La pause estivale permet aux pilotes de recharger les batteries et aux pros du paddock de dresser un bilan à la mi-saison.
Véritable institution du monde des Grands Prix, Carlo Pernat a eu la gentillesse de prendre quelques minutes pendant ces vacances pour nous partager sa vision.
Comment vois-tu la 2e partie de la saison ? On va s’ennuyer jusqu’au titre de Marc Márquez ?
« Hé ! À 80 %, on va s’ennuyer ! Il faut espérer
que Fabio fasse la grande bataille ou que Ducati retourne à être le
Ducati d’avant, mais en ce moment, Dovizioso est un petit peu en
crise avec l’ingénieur Dall’Igna. Je pense que Dall’Igna n’est pas
content parce qu’il a eu la moto de référence pendant les 2
dernières années mais il n’a pas gagné le titre. Et surtout, il
n’est pas content parce que Lorenzo n’était pas là. Ducati peut
gagner un ou deux Grands Prix, mais seul Márquez peut perdre le
titre mondial.
Après, j’espère que Fabio… ou même Rins : Je suis un fan de Rins
mais il a fait deux stupidités que je ne comprends pas dans les 2
derniers Grands Prix. Ce sont plus des chutes de tête que de
pilotage, mais pour moi Rins est très fort et la moto n’est pas
mal. Je pense qu’il peut gagner un Grand Prix ou deux ».
Et le mystère Lorenzo ?
« Je vais dire une chose que je sais : Avant la chute qu’il a fait, une mauvaise chute avec les vertèbres, Gigi Dall’igna avait parlé avec lui. Si tu te rappelles, quand Petrucci a gagné au Mugello, il a fait 3e après, et pourtant Ducati n’a pas fait son contrat. Car Dall’Igna parlait avec Lorenzo. Et pour moi, Lorenzo pouvait probablement retourner chez Ducati, avec un engagement très faible, un ou deux millions, mais des primes incroyables. Mais après la chute, négative avec les vertèbres et tout, cette liaison s’est terminée. Et ils ont fait le contrat à Petrucci. La chute était très mauvaise et, après les vacances, Lorenzo doit décider que faire pour le futur : Ou continuer avec Honda, ou s’arrêter. Je ne sais pas. C’est sa tête qui doit décider. Tout dépend de lui ».
Tu as écrit un livre…
« Oui ».
Malheureusement, il est en italien…
« Hé, heureusement pour moi, malheureusement pour les Français (rires). Non, j’espère qu’il sera traduit mais cela ne dépend pas de moi. Cela dépend de l’éditeur Mondadori. En 2 mois, il a déjà vendu 6000 livres. Pour un livre sur le sport en Italie, c’est une chose incroyable ! C’est le 3e livre sportif le plus vendu en Italie en 2 mois. Devant, il y a Agassi, Cruyff et après il y a Carlo Pernat. Ils ont dû le rééditer car il était épuisé.Il paraît que c’est Carlo qui disait les paroles, mais c’est Massimo Calandri qui a vraiment fait un bon livre. C’est un homme qui écrit pour la Reppublica et c’est vraiment un bon écrivain. J’ai ouvert la valise et j’ai tout dit. On y parle de tout : Sexe, drogue et rock ‘n’ roll ! ».
Alors justement, on a vu une interview sur le site italien Libero où, déjà, tu te lâches pas mal… On y retrouve le Carlo Pernat à 100%…
« Oui ! Libero, c’est avant tout un journal qui tire à 50 000 exemplaires par jour. Mais j’ai dit seulement 80 %. Il y avait encore 20 % qui étaient dans le livre, mais l’éditeur a dit « stop ! ». Il a préféré ne pas mettre ces 20 %, peut-être parce qu’il avait peur des avocats. Je ne sais pas. Mais ça, franchement, c’était le vrai Carlo Pernat. J’ai ouvert la valise… ».
Pour les lecteurs français, tu peux nous donner une petite idée de ce qu’il y a de croustillant dans le livre ?
« Il y en a beaucoup ! Je parle même de football quand j’étais à Gênes, je parle du Paris-Dakar, mais je parle surtout de Valentino et de Capirossi. J’ai été lié avec Capirossi pendant 14 années; C’était comme mon frère. Et je me rappelle qu’en 2005, j’ai fait une grande bêtise. Son contrat avec Ducati en Grand Prix était terminé, et j’ai parlé avec eux pour qu’il aille en Superbike. Quand je lui ai dit, il m’a dit : « tu es fou ! Carlo, c’est la dernière fois que tu fais une chose comme ça ! ». On fait des erreurs dans la vie (rires) ».