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Actuellement Team manager de l’équipe officielle Ducati en MotoGP, Davide Tardozzi a disputé en tant que pilote 75 courses du Championnat du Monde Superbike, en remportant 5, dont la toute première disputée à Donington en 1988. Sept fois Champion d’Italie Superbike, il a ensuite dirigé l’équipe Ducati en WSBK, avec comme pilotes Carl Fogarty, Troy Corser, James Toseland et Troy Bayliss, et à la clé 9 titres de Champion du Monde pilotes et 15 constructeurs.

Davide Tardozzi fait partie du triumvirat qui dirige Ducati Corse, avec le Directeur Général Luigi Dall’Igna et le Directeur sportif Paolo Ciabatti.

Davide, quelle est la situation actuellement en Italie ? On parle de la réouverture de l’usine Ducati.

« Les activités de Ducati ont recommencé de manière limitée lundi dernier. C’était dans le domaine de la production, et on va augmenter la semaine prochaine. »

« Par contre, Ducati Corse est encore fermé. Nous ne sommes pas repartis. Nous travaillons depuis chez nous, via Skype. Les projeteurs travaillent également chez eux, dans leur maison, mais on n’a pas beaucoup de choses à faire (sourire) ! »

« Comme tu le sais, l’évolution est arrêtée en fonction du règlement, et pour le moment on a peu de choses à réaliser. »

Le développement des motos a été gelé jusqu’en 2021. Est-ce un avantage ou un inconvénient pour Ducati ?

« Non, je ne crois pas que ce soit un avantage. Il est tout à fait normal d’arrêter dans ce moment de grande émotion. C’est comme ça partout et pour tout le monde. C’est un moment très difficile pour tous, pour les Européens Aprilia, Ducati et KTM, mais aussi maintenant pour les Japonais. »

« C’est normal qu’on arrête tout. Les usines ne disposent plus des moyens financiers qu’elles avaient auparavant. »

« Il faut regarder la production. Il est sûr qu’on fait les courses pour développer les motos, la technologie, mais aussi pour gagner de l’argent en vendant des motos. »

« La chose la plus importante, c’est la production. Et avec la situation actuelle de la production, il est impossible de faire quoi que ce soit de plus. »

Vous fournissez du matériel pour 6 pilotes, soit 50% de plus que Honda, Yamaha et KTM, et 3 fois plus que Suzuki et Aprilia. Avec une telle quantité, es-tu inquiet pour la reprise ?

« On a déjà le matériel pour cette année. Il est certain qu’on a arrêté la fabrication de pièces prévues pour la fin de la saison, mais avoir les motos prêtes pour les 6 pilotes n’est pas un problème. »

Ducati a proposé une seule moto par pilote en MotoGP. Comment faire alors pour les courses « flag to flag » où on change de moto devant le stand ?

« La proposition de n’utiliser qu’une seule moto n’avait pour but que d’économiser de l’argent. L’idée était de permettre à des teams comme Pramac et Avintia de garder un peu d’argent. »

« Mais il est évident que pour réaliser cette proposition, il aurait fallu changer le règlement. Faire comme en Moto2 et Moto3. »

« Mais tout ça est à oublier. Ducati a été le seul constructeur à faire cette offre, et il ne s’agissait que d’une proposition. J’ai lu qu’un journaliste avait écrit « C’est la guerre entre Ducati et Yamaha », mais ce n’était pas une guerre. Il ne s’agissait que d’une proposition. »

« Les constructeurs se sont réunis une fois au moyen d’une téléconférence et tout le monde a fait des propositions pour économiser de l’argent. C’était une proposition, elle n’a pas été retenue, et ça s’est fini comme ça. Si les autres n’en veulent pas, on oublie. »

As-tu été étonné quand Yamaha a signé, très tôt, Maverick Viñales et Fabio Quartararo, et quand Honda a signé Marc Márquez pour quatre ans ?

« Je crois qu’ils ont fait une bonne chose. Il est certain que Márquez est un pilote exceptionnel. Honda a compris qu’avoir Márquez était plus important que l’évolution de leur moto. Ils savent parfaitement que sans Márquez, Honda aurait des problèmes. Je crois que garder Márquez était la seule chose qu’ils avaient dans leurs têtes. »

« Chez Yamaha, ils ont très bien fait. Ils ont été très intelligents. Ils ont fait ça au bon moment. Je crois que Lin Jarvis et Yamaha ont trouvé une bonne solution, au juste moment. »

As-tu été satisfait des débuts de Scott Redding sur la Panigale V4 R à Phillip Island, où il a terminé trois fois troisième en trois courses ?

« Oui. Je pense que Scott a fait une très bonne première course. Il a été intelligent. J’ai parlé avec lui et il m’a dit qu’il aurait pu essayer quelque chose de plus. »

« En Superbike, il est très important de marquer des points lors de chaque course*. Il a pensé que le moment n’était pas encore arrivé d’attaquer au-delà de la limite. »

« Je me rappelle toujours des paroles de Casey Stoner qui disait « La première partie de la saison avec la tête, la deuxième avec le cœur ». »

*Redding est deuxième du Championnat avec 39 points, derrière Alex Lowes avec 51, devant Toprak Razgatlioglu avec 34, Jonathan Rea avec 32 et Michael van der Mark avec 31.

 

 

Photos © Ducati

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