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Pendant que ses collègues découvraient à Buriram le Grand Prix de Thaïlande, Sylvain limait beaucoup plus discrètement le bitume du circuit de Motegi avec l’équipe de développement Suzuki. La GSX-RR progresse à pas de géant, et Guintoli y est clairement pour quelque chose.

Comment se sont passés tes récents tests à Motegi pour préparer ta future wild card au GP du Japon ?

« Ces tests avaient pour but de préparer le Grand Prix, mais ils étaient importants pour nous aussi pour le développement, pour le futur, pour la saison prochaine. On a testé de nouvelles pièces. Il va y avoir du nouveau très bientôt. Suzuki travaille d’autant plus d’arrache-pied maintenant sur le développement. On n’a pas travaillé spécialement sur la mise au point pour le prochain GP, c’était surtout un test de développement. »

Comment se déroule l’évolution de la moto ? Quels sont ses progrès depuis que tu as commencé à travailler dessus ?

« La moto est homogène. On l’a vu récemment sur des circuits différents comme Aragon et Buriram. Elle fonctionne bien avec l’usure des pneus. Il manque un peu de moteur, donc on travaille là-dessus. Il y aura d’ailleurs bientôt une évolution.

« On a vu que Buriram comportait des accélérations importantes, comme à la sortie des premier et troisième virages. Je pensais que ce serait pour cette raison une course difficile, mais Rins est parti de loin, est remonté dans le bon groupe et a fini 6e à seulement 3.023 du vainqueur.

« Donc ça progresse. C’est une moto qui est maintenant bien balancée, qui est efficace sur toute la durée de la course en tenant compte de l’usure des pneus. »

L’année dernière, le Président de Suzuki (« Representative Director and President (CEO & COO) » Toshihiro Suzuki était venu à Motegi pour le GP, où Iannone et Rins avaient signé leurs meilleurs résultats de la saison avec les 4e et 5e positions (avant : 8e à Misano). La présence du patron est-elle si motivante que ça ?

« Oui, c’est sûr qu’il est très motivant d’avoir les grands responsables qui se déplacent. Motegi était une course particulière l’année dernière parce qu’il a plu. D’ailleurs c’était la première fois depuis très longtemps qu’il avait plus tous les jours. Toutes les séances se sont déroulées sur piste mouillée et la course également.

« C’est toujours motivant pour les pilotes d’avoir les responsables sur place. Il est important de voir que l’entreprise est motivée. Ça montre à toute l’équipe quelle est pour le constructeur l’importance du projet. »

Suzuki a terminé cette année jusqu’à présent 5 fois sur le podium (Argentine, Austin, Jerez, Assen et Aragon) dont Alex Rins une fois deuxième aux Pays-Bas à 2 secondes de Marc Marquez. En Aragon, Iannone a fini 3e à 1.2 du vainqueur Marquez, et Rins 4e à 2.6. D’où vient ce progrès par rapport à 2017 (0 podium, avec les mêmes pilotes) ?

« L’année dernière, la saison a été rendue difficile quand l’hiver précédant un choix de moteur a été validé qui n’était pas le bon. Et comme Suzuki ne disposait pas des concessions en 2017, il était alors impossible de revenir en arrière. Il y a eu un gros travail d’effectué pendant toute la saison pour essayer de compenser ce déficit.

« Cette année, on est parti avec une base nettement plus performante. Les résultats actuels sont dus également à Rins qui revient en forme et qui est maintenant un des pilotes forts. Iannone est un pilote rapide et tous les deux réalisent de bonnes performances qui motivent le team.

« On est sans arrêt maintenant en fait en train de chercher des évolutions. Tout le monde l’hiver dernier a constaté une bonne évolution de la Ducati et de gros progrès moteur de la Honda. On a parlé pendant un moment des difficultés de Yamaha… qui ont soudainement disparu à Buriram ! Et Suzuki est toujours dans le coup. J’espère qu’on va continuer de cette manière et je pense que ce sera le cas pour cette fin de saison.

« Les tests de Motegi ont servi également à confirmer les axes de développement pour l’année prochaine. C’est ça le MotoGP : une évolution constante des performances de la machine, l’adaptation de ces performances aux capacités des pneus en fonction des différents circuits, et le travail sur les points faibles. »

La deuxième partie de cette interview sera publiée en début de semaine prochaine.

Vidéo Suzuki : « GSX-R1000 & GSX-RR TECH WITH SYLVAIN GUINTOLI » (Ajoutée le 20 août 2018)

Photos © Suzuki, Michelin et motogp.com / Dorna

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