Pour s’adapter à la situation actuelle, une entreprise spécialisée dans la télévision et ses dérivés se doit d’avoir beaucoup de réactivité et une faculté d’adaptation très développée. Malgré son expérience encore récente des Grands Prix moto, Canal+ a su se mettre au goût du jour et continue son adaptation au quotidien. David Dumain, commentateur de la MotoGP, nous explique la situation vue de l’intérieur.
Comment gérez-vous la situation actuelle sur Canal+ en ce qui concerne les Grands Prix moto ?
« Nous restons au plus près de l’actualité des Grands Prix Moto, avec des interviews exclusives réalisées par Marina Lorenzo de plusieurs pilotes de MotoGP, mais aussi avec des émissions « MotoGP à la maison » quand il y a de l’actualité. »
« Il y a aussi une belle offre documentaire sur la moto avec les rediffusions d’un certain nombre de reportages que nous avions réalisé en 2019, notamment Invisible sur Marc Márquez ou Sport Reporter sur Fabio Quartararo. Nous avons également diffusé le documentaire sur Gardner intitulé Wayne, que j’ai adoré. »
« J’ai aussi eu le plaisir de commenter les courses virtuelles qui ont été diffusées avec les pilotes de MotoGP manette en main. Je ne savais pas à quoi m’attendre et j’y ai pris beaucoup de plaisir, cela permet de les découvrir dans un cadre différent. De plus, il y a eu un vrai succès d’audience. »
Il est question de GP sans spectateurs. Qu’en penses-tu ?
« Si c’est une solution pour permettre au Championnat d’avoir lieu sans risquer la santé des spectateurs et des acteurs du championnat, je pense que tout le monde saura s’en contenter. »
« Nous ferons tout pour que les amateurs de Grands Prix puissent vivre la course à la télévision de manière intense même s’ils ne sont pas dans les tribunes. »
Que penses-tu d’une moto unique par pilote ?
« Si c’est une réelle solution pour limiter le nombre de personnes autour des motos, il faut l’envisager parce que cela peut permettre à la compétition de se tenir dans les conditions nécessaires de sécurité. »
« Mais je pense qu’il ne faut pas que cela reste ainsi si la situation redevient normale, parce que même s’il convient de limiter les coûts, le MotoGP doit rester la catégorie ultime où les pilotes peuvent disposer de deux motos pour donner le meilleur d’eux-mêmes. »
Si beaucoup de Championnats du Monde 2020, dans tous les sports, se déroulaient entre octobre et janvier (éventuellement), cela pourrait faire une gigantesque quantité d’images sportives à diffuser. Comment vous y prendriez-vous ?
« Cela risque effectivement de créer une superposition d’événements sportifs, avec le casse-tête que cela suppose pour établir une hiérarchie entre chaque sport, chaque discipline. »
« Les fans de MotoGP ont répondu présent dès la première année de diffusion des courses sur Canal+, je sais que nous ferons le maximum pour leur proposer tout ce qui sera possible sur cette fin d’année, mais il m’est impossible d’en dire plus, puisque nous n’avons pas encore le détail du calendrier de la moto et des autres sports. »
Devrez-vous renégocier de nombreux contrats ? Car cette situation n’était pas prévue dans les accords originaux.
« C’est une partie qui ne m’appartient pas, même si je sais que la question va forcément se poser.
En dehors de ton travail pour Canal+, quelles sont tes activités ?
« J’ai considérablement réduit mon activité pour me consacrer aux Grands Prix, mais je tenais à garder un peu de place pour la presse écrite. J’écris donc pour Moto Heroes et Petrol Head, où j’ai dû laisser ma place de rédacteur en chef, ainsi que pour Option Auto.
« Sinon je reste producteur de l’émission digitale Sans Concession sur les réseaux sociaux. Enfin j’ai écrit un livre que j’ai terminé durant le confinement, « 20 Histoires Extraordinaires de Moto », et j’en prépare un autre pour la Fnac avec l’auteur Jean-Louis Basset ».