Miguel Oliveira a remporté une victoire surprise lors de la deuxième manche du MotoGP 2022, s’imposant à Mandalika devant les Français Fabio Quartararo et Johann Zarco. Un succès obtenu dans des conditions difficiles, alors que le départ de la course a été retardé de plus d’une heure en raison d’un passage orageux qui s’est éternisé.
Le pilote portugais est revenu sur son triomphe, son quatrième en MotoGP, lors de la conférence de presse post-course. Nous vous retranscrivons ici l’intégralité de ses propos.
Miguel, vous avez pris un
départ fantastique depuis la septième place, ce qui vous a offert
une rampe de lancement idéale pour aller chercher la
victoire…
« Je pense en effet que sans ce bon
départ la course aurait pu se dérouler très différemment pour moi,
car j’aurais eu beaucoup de mal à voir devant moi avec toutes les
projections d’eau des autres motos. Cela aurait été difficile de
bien voir la trajectoire et par conséquent d’avoir un pilotage
précis. Cela étant, il m’a été difficile de bien juger du niveau de
grip dans ces conditions. Cela m’a pris un peu temps pour
déterminer jusqu’à quel point je pouvais attaquer. Mais le fait est
que couvrir une vingtaine de tours en course ou en essais libres
est quelque chose de radicalement différent. Durant les essais
libres, vous pouvez vous permettre de partir large, d’essayer de
refroidir les pneus, mais en course c’est beaucoup plus délicat car
vous devez gérer. Fort heureusement j’ai pris un bon départ. J’ai
suivi Jack Miller l’espace de quelques tours, et cela m’a permis de
mieux comprendre les conditions de piste avant de le dépasser et de
creuser un écart, que j’ai par la suite pu gérer. Si la course
avait duré sept tours de plus, je ne sais pas ce qu’il serait
advenu car Fabio Quartararo était très fort. Mais quoiqu’il en soit
je suis très heureux de faire mon retour sur le podium, qui plus
est sur la première marche. »
Plusieurs pilotes se sont
fait peur, comme Jorge Martín ou bien encore Pecco Bagnaia. Ce fut
un véritable test pour les nerfs, d’autant plus que vous avez dû
rester concentrés pendant un bon bout de temps [la course a démarré
avec 72 minutes de retard sur l’horaire initialement prévu]
…
« Pour être honnête avec vous, je pense que
Jorge et Pecco ont surtout été victimes d’aquaplaning dans le
virage 1. Pour ma part, je n’avais pas réalisé qu’il y avait autant
d’eau dans cette section. J’ai donc réussi inconsciemment à m’en
tenir éloigné durant toute la course, donc j’ai eu de la
chance. »
Vous sortez d’une période
difficile, notamment lors de la seconde partie de la saison 2021.
Mais avec le podium de Brad Binder lors de la manche inaugurale au
Qatar, pensez-vous pouvoir vous battre aux avant-postes de façon
régulière cette année ?
« Je pense que c’est
vraiment trop tôt pour le dire, car nous n’avons disputé que deux
courses au final. Bien entendu nous voulons conserver cette bonne
forme lors des prochaines manches. Nous ne voulons pas avoir
seulement trois ou quatre coups d’éclat dans la saison et réaliser
le reste du championnat avec des performances moyennes. Nous devons
continuer de travailler très dur, car c’est une nécessité dans
cette catégorie où tout le monde est vraiment très proche. Il n’y a
qu’à voir la différence que peut représenter une présence ou non en
Q2 : cela peut changer votre weekend du tout au tout. Cette fois-ci
nous avons été rapides tout le weekend, et nous avons été en mesure
de nous montrer compétitifs en course et de marquer des points
précieux. »
Dans quelle mesure était-il
important de bien juger du niveau de grip ici sous la pluie ? Il va
sans dire que tout le monde manquait d’expérience dans ces
conditions sur ce circuit, mais de votre côté vous avez semblé
tirer votre épingle du jeu en appréhendant bien l’état de la piste
en tout début de course…
« Le fait d’évoluer
derrière d’autres pilotes est toujours d’une grande aide. Quand je
me suis retrouvé derrière Jack j’ai pu prendre quelques références,
en particulier en ce qui concerne les points de freinage. Après
cela j’ai vu que je pouvais creuser l’écart étant donné mes
chronos, j’ai donc simplement limité ma prise de risque pour ne pas
faire la moindre erreur. »