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Carlo Pernat

Lors de la journée de test MotoGP à Valence, nous avons pu recueillir les réponses de Carlo Pernat à quelques unes de nos questions.

Incontournable figure emblématique du paddock depuis plus de quatre décennies, l’agent d’innombrables stars dans le passé, et aujourd’hui d’Enea Bastianini et Tony Arbolino, est connu pour son talent et deux de ses autres qualités : il est toujours très abordable et n’utilise jamais la langue de bois.

Profitons-en !


Carlo, on a eu une magnifique saison quand même, mais il y a 2 ou 3 sujets sur lesquels on peut revenir. Le Sprint, bonne idée, pas bonne idée ? Et à la fin, est-ce que c’est le meilleur qui a gagné ?
Carlo Pernat : “Pour moi, oui, c’est le meilleur qui a gagné. C’est le meilleur parce que pour moi, la clé du championnat du monde, c’était à Barcelone. Quand pour les pneus, Pecco a fait un highside. Il a fait zéro et il a même perdu les deux compétitions après parce que physiquement il était très mal. La clé, c’était là-bas selon moi : si à Barcelone il n’y avait pas eu cette chute des pneus, probablement que le championnat aurait été terminé bien avant, car il avait déjà 66 points d’avantage.
Après, Martin a fait un grand championnat du monde, vraiment très fort. Il est devenu un petit peu nerveux à la dernière compétition, à la fin, mais probablement, oui, le choix du pneu avec Marquez,  c’était probablement la chose qui a décidé le championnat du monde, plus que le Qatar. Le Qatar ? Mais même Pecco a eu ce problème à Barcelone, alors 1 partout, ce n’était pas un problème. Mais c’est ça c’est la compétition.
Mais c’était vraiment un beau championnat du monde parce que déterminer le champion au dernier Grand Prix, c’était pas mal.
Pour ce qui concerne le format, j’ai quelques doutes, honnêtement. Moi j’ai vu que la Formule 1, par exemple, a fait 6 Sprint races. Selon moi, c’était un changement d’époque, parce que je n’ai jamais vu que dans la MotoGP il y avait 2 compétitions. Il faudrait le faire un peu plus avec attention. Selon moi, cette année, 6 ou 7 Sprint races aurait été la limite, parce que les pilotes n’étaient pas habitués. Ils  n’avaient pas l’habitude. Si tu as vu, il a eu beaucoup de blessés. Sur la grille de départ, chaque fois il manquait 2 ou 3 pilotes d’un certain niveau, hein ? Il faut parler un petit peu : ce n’est pas mal les Sprint races, mais tous les Grands Prix, c’est trop, selon moi.” 

Et pourtant, votre pilote, Enea Bastianini, il a connu une année très difficile depuis le début, mais à la fin il était là… 
“Oui, mais honnêtement si tu te rappelles, Marini l’a fait chuter quand il était 2e à la première Sprint race. C’était une année très importante, il pouvait aussi jouer le championnat du monde. Il a perdu 5, puis 3, puis après Barcelone 1, soit 9 Grands Prix , ce qui veut dire 18 courses. La nouvelle moto n’était pas facile à mettre au point en 2023, le nouveau team avec un autre chef ingénieur, pas travailler sur le développement, la rupture du scaphoïde, qui est une des pires choses car pendant trois mois tu ne peux pas faire de fitness, car si tu le casses une autre fois, c’est terminé de faire de la compétition. Donc on ne peut pas juger un pilote à cause de ces choses là ? C’est sûr qu’à la fin, il redevenu le Bastianini, selon moi, parce qu’en Malaisie il a fait une belle compétition, au Qatar il n’a eu pas la chance de rentrer en Q2 mais à la fini il a fait les 3 tours plus vite. Enfin, je pense qu’il continue, honnêtement, je suis content qu’il ait donné à Ducati la confiance de le mettre dans le Team officiel et je pense que 2024 sera peut-être une bonne année, une année pour jouer le championnat du monde.” 

Est-ce que cette année il a été en danger cette année de perdre sa place dans le team d’usine au profit de Jorge Martin ? 
« Eh bien, avec le championnat qu’a fait Martin, honnêtement, on pouvait le faire. Mais le problème principal, c’était le contrat. Il n’y avait qu’une option, mais au mois d’août, a la fin du mois, Ducati a renouvelé et a mis dans les papiers qu’il était dans le team officiel pour la saison 24. Alors quand tu fais un contrat, après tu le fais en béton, c’est normal.” 

Le passage de Marc Marquez chez Ducati, incroyable, non ? 
« Ce qui est incroyable pour moi, c’est l’opération qu’a fait Gigi Dall’Igna ! Ce n’est pas Ducati qui l’a faite, Ducati était un petit peu contre cette opération. Mais Gigi est un ingénieur, et quand un pilote qui a gagné autrefois les championnats du monde veut sa moto, il est content. Il a fait lui même  l’opération, selon moi, et moi je crois que c’est sûr que Marquez jouera le championnat du monde la prochaine année, tout ça c’est sûr hein ? Quand tu mets sur la meilleure moto le meilleur pilote, qui va gagner (rire) ? 1 + 1 = 2, hein, jamais 3, jamais. Mais il faut voir si d’un point de vue physique et mental, c’est le même Marquez. Mais je le connais, il sera dur et sera là sûrement pour le championnat du monde. » 

Pour un autre de tes pilotes, Tony Arbolino, son nom a été évoqué en MotoGP mais il a connu une deuxième partie de saison plus difficile…
« Arbolino, il a fait la première partie du championnat du monde vraiment fort. La deuxième, non. C’est probablement la tête, je ne sais pas, pas la moto, pas mal la tête. Il doit être constant dans le haut, pas constant les premiers Grand Prix et après non. C’est pour ça qu’il est bon de rester encore une année dans la Moto2 pour une maturité totale.
2024 est une année très importante pour lui, parce que s’il fait bien le championnat, il passe sûrement en MotoGP. Ou alors peut-être qu’il restera un pilote de Moto 2 hein, c’est très important pour lui. » 

 Carlo Pernat, vous nous préparez une surprise, ou pas ? 
« Non, une surprise non, parce que moi je continuerai à faire ce que j’ai fait. La surprise pour moi, qui n’est plus que surprise, c’est que je veux gagner encore un championnat du monde dans ma carrière : ou Arbolino, ou Bastianini, un des deux doit me le donner. Après, stop ! (Rires) » 

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