Bien sûr, tenter d’en savoir un peu plus sur la moto qu’utilisera Johann Zarco tout au long de cette saison n’est pas un exercice facile, tellement une chape de confidentialité recouvre les secrets que cachent les MotoGP de tous les teams présents sur la grille.
Néanmoins, ce n’est pas une raison suffisante pour ne pas essayer, et nous avons donc contacté Guy Coulon qui nous a confié… ce qu’il avait le droit de nous dire !
Il faut donc savoir lire entre les lignes pour comprendre que, même si elle est basée sur une partie-cycle 2016, Johann Zarco disposera cette saison d’une Yamaha encore plus performante que celle de l’année dernière…
Devant cette certitude, le seul point d’interrogation reste donc de savoir comment a évolué la concurrence durant cet hiver, en particulier en condition de course, un domaine où, hors micro, le responsable technique du team Tech3 se montre également confiant…
Première réponse concrète dans 11 jours !
Bonjour Guy. Est-ce que, suite à la décision de Johann de repartir pour cette saison avec une moto 2016, on peut dire que vous avez grosso modo la même moto que l’an dernier, et si tel est le cas, quelle est l’influence des modifications que l’on peut voir, comme les ailerons, ou que l’on connaît, comme le moteur qui prend plus de tours ?
Guy Coulon : « Non. Grosso modo, oui, mais en fait, non. Les réglages vont sûrement être un peu changés car nous disposons d’une moto qui va plutôt être en configuration 2018. En fait, on a des pièces de 2016, 2017 et 2018, et tout ça est un peu mélangé. C’est pour cela que j’appelle ça une configuration 2018. En gros, dans ce qui est disponible, on a à peu près le même châssis que les pilotes usine mais pas le moteur 2018. On a le même moteur que l’an dernier, mais qui prend un peu plus de tours. On n’a pas le moteur 2018 avec un peu moins de tours, mais celui de l’an dernier avec un peu plus de tours, ce qui n’est pas du tout la même chose. »
Avec les ailerons, que vous n’aviez pas l’année dernière, ainsi qu’un plus haut régime… (Guy nous coupe)
« Oui, l’aérodynamique est différente, ainsi que tout un tas d’autres choses dont je ne peux pas parler. C’est ce qu’on appelle une configuration 2018, car il y a des choses que ni nous, ni l’usine, ne pouvions disposer l’année dernière. »
Il y a donc plus de choses différentes que ce que l’on pouvait penser et, du coup, notre question n’a plus vraiment de sens : les réglages doivent être complètement différents de ceux de l’année dernière…
« Ce n’est pas que les réglages ne sont pas du tout les mêmes que ceux de l’année dernière, mais ils seront un peu différents, notamment pendant tout le début de saison durant lequel on n’avait pas ce type de pneus. Chez Michelin, entre l’avant et l’arrière, les pneus sont stables depuis à peu près la mi-saison. En particulier, durant toute la première partie de saison, on a dû rouler avec un pneu avant différent. C’est un facteur très important et on aura donc des réglages différents durant au moins toute la première partie de saison. »
À titre d’illustration, quelle est l’implication des seuls ailerons sur les réglages ?
« Il faut travailler sur la suspension avant et éventuellement sur la démultiplication de la boîte de vitesses. »
Lors des derniers tests au Qatar, vous avez encore peaufiné votre base de réglages annuelle ou avez-vous eu le temps de travailler plus spécifiquement sur les réglages en vue de la course de Losail ?
« Avec trois journées exploitables, on a eu le temps de travailler sur la configuration qu’on va utiliser en course. Je pense d’ailleurs que la plupart des équipes ont fait de même. »