De Diana Tamantini / Corsedimoto.com
Francesco Bagnaia sur le chemin du retour à Misano. La condition physique, la surprise Dovizioso, le rêve de l’équipe d’usine, les attentes… L’interview.
« L’équipe officielle est clairement le rêve, mais nous verrons… » Francesco Bagnaia est actuellement au centre d’un ballottage chez Ducati pour occuper la selle laissée libre par Dovizioso. L’ancien champion du monde Moto2, cependant, se concentre actuellement davantage sur sa rééducation, après sa blessure due à un accident à la fin de la FP1 à Brno. L’objectif est de revenir à Misano, en remontrant les signes importants de progression qui s’étaient manifestés avant la blessure.
Comment va la jambe ?
« Dans l’ensemble, je dirais bien, je me sens plutôt
bien. Nous avons travaillé très dur ces jours-ci pour y
parvenir. »
Nous reverrons-vous en action à Misano ?
« A mon avis c’est très probable, mais je laisse le dernier mot
à la moto… On verra comment ça se passe, mais je suis assez
confiant. Le plus important sera de voir si tout va bien, et une
fois sur place, nous le saurons. Le but pour le moment est de
penser à finir la course et de tout faire correctement, sans aller
à l’encontre de la rééducation effectuée jusqu’à présent.
»
Ce serait bien de revenir pour l’événement à domicile,
et avec le public dans les gradins.
« Je suis vraiment content de ça. Jusqu’à présent, de voir des
gens vous acclamer et vous regarder depuis les gradins
nous a beaucoup manqué.
»
Mais avant la blessure, vous montriez de bons signes de
progression. Qu’est-ce qui a changé depuis l’année
dernière?
« Dès le début, je me suis senti beaucoup mieux avec la
nouvelle moto. Après toute l’expérience que j’ai eue pour apprendre
le style de pilotage de la Ducati, qui est très particulier, je me
suis immédiatement adapté cette année. J’ai
travaillé pour que ce style soit un peu plus le mien et j’y suis
plutôt parvenu : à Jerez je me débrouillais bien, ainsi qu’à Brno,
même si malheureusement je n’ai eu qu’une séance. »
De quelle manière la Ducati s’est-elle améliorée, à
votre avis ? Cependant, en comptant que vous êtes passé d’une GP18
à une GP20…
« Pour moi, c’était un pas beaucoup plus grand que pour les
autres pilotes Ducati. En tout cas, j’ai vu que la nouvelle moto
(en plus des nouveaux pneus) s’adapte beaucoup plus à mon style de
pilotage. Je suis capable de freiner fort et de gérer plus de
vitesse de passage… Dès le début, la sensation était excellente,
surtout avec l’avant, ce qui m’avait manqué l’année dernière.
»
En tant que pilote, par contre, en quoi pensez-vous vous
être amélioré ? En plus d’avoir plus d’expérience.
« Je pense qu’on peut parler de l’adaptation à la moto, et au
type de travail à faire dans le box. J’ai davantage accepté cette
façon de conduire et je me suis forcé à m’améliorer en freinage, ce
qui était mon point faible l’année dernière. Je dois dire aussi que
la moto « est venue vers moi ». »
Marché des pilotes: quand aurons-nous une communication
officielle ?
« Je ne peux pas dire pour le moment, nous attendons
tous. La seule certitude est que je resterai avec Ducati
pendant les deux prochaines années, mais nous devons déterminer
dans quelle équipe. »
Valentino Rossi vous verrait bien dans l’équipe d’usine,
Jack Miller aimerait vous retrouver comme
partenaire de stand…
Bien sûr, ça fait vraiment
plaisir. C’est très agréable de savoir que d’autres personnes
pensent que je peux faire partie de l’équipe d’usine. »
La rupture Dovizioso–Ducati a-t-elle été une surprise ou
vous y attendiez-vous?
« Honnêtement, je ne m’y attendais pas. Cela a
été une année difficile pour tout le monde en raison du coronavirus
qui a été là et qui est malheureusement toujours là, alors oui,
vraiment une surprise totale. »
En attendant la communication officielle, où vous
verriez-vous ?
« Rejoindre l’équipe d’usine en MotoGP serait certainement
génial: c’est une ambition que j’ai toujours eue, un grand rêve.
Mais je dois dire que Pramac est une équipe soudée, dans laquelle
je me sens vraiment bien, de Paolo Campinoti à Guidotti en passant
par tous les garçons. De toute façon, je serais
heureux, mais si c’était l’équipe d’usine… Ce serait ce petit plus
qui motive tous les pilotes. »
Sur le plan personnel, vous sentez-vous «prêt» pour
l’équipe officielle ?
« Dans le passé, cela a été le cas pour Álex Rins, Joan Mir,
Marc Márquez… Ils sont arrivés directement dans une équipe d’usine.
C’est une pression qui peut être soutenue, voire une incitation à
faire encore mieux, avec une usine derrière vous, qui vous soutient
au maximum. »
Quelles sont les attentes pour le reste de la saison
?
« Nous trouverons des pistes où Ducati a toujours été très
rapide. Je m’attends à être au moins aussi compétitif qu’à Jerez.
En effet, j’espère l’être déjà à Misano. Bien sûr, tout devra être
fait calmement : la fracture est assez fraîche, tout comme
l’opération, mais j’espère être rapide tout de suite. Nous y
travaillons. »