Après nous avoir expliqué la genèse de sa très belle initiative à Carthagène lors de la première partie de cette interview, puis les avantages du circuit espagnol dit dans la deuxième partie, ainsi que son plaisir à partager son expérience avec les plus jeunes dans la troisième partie et son aventure victorieuse au Japon dans la quatrième partie, Johann Zarco a encore pris du temps pour revenir sur sa saison MotoGP 2024 au guidon de la Honda RC213V du team Castrol LCR, et bien plus…
Décidément, l’homme derrière le pilote ne cessera jamais de nous étonner, évidemment en bien, et nous en profitons pour lui adresser un très grand merci et nos meilleurs vœux pour la saison à venir !
Belles sensations donc sur l’endurance, mais belles
sensations aussi cette année en MotoGP, où tu as connu plusieurs
phases : quand tu as commencé sur la Honda, tu savais que ça allait
être un projet long et difficile, mais au bout d’un
moment on t’a quand même senti un peu énervé, découragé, “il
faut un autre projet”, et cetera. Et puis après, à partir du
test à Misano, on t’a vu prendre du plaisir et bien progresser
jusqu’à la fin de l’année. Donc c’est aussi quand même une année
positive en MotoGP, non ?
Johann Zarco : « Ouais, c’est positif
justement d’avoir su évoluer, même mentalement, pendant l’année. Et
je pense que c’est venu après avoir essayé la moto des 8 Heures de
Suzuka, où je me suis rendu compte qu’en fait j’avais presque les
mêmes commentaires et les mêmes problèmes que sur la MotoGP. Et
c’est là où je me suis dit “Bon, ben quels que soient les
problèmes de la MotoGP, tu as aussi des problèmes, toi dans ta
tête, quoi ! C’est que tu te bloques à des sensations, à des
croyances, qu’il faut déverrouiller. Vois ton sujet autrement
!”. Quand j’ai commencé à faire ça, j’ai commencé à beaucoup
mieux piloter la MotoGP, dans ses limites parce qu’on reste loin,
mais c’est ce qui m’a permis en fin d’année faire une quand même
une belle différence par rapport aux autres
pilotes. »
Au moins autant que les progrès techniques de la machine
?
« Oui.”
Parce que tu as quand même eu des évolutions
techniques…
“Oui, parce que les autres aussi
se sont rapprochés plus des points, tout ça, et même Marini a fait
des courses intéressantes, où finalement je n’avais pas énormément
d’écart avec lui. Mais oui, oui, moi je pense que ça m’a aidé.
Parce qu’elle est considérée comme la meilleure moto, la moto
d’endurance, et j’ai vu que je m’attendais à être beaucoup plus
facile avec. Et en fait, rouler vite, avec n’importe quelle moto,
ce n’est pas facile, ce n’est pas donné à tout le monde, et surtout
il y a une technique à avoir. Ca m’a fait une bonne piqure de
rappel, de ne pas perdre cette technique, ou de savoir
l’adapter.”
C’est impératif pour toi que Honda continue au moins au
niveau elle a terminé la saison en 2025
?
« Ouais, obligatoire.
Obligatoire, on ne peut pas dire ça, mais oui, c’est impératif,
parce que repartir en arrière pour essayer de réévoluer, on sera
toujours en retrait. »
Ça pourrait te démotiver ?
« Démotiver, non !
Parce qu’il y a un objectif dans l’objectif, c’est à dire qu’on
cherche à être dans les 10, progresser, mais on va dire que tant
que je peux rester le premier pilote Honda, ça permet de garder une
crédibilité. Donc quel que soit le niveau de la moto, si je reste
le numéro 1 de la marque, au moins je garde la marque confiante en
moi. Ça, ça peut être important. Mais après, c’est resté premier
pour viser 2027, où, on ne sait jamais, il peut y avoir, grâce au
changement de règlement et de motos, un avantage pour Honda d’un
seul coup, ou un avantage pour les
Japonais. »
Il y a quand même un gros changement en 2025, c’est que
maintenant Honda a une équipe de test très solide, avec toutes les
signatures qu’il y a eu pendant l’année. Tu penses que c’est
quelque chose qui va changer les choses
?
« J’espère, j’espère ! Après, du sang nouveau avec
Aleix Espargaro, ça peut être très bien, et pour faire avancer les
choses aussi, avec une vision différente, c’est Romano (Albesiano).
Et ça, pour l’instant il ne peut pas encore, disons, entrer en
action tant que 2025 n’a pas commencé. Donc curieux en fait après
le premier test de Malaisie, même le shakedown finalement, de voir
comment les choses vont pouvoir avancer à partir de là. Parce que
actuellement le projet 2025 ne va pas mieux que le 2024. Et ça, ça
veut dire qu’en fait, c’est comme si 2024 n’avait pas assez servi,
parce que finalement le projet 2025 est pareil, voire moins
bien. »
Ça, tu l’as découvert au test privé à
Jerez ?
« Oui. »
A suivre très vite…
Johann Zarco Carthagène MotoGP
Johann Zarco Carthagène MotoGP