MotoGP Interview 'Aspar' : « Márquez est plus rapide que Bagnaia ; et Pecco est très complet, un gentleman ».

Jorge Martínez ‘Aspar’ nous a parlé de ce qu’il attend du duel entre Marc Márquez et Pecco Bagnaia en MotoGP.

Jorge Martínez ‘Aspar’ est l’un des plus grands noms du motocyclisme espagnol. Non seulement il est entré dans l’histoire en remportant quatre titres mondiaux, mais de nombreux champions actuels du motocyclisme sont passés par son équipe. Ainsi, Pecco Bagnaia et Jorge Martín ont partagé les box de l’équipe Aspar en Moto3, bien avant de devenir champions du monde en MotoGP. De plus, cette année, il célèbre le titre de David Alonso, la grande promesse du motocyclisme actuel. Pour l’instant, il n’envisage donc pas de revenir en MotoGP, mais il nous a parlé de ce qu’il attend de cette nouvelle saison et des principaux protagonistes.

Le duel entre Marc Márquez et Pecco Bagnaia, qu’en attendez-vous, Jorge ?
« Voyons, comme lorsque je parlais de Pecco et Martín, je donnais mon opinion parce qu’ils ont été mes pilotes et que je les connais très bien. Je pense que nous sommes dans une position similaire aujourd’hui, même si j’ai évidemment considéré Marc à un niveau plus personnel, non pas comme mon pilote, mais comme Márquez, huit fois champion du monde. Heureusement, l’année dernière, il est venu s’entraîner avec nous sur mon circuit, la semaine dernière il est venu s’entraîner sur mon circuit, et aujourd’hui il est à nouveau sur mon circuit pour s’entraîner. Je suis très heureux de les voir, lui et son frère, ainsi que tant d’autres pilotes, puisque hier il y avait Quartararo, Rins, Martin sur notre circuit.
Mais revenons à notre sujet, Pecco est un gentleman. Pecco est un pilote très rapide, c’est un pilote très complet. Je pense qu’il a fait une très bonne saison l’année dernière, mais il a commis quelques erreurs. Voyons ce qui se passera avec les autres marques de motos, comme Aprilia ou KTM et d’autres, si elles se rapprochent, ou Yamaha qui semble faire ce pas en avant. Mais entre eux deux, je pense que ce sera un championnat propre, j’en suis convaincu. Je pense que Marc est évidemment plus rapide que Pecco, et Pecco est un pilote très complet dans toutes les conditions. Je pense que celui qui commettra le moins d’erreurs sera champion du monde ».

Nous connaissons tous la force psychologique de Marc : ce sera une arme importante ?
« Je pense que si nous devons souligner quelque chose à propos de Marc Márquez, en particulier avec la blessure, après la blessure et avec ce qu’il a fait l’année dernière chez Ducati et maintenant, c’est qu’il montre qu’avant tout, de façon certaine, il veut gagner. Je pense que c’est la grande différence entre un pilote comme Marc et le reste des pilotes. Il y a des pilotes qui placent l’aspect économique, la sécurité ou les chutes au-dessus de tout.
Si vous regardez l’histoire de Marc, c’est le coureur qui a eu le plus de chutes dans l’histoire. Et pourtant, il est toujours le même. L’année dernière, il a eu un peu moins de chutes, mais l’année précédente, il avait battu tous les records de chutes. Il est donc admirable qu’un coureur huit fois champion du monde, qui n’en a pas besoin financièrement, ait dit « Je me fiche de tout, je veux être à nouveau champion du monde ». Et je pense que c’est ce qui fait la différence avec les autres ».

Pedro Acosta dépendra-t-il de la moto pour être aux avant-postes ?
« Je pense que Pedro a fait preuve d’un talent incroyable. Je dirais qu’il est probablement le deuxième pilote le plus talentueux de la catégorie. En termes de faim, d’agressivité. Évidemment, il faudra savoir comment se comporte la KTM, et il faudra savoir s’il franchit ce petit pas en régularité. Je veux dire que l’année dernière, il a déjà prouvé qu’il était aussi rapide que n’importe quel autre pilote, avec une moto légèrement inférieure. Mais nous devons savoir si maintenant il sait comment contrôler cette situation, si sa moto est prête à terminer troisième, quatrième, cinquième, ou si c’est le jour où il pourra monter sur le podium ou gagner. Mais bien sûr, s’il a toujours cette envie de gagner par-dessus tout, et s’il continue à chuter, comme cela lui est arrivé surtout en fin de saison…
C’est ce que nous devons savoir, et c’est quel Pedro Acosta nous allons trouver ».

Acosta est l’un des rares, maintenant que j’y pense, à ne pas avoir joué pour votre équipe, n’est-ce pas ?
« Nous étions sur le point de le signer, je me suis assis à l’époque avec son manager, Albert Valera. Mais à la dernière minute, ils me l’ont enlevé. Parce que je voulais lui donner un contrat qui soit conditionné à des résultats et qu’il puisse progresser avec moi. Et finalement, au dernier moment, ils me l’ont enlevé et ça n’a pas pu se faire. Mais oui, nous étions sur le point de le signer ».