Après le GP de Silverstone et le très bon huitième chrono de son pilote Bradley Smith en qualification, Florian Ferracci a abordé la fin de saison à Misano avant de la poursuivre en Aragon, en Thaïlande, à Motegi, en Australie, à Sepang et enfin à Valence. Ce sera ensuite l’arrivée de Johann Zarco au sein de l’équipe officielle KTM, dès le lendemain du GP de Valence. Revenons sur Misano.
Randy de Puniet a participé aux tests KTM MotoGP lundi et mardi derniers à Misano, avec Pol Espargaro (mais sans Bradley Smith, ni Mika Kallio). Quelles sont les qualités de Randy en tant que pilote essayeur ?
« Randy est un excellent essayeur qui a énormément d’expérience car il a roulé avec de nombreuses machines très différentes dans plusieurs catégories. Il a ainsi couru avec la Kawasaki (2006 et 2007), la Honda (2008 à 2010) et la Ducati Pramac en 2011 en MotoGP et il roule désormais avec la Kawasaki en endurance. Il a également été pilote d’essai sur la Suzuki (et wild card à Valence sur la GSX-RR en 2014) donc il a beaucoup de connaissances dans des domaines extrêmement variés.
« De ce que j’en sais, tous les teams qui l’ont employé ont toujours été contents de son feedback (retour d’informations), des sensations qu’il communiquait aux techniciens et qui étaient systématiquement proches de celles des pilotes titulaires.
« Si KTM l’a rappelé à Misano pour ces deux jours d’essais à la place de Mika Kallio, c’est qu’ils sont contents de lui, et ce depuis ce qu’il avait fait un test lors de la première année d’existence de la RC 16. »
A-t-il du mérite parce qu’il roule habituellement en endurance et que le rythme en MotoGP est nettement supérieur ?
« Ça a dû lui faire drôle quand il est remonté de nouveau sur la KTM, surtout qu’elle a beaucoup changé depuis le tout début. Randy avait roulé avec la moto avant qu’elle ne coure en MotoGP, lors de la première année où on ne faisait seulement que des essais. Et je peux te dire que la machine a beaucoup évolué depuis !
« Par contre ça risque d’être difficile pour lui ces jours-ci au Bol d’Or de passer de cette machine de MotoGP à une moto d’endurance. »
Lors du Grand Prix de Silverstone il y a une vingtaine de jours, la KTM avait réalisé sa meilleure qualification de l’année avec le huitième temps. C’était un peu moins bien à Misano avec le dix-septième temps. Malheureusement la course anglaise a été annulée. En quoi Silverstone est-il plus favorable à la RC16 que Misano ?
« Ce circuit a un meilleur grip sur le sec et est plus rapide comparé à Misano. Mais il faut souligner qu’il s’agissait à Silverstone de la course à domicile de Bradley (Smith). Pour cette raison, il devait être surmotivé, je pense.
« Deuxièmement il y a eu des séances avec des conditions particulières avec le sec, le mouillé, le semi-humide, etc. Bradley excelle dans ces conditions (ndlr : 2e du GP de Misano en 2015 en restant en slicks sur le mouillé, son meilleur résultat en MotoGP), tout comme Loris Baz (4e en 2015 à Misano en MotoGP). Ces deux pilotes sont très bons quand les conditions sont particulières.
« Pour ce qui est de Misano, c’est un circuit où nous avons eu toujours un peu de mal. Ça tourne beaucoup, le grip est moyen. Il faut qu’on travaille là-dessus, et c’est la raison pour laquelle l’équipe est restée faire des tests le lundi et le mardi. »
Parmi les circuits qui restent au calendrier de cette année (Aragon, Thaïlande, Motegi, Phillip Island, Sepang et Valence), quels seront les plus favorables aux KTM MotoGP ?
« On devrait être bien en Aragon et à Phillip Island. A Valence, ça n’a jamais été trop bien car il y a beaucoup de virages lents comme à Misano. »
Que penserais-tu de Dani Pedrosa comme pilote de développement chez KTM ?
« Je n’en penserais que du bien car il a beaucoup d’expérience, il a été trois fois Champion du Monde en 125 et 250, a participé à 289 GP (211 en MotoGP) et en a remporté 54. Depuis qu’il a commencé en MotoGP en 2006, il a gagné une course par an au minimum jusqu’à l’année dernière, et 2018 n’est pas fini.
« De ce que j’ai entendu, quand il règle la moto, le coéquipier de Dani Pedrosa copie les réglages. Il est très précis et ses choix plaisent à ses équipiers. »
Malgré la différence de poids ?
« Malgré la différence de poids et de taille. »
Certains éléments de l’ensemble aérodynamique de la KTM RC16 ont été fabriqués au moyen de l’impression en 3D*, à l’instar d’autres machines de MotoGP. Penses-tu que c’est une technique qui est amenée à se développer dans l’avenir ?
« A vrai dire, cette technique est déjà très développée. On l’utilise quand on a besoin de prototypes pour les petites pièces comme les supports et les pattes, pas seulement les éléments de carénages. Mais pour les petites pièces pour fixer sur la moto des fils ou autres, ils ont recours à cette technique. Cela permet de vérifier l’efficacité de ces pièces, qui sont ensuite fabriquées en carbone, en titane, en aluminium… Pour faire un « premier jet » c’est très pratique. »
C’est un net progrès au niveau du gain de temps par exemple ?
« Oui, c’est sûr, c’est un très net progrès. Et le plus incroyable est que certaines de ces pièces sont fixées au moteur, donc soumises à la température et aux vibrations, et ça se passe très bien. On pourrait même les garder dans le temps. »
*Voici la photo d’un de ces appendices ci-dessous (merci pour cette photo à Thomas Morcellino / OffBikes).
#team38 Future is clear, now back to work @MotoGP #SanMarinoGP pic.twitter.com/qZXeIfLPzb
— Bradley Smith (@BradleySmith38) September 8, 2018
Photo de titre © Marc Sériau
Autres photos (sauf 3D) @ Markus Berger pour KTM
Vidéo @ motogp.com / Dorna