celui qui nous aurait fait
dire “Ah ouais, là ça nous a fait gagner au moins 5 à 7/10, du
coup ça nous fait partir sur une nouvelle dynamique”. Non. Et
ça, on ne peut pas rester en arrière autant. Ça, même si en
pilotage, avec des réglages, on peut toujours à un moment aller
chercher un extra, comme mon super chrono en Malaisie en qualif, en
Q1, le 57.6, et finalement au moment où je fais le 57.6 et je me
dis “Waouh, là, j’ai passé un cap, je me rapproche des
premiers”, il y a Pecco qui fait 56.1, je crois. Du coup, il
me recolle encore 1,5 seconde, et du coup tu te dis “Bon bah
là, on est en retrait”.
Aleix Espargaro a essayé le projet 2025
?
« Il n’a fait que le 25, en
fait, il n’a pas essayé le 24. »
Est-ce qu’on peut parler au micro de ses commentaires,
ou non, parce qu’il n’a pas le droit de parler, donc on ne transmet
pas ?
« Non, parce qu’il n’a pas le droit de parler, donc il
ne vaut mieux pas transmettre. »
Les pilotes d’essai, ils font des tests, en ce
moment…
« Oui, j’ai vu que Nakagami est en Malaisie, mais du
coup je n’ai pas de feedback. Ça ne me sert pas, en fait, d’avoir
du feedback, parce que ça ne change pas moi mon job et ce que je
dois faire sur la moto, quelle que soit la moto que j’ai. Ça ne
change rien. Mais oui, dans tous les cas, ça bosse, ça roule.
Nakagami, il est en pleine bourre on va dire: il a du feeling, du
coup c’est bien qu’il teste là actuellement. Et c’est vrai que
c’est bien, ça évite de faire déplacer le pilote européen en
Malaisie, c’est plus Nakagami qui est bien pour tester
là-bas. »
Tu gardes toujours cette
approche que l’on pourrait résumer en disant ”je ne veux pas savoir
ce qu’il y a de différent sur la moto. Moi je prends la moto et je
roule, et je vous dis ce que j’en pense” ?
« Ouais, parce que je veux rester
pilote. Parce qu’à un moment, disons faire des choses que par la
hargne, que par l’envie, et ben il faut vraiment avoir le moins
d’informations possibles dans la tête, pour revenir après à ce
côté, on va dire “moins je pense, mieux j’avance”, ou
alors “ils ne savaient pas que c’était impossible, donc ils
l’ont fait”. Mais voilà, quand tu ne sais pas, c’est mieux
! »
Tu vas tester avec Somkiat Chantra en janvier
?
« Oui ! On va tester. En fait, on va aller faire 2
jours avec lui sur la CBR. Ça me fait un entraînement au chaud à
Buriram, ça fait recouper finalement la période de janvier, presque
une semaine, le temps de faire l’aller-retour et tout ça. Mais au
moins ça fait rouler au chaud. »
C’est pour l’encadrer un petit peu
?
« Oui, voilà, pour essayer de voir
comment il peut s’adapter et si moi je peux
aider. »
A suivre très vite…
Interview Johann Zarco
Interview Johann Zarco
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