Johann Zarco nous ayant déjà expliqué la genèse de sa très belle initiative lors de la première partie de cette interview, il en arrive maintenant aux avantages du circuit de Carthagène proprement dit.
Le pilote français le connaissait déjà pour y avoir roulé en janvier de cette année et l’an passé. Le tracé est équilibré et assez complet, avec beaucoup de freinages sur l’angle, du dénivelé et même une courbe en dévers.
En tant qu’observateurs extérieurs, nous avons été particulièrement impressionnés par la mise en rythme de Johann Zarco, quasiment aussi rapide qu’en Grand Prix, alors que le matin les températures avoisinaient la douzaine de degrés dans l’air. En gros, un tour lui a suffi pour comprendre l’adhérence de la piste et attaquer au passage suivant. Dans ce domaine, les deux pilotes MotoGP et Moto2, Johann Zarco et Barry Baltus, ont fait la différence par rapport aux autres.
Pour le reste, Johann Zarco vous explique lui-même ce que peut apporter un tel roulage sur une moto de série, avant d’aborder d’autres facettes, et de cette expérience espagnole, et de l’actualité du pilote MotoGP.
Donc ça se passe bien, comme on l’a vu hier, avec une
météo typiquement espagnole de 19° en décembre, mais aussi un
circuit intéressant sur le plan
technique…
Johann Zarco : « Oui, une piste technique que je connais, et du coup
c’est pour ça que j’avais plaisir à venir à Carthagène, parce que
je sais qu’en hiver il peut faire un peu frais même s’il fait beau,
mais une piste équilibrée “gauches-droites” où j’ai déjà eu un
entraînement là en janvier 2024 et en janvier 2023. Du coup, j’ai
des références et je sais que Acosta s’est énormément entraîné ici.
Aldeguer aussi, et je vois comment évolue leur pilotage, ce qu’ils
ont aussi à développer un peu naturellement, ce qui me manque aussi
un peu, ce feeling sur l’avant, et je trouve que c’est une piste
qui s’y prête. Du coup, elle est à la fois rapide pour profiter de
la CBR 1000, mais pas trop grande pour ne pas finalement trop user
la moto. Enfin… on n’amène pas la moto à fond, et ça permet
vraiment de faire des tours de qualité. Donc oui, cette piste est
un peu idéale pour moi, pour ce que je recherche, pour la sécurité,
on va dire la température des pneus, la mise en route de toute la
machine, et on va dire pas chère, avec le restaurant qui est là et
qui nous fournit des sandwichs. Il y a tout ce qu’il faut
facilement.”
Ce que tu travailles
personnellement sur ton pilotage ici, c’est d’être moins crispé sur
la moto ?
“Oui,
c’est ça. Je mets mon cardio sur la moto parce que je sais que je
suis capable d’aller vite, mais à chaque fois avec une certaine
tension sur la moto, et le but c’est de gagner encore en vitesse,
ou déjà rouler à la même vitesse mais avec moins de tension. Parce
que si je mets moins de tension sur la moto, j’ai du mal à dire
mais je perds tout de suite presque une seconde ou une seconde max,
alors qu’il faudrait qu’en mettant moins de tension je perde à la
limite que 2 dixièmes, et là ça devient très intéressant parce que
c’est un peu la clé en Moto GP pour être
régulier.”
“Là, tu as déjà amélioré ton meilleur temps
ici…
Oui. Surpris, donc très content pour ça, parce qu’en fait je
suis arrivé avec en tête des sensations à développer, mais
finalement, entre janvier 24 et décembre 2024, ben il y a eu la
saison sur la Honda, sur laquelle j’estime avoir progressé sur mes
sensations, sur le pilotage. Et là, je suis arrivé en fait en
appliquant presque directement ce style de pilotage, que j’avais
tenté de travailler aussi à Aragon au mois d’août avec la CBR, et
en fait dès le premier run j’ai été dans des références super
bonnes, et quand j’ai remis un pneu neuf, en fait j’ai battu mes
temps. Et ça, c’est cool parce que j’avais beaucoup plus forcé en
janvier 24, et ça veut dire qu’en fait, ma technique a
progressé.”
A suivre très vite…
Johann Zarco Carthagène